mercredi 1 novembre 2017

Cronenberg et moi

Vous savez quoi ? J'ai revu Maps to the stars et je l'ai trouvé légèrement moins éprouvant que la première fois. De là à affirmer que je l'ai aimé... je ne franchirai pas ce pas en ce jour de Toussaint. J'aime autant vous parler aujourd'hui des deux autres longs-métrages que j'ai pu découvrir, au cours d'une mini-rétrospective Cronenberg...

Videodrome (1983)
Au début de sa carrière, notre ami David profite du soutien financier de producteurs porno. Il tourne déjà depuis une quinzaine d'années quand il livre ce plaidoyer contre la culture dite "de masse" en général et la télé en particulier. Plutôt convaincant, James Woods y incarne un dénommé Max Renn, lui-même programmateur de films triple X pour la petite lucarne. Visiblement soucieux de proposer un spectacle toujours plus racoleur, ce drôle de personnage envisage de diffuser des snuff movies, où la torture et le meurtre d'innocentes victimes tiennent lieu de scénario. Bon... les âmes sensibles vont s'abstenir. J'aimerais cependant préciser que Videodrome est plus horrifique qu'orienté sur le sexe hardcore. Le film reste fascinant en ce sens qu'il se montre assez visionnaire tout en étant d'essence fantastique. 34 ans après, l'effet coup-de-poing fonctionne encore ! Notez aussi que Deborah Harry, du groupe Blondie, joue le premier rôle féminin...

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eXistenZ (1999)
D'abord, une précision: j'ai tenu à évoquer ce film en respectant scrupuleusement la graphie du titre, telle qu'elle apparaît notamment sur l'affiche et, ensuite, lors de l'une des toutes premières scènes. Anecdotique ? Peut-être. Le long-métrage l'est moins, qui nous invite à nous tourner vers l'univers des jeux vidéo. Pas de surprise véritable: avec Cronenberg derrière la caméra, les univers virtuels que nous serons amenés à arpenter s'annoncent glauques à souhait. Nous y passerons cependant un long moment, en compagnie surtout d'un intéressant duo d'acteurs: Jennifer Jason Leigh et Jude Law. eXistenZ ne fait certes pas dans la demi-mesure, mais il s'avère franchement pertinent - et même plus que je ne l'avais imaginé - quand il s'amuse à brouiller la frontière entre la fiction et la réalité. Je me suis laissé prendre au jeu et j'ai été surpris par un twist final que je n'avais pas vu venir ! Mais cela n'est pas très "grand public"...

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Pour terminer, j'ouvre la porte...
Cela vous permettra d'aller lire la mini-chronique de "L'oeil sur l'écran" sur eXistenZ, incendiaire ! Je n'ai rien trouvé de tel sur Videodrome.

Et enfin, une petite conclusion personnelle...
Il me semble que David Cronenberg est un vrai auteur de cinéma: il a des choses à raconter et, mine de rien, cela fait déjà un demi-siècle passé que, sans répit, il nous expose ses obsessions et névroses. Continuerai-je avec lui ? Pas sûr. Ou bien juste pour voir La mouche

16 commentaires:

  1. Aucun souvenir de Videodrome, mais c'est précisément l'année où ...
    Quant à Existenz je me souviens l'avoir détesté malgré les 2 acteurs. Mais je n'ai QUE le souvenir de la ponction lombaire...
    Il faudrait que je les revois mais ce sera s'ils passent à la télé. Je ne vais pas me faire du mal inutilement.
    Par contre javais beaucoup aimé Map To the stars.

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  2. Si eXistenZ t'a déplu, je pense que Videodrome devrait te déplaire pareillement.
    Le fait est que ce genre de films ne passe pas (ou plus ?) à la télé.

    "Maps to the stars"... à part les acteurs, corrects, j'ai vraiment eu du mal.

