lundi 30 octobre 2017

Une vie par procuration ?

J'ai déjà dû le dire ici: les années 80, qui sont celles de mon enfance, forment une décennie que je connais mal, artistiquement parlant. J'aime pourtant son côté pop et son kitsch assumé. C'est sans hésiter longtemps que j'ai choisi de revoir Recherche Susan désespérément, avec Madonna, à 27 ans, dans le rôle-phare. Let's go into the groove !

La plus bankable des artistes musiciennes est ici l'objet d'un fantasme féminin: celui de Roberta, une jeune femme qui s'ennuie à mourir dans sa vie rangée et entre les bras d'un fiancé vendeur de piscines. Rien de sexuel là-dedans... ou si peu: dans un journal quelconque, Roberta a simplement repéré la répétition de petites annonces énigmatiques, rédigées comme des propositions de rendez-vous. Mutine, elle se décide à aller voir sur place ce qui arrive concrètement à cette Susan de papier dont elle ignore tout. Une démarche risquée ! Recherche Susan désespérément n'est pas un polar, mais le scénario joue, non sans une certaine habileté, avec l'atmosphère du mystère...

Le film s'amuse également de la confusion des identités, en partant d'un rebondissement que je ne dévoilerai pas. Rien que les cinéphiles les plus exigeants doivent absolument découvrir, je dois l'admettre. Pourtant, plus de trente ans après sa sortie, il m'a paru amusant d'apprécier Recherche Susan désespérément comme le marqueur d'une époque relativement insouciante, comme portée par l'énergie d'une bande-son jamais entendue jusqu'alors. La jeune Madonna apparaît alors comme l'icône naturelle de ces eighties un peu folles. Avec elle, Rosanna Arquette est, elle aussi, parfaitement crédible dans le décor et dans la peau de cette post-adolescente encore naïve. Mine de rien, en son temps, le long-métrage a frôlé les deux millions d'entrées dans les salles françaises, et fut même... nommé au César !

Recherche Susan désespérément
Film américain de Susan Seidelman (1985)

Ce "film de filles" tient de la bulle de savon, dans la lignée gentillette de comédies romantiques du type de Quand Harry rencontre Sally ou de divertissements pseudo-exotiques comme Crocodile Dundee. Avis aux amateurs: j'ai d'autres pépites du genre dans ma besace cinéphile: l'une d'elles pourrait émerger rapidement ! D'ici là, on peut s'orienter vers À la poursuite du diamant vert ou S.O.S. fantômes...

10 commentaires:

  1. Bonjour Martin. Forcément, vu ma date de naissance, j'ai bien connu ces comédies eighties enlevées et pimpantes, Susan... ou Harry... Elles restent agréables même si les temps ont changé. Connais-tu, du même millésime, les films "ado" de John Hughes, excellents et assez profonds finalement, Breakfast Club ou La folle journée de Ferris Bueller? A bientôt et bonne semaine ciné et reste aussi.

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  2. J'ai loupé une rediffusion récente de "Breakfast club", que j'espère rattraper un jour ou l'autre.
    "La folle journée de Ferris Bueller", j'adore ! Il a d'ailleurs déjà fait l'objet d'une chronique ici même.

    Si tu as d'autres comédies pimpantes à suggérer, je suis toujours preneur, l'ami ! Merci.

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  3. Je ne l'ai pas vu. J'ai honte. Il faut dire qu'à l'époque je pouponnais...

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  4. Évidemment... c'est une excellente raison pour laisser passer certains films.

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  5. Ah la madone, un peu avant qu'elle ne se transforme en machine de guerre... Holiday, Borderline, Into the Groove, apa Don't Preach, True Blue, et ce petit film bien sympathique. Le fait qu'Aidan Quinn (au beau regard) y était particulièrement mignon doit jouer dans ma nostalgie du film. Rien que pour lui, Pascale ferait bien de le découvrir, ce film :)

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  6. Ah, ces eighties. On les regarde avec une certaine indulgence (moi le premier) ces derniers temps... qui l'eût cru ?
    Merci d'évoquer ce film et cette époque, Martin !

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  7. @Sentinelle:

    "Machine de guerre"… c'est clair que cette Madonna tout juste sortie de l'oeuf avait plus de fraîcheur artistique.
    Sur Aidan Quinn, je ne me prononcerai pas, mais je comprends que Rosanna fuit son jules vendeur de piscines !

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  8. @Laurent:

    Je suppose que cette indulgence a quelque chose à voir avec une certaine forme de nostalgie.
    Content que ça te plaise, en tout cas, et nous aurons l'occasion d'en reparler très bientôt. Chut !

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  9. J'étais dingue de Madonna à cette époque et j'avais moitié adopté son look (mais pas au bureau...). Mais le film m'a déçue, malgré quelques trouvailles, et puis le charme fou de Rosanna.

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  10. Ah, c'est sûr que le look de Madonna au bureau, ça aurait dépoté !
    "Recherche Susan désespérément" n'est rien d'autre qu'un petit film gentil. Je crois qu'il ne faut pas en attendre plus.

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