mercredi 11 octobre 2017

Une nuit en enfer

Je lisais l'autre jour que New York était une source d'inspiration inépuisable pour les cinéastes indépendants américains. J'y ai réfléchi et je suis tombé d'accord avec ce postulat, ce qui me permet d'admettre qu'en soi, Good time n'est pas un film des plus originaux. Pourtant, à mes yeux, il n'en reste pas moins d'une réelle efficacité...

Résumons. Connie, un mec un peu paumé, veut délaisser Big Apple pour une autre ville et une vie qu'il imagine meilleure. Quand le film démarre, il vient chercher Nick, son frère, dans le bureau d'un psy. Pas besoin d'être un Prix Nobel pour comprendre que le frangin souffre d'une déficience mentale. Ce qui n'empêche pas de retrouver ensuite nos deux larrons sous le masque de braqueurs de banque. L'aurez-vous deviné avec mon titre ou grâce à la première image retenue pour illustrer ma chronique ? Le casse tourne mal, bien sûr ! Connie peut prendre la fuite, mais Nick est arrêté et jeté en prison. Good time est un titre trompeur, donc - mais je n'en dirai pas plus...

Sur le plan narratif, j'indique simplement que l'intrigue se concentre vite sur le personnage du frère "intelligent" et tout ce qu'il entreprend pour arranger la situation. En vraie tête d'affiche, Robert Pattinson apporte une nouvelle preuve de son talent protéiforme, débarrassé qu'il est enfin des oripeaux du vampire in love de la saga Twilight. Plus haut, j'ai donc parlé d'efficacité: le scénario est assez haletant pour que je passe l'éponge sur ses temps morts et invraisemblances. Sur le plan formel, Good time imprime la rétine par une belle photo nocturne et satisfera également certaines oreilles, tant sa bande originale colle à ce qui est montré. D'aucuns jugeront le procédé éculé et trouveront que ce décorum vient jouer contre l'intrigue elle-même. Honnêtement, si vous voulez voir le thriller de l'année, il est possible que vous soyez déçus. À l'inverse, en considérant ce long-métrage sous le prisme du cinéma de genre, le plaisir est à portée de regard...

Good time
Film américain de Benny et Josh Safdie (2017)

Deux frangins à l'écran, deux derrière la caméra: pour une anecdote complète, on notera que Benny Safdie joue le rôle du frère idiot. Bilan positif, donc, pour ce petit film, d'une amoralité très énergique ! Maintenant, citer Lumet ou Scorsese comme ses références probables revient à le voir de plus haut et, du coup, à amoindrir ses qualités. J'aime autant l'écrire également: moi aussi, j'ai préféré Taxi driver...

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Envie ou besoin d'un autre avis ?

Vous savez que, pour cela, vous pouvez toujours compter sur Pascale. Pour être complet, je vous conseille aussi un tour chez Dasola et Tina.

6 commentaires:

  1. J'ai vraiment adoré ce film. Tellement énergique qu'on oublie les invraisemblances.
    Et puis Robert Pattinson est vraiment exceptionnel.
    Je trouve qu'il s'est vite débarrassé des oripeaux de McCullen et le réalisateur disait qu'au lieu d'une star il avait rencontré un brave gars pétri d'angoisse et du désir de bien faire.

    Tu fais bien de parler de Lumet. Pour voir deux frangins dans une mouise noire, je te recommande de voir (si ce n'est déjà fait) Before the devil knows you’re dead (7 h 58 ce samedi là).

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  2. J'avais bien senti ton enthousiasme à la lecture de ta chronique.
    Tout cela sent bon le top de fin d'année du côté de "Sur la route du cinéma" !

    Merci de me conseiller "Before the devil knows you're dead" !
    J'ai le DVD dans ma collection. C'est une piste sérieuse à explorer un jour prochain.

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  3. Ah si tu l'as... arrête tout et fonce.
    Ethan Hawke et Philipp Seymour Hoffman sont exceptionnels et le scénario implacable.

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  4. Un de mes coups de coeur de l'année (alors que j'en attendais rien de ce film). Robert Pattinson est aussi dans mes coups de coeur de l'année, je redécouvre l'acteur (avec aussi The Lost City of Z).

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  5. @Pascale:

    Son tour viendra, c'est certain. Avec deux acteurs de cette trempe, pas étonnant que ce soit bien !
    J'ai d'ailleurs toute une série de films de Sidney Lumet dans ma collection. Il faut vraiment que j'y revienne.

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  6. @Tina:

    C'est typiquement le genre de films qui débarque sans trop de battage et surprend agréablement.
    Robert Pattinson était effectivement parfait dans le film de James Gray. Un autre des grands moments de l'année.

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