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  3. J'adore Cro. J'ai tout vu sauf... Videodrome. J'ai adoré Maps to the stars. J'ai moins aimé Cosmopolis. Mon coup de coeur absolu : Crash, un chef d'oeuvre absolu, fortement dérangeant mais tellement "humain" sous ses aspects froids.

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  4. Merci de ce commentaire, Chonchon.
    Peut-être que je regarderai "Crash" si l'occasion se présente. Je ne cours pas après.

    "Fortement dérangeant, mais tellement humain"… cela me fait penser à Paul Thomas Anderson.
    Je ne suis pas sûr d'aimer ce cinéma. C'est pourquoi je ne le consomme qu'à (toutes) petites doses.

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  5. Bon, tu n'as toujours pas vu mes fils préférés du réalisateur. Je te les cite, au cas où : Frissons (Shivers ou The Parasite Murder) ; Chromosome 3 (The Brood) ; La Mouche (The Fly) ; Faux-semblants (Dead Ringers) ; A History of Violence ; Les Promesses de l'ombre (Eastern Promises) ; A Dangerous Method. Les derniers sont "d'un autre genre", si on peut dire.

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  6. euh mes films préférés, pas mes fils. Je n'ai jamais eu l'honneur de fréquenter ce monsieur mdr

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  7. @Sentinelle 1:

    Je t'avoue que je ne suis pas pressé de m'y remettre. Mais je verrai au moins "La mouche".
    On m'a aussi conseillé "Faux semblants". J'ai l'impression que ces films sont moins gores que par le passé.

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  8. @Sentinelle 2:

    Le regretterais-tu ?
    M'enfin… pour avoir un fils, la fréquentation ne suffirait pas !

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  9. Ah bon, tu m'en apprends des choses ! En même temps, heureusement.

    Euh non, je ne le regrette pas du tout, à vrai dire, je n'y ai jamais pensé. Il s'agit plus d'une faute de frappe que d'un lapsus ;-)

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  10. OK, pour le côté gore, c'est une simple impression... qu'il me faudra encore vérifier.

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  11. Disons que le côté gore s'exprime autrement, mais ce n'est pas moins violent.

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  12. Tu l'auras compris: je fais référence au côté "avalanche d'hémoglobine" d'un film comme "Videodrome".
    J'imagine que les films sont aussi violents, mais de manière moins visuelle… et donc plus insidieuse encore.

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  13. Oui, bien sûr. Je pense effectivement que tu devrais mieux t'y retrouver avec La Mouche, que j'avais vu à l'époque au cinéma. Rien que pour Jeff Goldblum et Geena Davis, déjà.

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  14. Je pense aussi. Quitte à retourner vers David Cronenberg, je vais y aller progressivement.

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  15. Un de mes réalisateurs fétiches ! Je ne crois pas avoir fait trop d'impasses sur sa filmo, me permettant d'avoir une vue d'ensemble. Excellent choix que de programmer "Videodrome" et "ExistenZ" qui sont deux films qui se répondent, qui explorent chacun à leur manière ces abymes visuels auxquels l'humanité s'adonne à cœur/corps perdu. L'un comme l'autre ils n'ont rien perdu de leur pertinence. "Crash" pourrait aussi s'ajouter à ces détours d'esprits tortueux, (dead ?) zone qui semble fasciner le metteur en scène au point de vouloir le sonder dans "Spider", l'analyser dans "a Dangerous method", le théoriser dans "Cosmopolis" (même si j'aime moins celui-ci). Bref un univers d'auteur passionnant et qui, je l'espère, n'a pas fini de nous passionner.

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  16. Avec une vue d'ensemble, on juge plus objectivement. Bravo, cher Prince !
    C'est sans doute parce que je m'y suis mis tardivement que je n'accroche que moyennement.

    Cela dit, j'ai dit et je répète qu'à l'évidence, David Cronenberg est un auteur.
    Je ne vois pas beaucoup de réalisateurs qui lui ressembleraient. Des idées, de ton côté ?

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