C'est décidé: pour un temps au moins, mes chroniques du 6 du mois seront consacrées à la grande histoire du cinéma. L'idée est de fêter des anniversaires "ronds". Aujourd'hui, j'ai de la chance: j'arrive pile sur une date décisive, celle des 90 ans du film Le chanteur de jazz...
Le 6 octobre 1927, sans forcément s'en rendre compte, Alan Crosland révolutionne l'art du cinéma... par la parole ! Son film est considéré aujourd'hui comme le premier long-métrage parlant. J'en reparlerai probablement un jour, mais avant cela, j'ai découvert que le trait était un peu forcé: sonore, Le chanteur de jazz demeure entrecoupé de cartons de dialogues... dans la plus pure tradition du cinéma muet.
N'empêche ! Al Jonson, l'acteur principal, entonne quelques chansons et une partie de son texte est parlé, même si la séquence en question s'avère très courte - la technologie restant bien entendu fort éloignée des procédés auxquels nous sommes désormais plus qu'habitués. Malgré tout, comme la suite le prouve, le parlant prend vite le dessus. Ce qui ne se fait d'ailleurs pas sans effet secondaire pour l'industrie...
Les tous nouveaux instruments exigent évidemment des techniciens compétents pour les utiliser. Les cinéastes eux-mêmes sont obligés d'adapter leurs méthodes, pour éviter l'apparition soudaine d'objets incongrus dans l'axe de leur caméra ! il faudra aussi que je me décide à vous parler de ces actrices et acteurs professionnels que cet aspect du progrès a laissés sur le carreau. Le cinéma est parfois très cruel...
Bref... bien qu'il ne soit pas un film-culte, Le chanteur de jazz a su traverser les époques et constitue un tournant de l'histoire du cinéma. Sa ligne de texte figure de ce fait parmi les 100 meilleures répliques du septième art américain, telles qu'elles ont été définies par un jury de 1.500 personnes, réunies à l'initiative de l'American Film Institute. Gravée à jamais, vous pourrez donc l'y trouver, à la 71ème position...
Si j'étais à votre place, je ne jetterai assurément pas le cinéma muet aux orties sous prétexte de "non-modernité". Le seul fait qu'un artiste de la trempe de Charlie Chaplin ait fait le choix de rester sans voix longtemps après l'apparition du parlant permet d'apprécier les deux. Finalement, il est regrettable qu'ils n'aient pu (ou plutôt su) coexister. Mes connaissances, encore très limitées, alimentent ma curiosité spontanée à l'égard des très vieux films et me donnent une occasion de rappeler que le septième art n'est public que depuis la fin de 1895. Ce n'est certes pas son seul fondement, mais cette nouvelle rubrique historique me permettra sûrement de revenir au cinéma des origines.
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En attendant, je suis curieux de votre point de vue...
Avez-vous vu Le chanteur de jazz ? Si oui, l'avez vous apprécié ? Comment jugez-vous les vieux films de ce genre ? Vos commentaires érudits et/ou profanes m’inspireront peut-être d'autres chroniques...
Le 6 octobre 1927, sans forcément s'en rendre compte, Alan Crosland révolutionne l'art du cinéma... par la parole ! Son film est considéré aujourd'hui comme le premier long-métrage parlant. J'en reparlerai probablement un jour, mais avant cela, j'ai découvert que le trait était un peu forcé: sonore, Le chanteur de jazz demeure entrecoupé de cartons de dialogues... dans la plus pure tradition du cinéma muet.
N'empêche ! Al Jonson, l'acteur principal, entonne quelques chansons et une partie de son texte est parlé, même si la séquence en question s'avère très courte - la technologie restant bien entendu fort éloignée des procédés auxquels nous sommes désormais plus qu'habitués. Malgré tout, comme la suite le prouve, le parlant prend vite le dessus. Ce qui ne se fait d'ailleurs pas sans effet secondaire pour l'industrie...
Les tous nouveaux instruments exigent évidemment des techniciens compétents pour les utiliser. Les cinéastes eux-mêmes sont obligés d'adapter leurs méthodes, pour éviter l'apparition soudaine d'objets incongrus dans l'axe de leur caméra ! il faudra aussi que je me décide à vous parler de ces actrices et acteurs professionnels que cet aspect du progrès a laissés sur le carreau. Le cinéma est parfois très cruel...
Bref... bien qu'il ne soit pas un film-culte, Le chanteur de jazz a su traverser les époques et constitue un tournant de l'histoire du cinéma. Sa ligne de texte figure de ce fait parmi les 100 meilleures répliques du septième art américain, telles qu'elles ont été définies par un jury de 1.500 personnes, réunies à l'initiative de l'American Film Institute. Gravée à jamais, vous pourrez donc l'y trouver, à la 71ème position...
Si j'étais à votre place, je ne jetterai assurément pas le cinéma muet aux orties sous prétexte de "non-modernité". Le seul fait qu'un artiste de la trempe de Charlie Chaplin ait fait le choix de rester sans voix longtemps après l'apparition du parlant permet d'apprécier les deux. Finalement, il est regrettable qu'ils n'aient pu (ou plutôt su) coexister. Mes connaissances, encore très limitées, alimentent ma curiosité spontanée à l'égard des très vieux films et me donnent une occasion de rappeler que le septième art n'est public que depuis la fin de 1895. Ce n'est certes pas son seul fondement, mais cette nouvelle rubrique historique me permettra sûrement de revenir au cinéma des origines.
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En attendant, je suis curieux de votre point de vue...
Avez-vous vu Le chanteur de jazz ? Si oui, l'avez vous apprécié ? Comment jugez-vous les vieux films de ce genre ? Vos commentaires érudits et/ou profanes m’inspireront peut-être d'autres chroniques...
Ce film est assez insuportable je trouve. Et quand Al Johnson (qui est blanc et interprète un noir!!) chante Maman de sa voix chevrotante, il m"exaspère. Ai-je aimé ce film (sonore plus que parlant) ? Je ne crois pas
RépondreSupprimerComme tu casses l'ambiance ! La publication de mon avis sur le film n'est pas pour demain.
RépondreSupprimerCela dit, ce film est toujours vu comme un tournant dans l'histoire du cinéma. Et rien que pour ça...
C'est parce qu'il est un tournant que je me le suis imposé. Quelle deception ! Si seulement Chaplin s'y était collé !!!
RépondreSupprimerOuaip. Je vois ce que tu veux dire.
RépondreSupprimerMais Chaplin a préféré se taire toute sa carrière ou presque...
Un jalon historique d'un point de vue technique mais un film d'un intérêt artistique limité. Les premiers grands films parlants viennent après (Hallejuhah de Vidor, Chantage d'Hitchcock, Parade d'amour de Lubitsch, M le maudit de Lang et les films de René Clair).
RépondreSupprimerJe l'ai vu il y a quelques années à une période où je découvrais un max de classiques. C'est certain qu'il faut le voir pour sa culture cinéma si on veut la consolider. Après très honnêtement, je ne peux pas dire que j'apprécie particulièrement ce film.
RépondreSupprimer@Strum:
RépondreSupprimerCela reste un film que je veux voir, justement comme un jalon de l'histoire du cinéma.
Le reste de ta liste m'intéresse aussi, notamment les films de Hitchcock, Lubitsch et Lang. Merci pour ces conseils !
@Tina:
RépondreSupprimerNul doute que, dans la longue liste des classiques, il y a bien d'autres films à préférer !
Aurais-tu tourné le dos au cinéma d'antan, Tina ? Ou est-ce que tu n'en parles pas sur ton blog ?