Il aura fallu attendre presque un an après sa présentation au Festival de Cannes, l'année passée, pour découvrir le film Après la tempête. J'avais entendu dire qu'il marquait un infléchissement dans la carrière du Japonais Hirokazu Kore-eda, ce qui a encore titillé ma curiosité envers ce cinéaste que j'aime bien (et auquel je tâche d'être fidèle)...
L'intrigue est assez simple: Ryôta, un romancier reconnu, est devenu détective privé pour payer ses dettes de jeu et la pension alimentaire qu'il doit à son ex-femme, Kyôko. Il maintient très vaguement un lien avec son jeune fils, Shingo, mais se montre alors assez maladroit. Parfois, quand il n'arrive plus à rien, il file chez Yoshiko, sa mère. Faussement hypocondriaque, la vieille dame le garderait volontiers auprès d'elle et lui fait (gentiment) la morale sur son mode de vie. Maintenant, si vous le pouvez, je vous invite à découvrir la suite ! J'avoue: j'ai mis un peu de temps à "entrer" dans Après la tempête. Fatigue et/ou effet secondaire de la VO ? Je l'ai d'abord trouvé bavard et pour tout dire un peu molasson. Il ne se passait pas grand-chose. C'est en fait très progressivement que je me suis laissé embarquer...
Une pointe d'exagération: je crois que tout cela ne raconte rien. Disons pour rester sobre que ça ne raconte rien d'important. Artisan des choses simples, Hirokazu Kore-eda s'intéresse à une famille ordinaire et laisse les situations se décanter par elles-mêmes. Doucement mais sûrement, c'est la vie que sa caméra attrape au vol. Dans ce qui devient alors un modèle de huis-clos, les personnages prennent de la consistance: on oublie d'autant mieux qu'ils sont fictifs que leurs visages nous sont étrangers et, à condition bien entendu d'apprécier ce style épuré, on finit par sentir arriver les émotions. Après la tempête n'aurait pas montré autre chose s'il s'était intéressé à une vraie famille. C'est ce regard presque naturaliste posé sur Ryôta et les siens qui rend la démarche si intime et, du coup, si touchante. Comme pour un bon thé, il suffisait finalement d'attendre que le film infuse. J'espère juste ne pas attendre un an avant la prochaine fois...
Après la tempête
Film japonais de Hirokazu Kore-eda (2016)
Je ne saurais trop vous inciter à faire un tour sur ma page consacrée au cinéma du monde (à droite) pour trouver d'autres longs-métrages nippons contemporains. Celui d'aujourd'hui est donc un bon cru. J'aime aussi voir des chefs d'oeuvre anciens pour avoir une approche historique. Rappel: Hirokazu Kore-eda est souvent cité comme le fils spirituel de Yasujiro Ozu (Voyage à Tokyo, Printemps tardif, etc...).
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D'autres avis sur le film ?
Vous en trouverez notamment chez Pascale, Dasola, Strum et Eeguab.
L'intrigue est assez simple: Ryôta, un romancier reconnu, est devenu détective privé pour payer ses dettes de jeu et la pension alimentaire qu'il doit à son ex-femme, Kyôko. Il maintient très vaguement un lien avec son jeune fils, Shingo, mais se montre alors assez maladroit. Parfois, quand il n'arrive plus à rien, il file chez Yoshiko, sa mère. Faussement hypocondriaque, la vieille dame le garderait volontiers auprès d'elle et lui fait (gentiment) la morale sur son mode de vie. Maintenant, si vous le pouvez, je vous invite à découvrir la suite ! J'avoue: j'ai mis un peu de temps à "entrer" dans Après la tempête. Fatigue et/ou effet secondaire de la VO ? Je l'ai d'abord trouvé bavard et pour tout dire un peu molasson. Il ne se passait pas grand-chose. C'est en fait très progressivement que je me suis laissé embarquer...
Après la tempête
Film japonais de Hirokazu Kore-eda (2016)
Je ne saurais trop vous inciter à faire un tour sur ma page consacrée au cinéma du monde (à droite) pour trouver d'autres longs-métrages nippons contemporains. Celui d'aujourd'hui est donc un bon cru. J'aime aussi voir des chefs d'oeuvre anciens pour avoir une approche historique. Rappel: Hirokazu Kore-eda est souvent cité comme le fils spirituel de Yasujiro Ozu (Voyage à Tokyo, Printemps tardif, etc...).
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D'autres avis sur le film ?
Vous en trouverez notamment chez Pascale, Dasola, Strum et Eeguab.
Bonjour Martin. Cest vrai que le film prend un peu son temps. Un quart d'heure en moins aurait d'ailleurs été bienvenu. Mais ce "rien d'important" est bien souvent la quintessence de la vie. Ce n'est que mon deuxième film de HKE, mais j'aimerais en découvrir d'autres.
RépondreSupprimerJe suis très fan de ce réalisateur.
RépondreSupprimerIci pour la première fois il instille un peu d'humour.
J'aurais adoré que Kyoko retombe dans les bras de son (très beau) mari. Mais ce type est invivable.
Bonjour Martin, ce film m'a plu parce qu'il y a un peu d'humour (comme le fait remarquer Pascale, c'est la première fois). La grand-mère est irrésistible. Bonne après-midi.
RépondreSupprimer@Eeguab:
RépondreSupprimerTout à fait juste, ta phrase, sur le "rien d'important" !
Je ne peux que t'encourager à découvrir d'autres Kore-eda, qui est un peu mon chouchou parmi les cinéastes japonais contemporains. Je passe sur ses quelques faiblesses.
@Pascale:
RépondreSupprimerIdem, donc, j'ai vu six de ses films et ils m'ont au pire plu, au mieux emballé !
Tu as raison: c'est le premier que je vois avec un peu d'humour venu des adultes.
Chut ! Tu spoiles un peu ! Moi, le film me plaît ainsi.
Ryôta ne m'a pas paru invivable, mais incorrigible. Ce n'est pas un méchant.
@Dasola:
RépondreSupprimerTu as raison: le personnage de la grand-mère est tordant. Et quelle belle actrice !
Je crois qu'avec un peu de recul et après vos commentaires, ce film, je le reverrais bien.
Même si "l'intrigue" tient en quelques lignes, je pense pour ma part que le film raconte beaucoup de choses - au sens où beaucoup (presque trop d'une certaine façon) nous est révélé, explicitement ou par sous-entendus, sur cette famille inspirée de celle du réalisateur, notamment sur Ryota. Merci pour le lien.
RépondreSupprimerStrum
Tout à fait d'accord avec toi, Strum.
RépondreSupprimerD'ailleurs, Kore-eda exprime toujours beaucoup de choses... sans les dire vraiment.
Et pas d'quoi pour le lien !