Arnaud Desplechin avait, depuis quelque temps déjà, inscrit son nom sur ma liste des réalisateurs à découvrir. Non sans quelque hésitation tout de même, je me suis décidé à aller voir Les fantômes d'Ismaël. J'étais en fait curieux de cette histoire de femme longtemps disparue et qui, un jour et sans préavis, réapparait comme si de rien n'était...
Les cinéphiles les plus aguerris vous le confirmeront: le film d'aujourd'hui adresse des clins d'oeil (assumés) à quelques classiques du cinéma-frisson, quelque part entre Hitchcock et Bergman. J'imagine aussi que la trame, portée par l'intrigue que j'ai présentée dans mon premier paragraphe, reste très accessible aux profanes. D'ailleurs, soyons clair: je me place résolument de leur côté ! Clairement, quand Les fantômes d'Ismaël explore les conséquences multiples du retour d'une femme dans le quotidien - déjà tourmenté - de celui qui l'a aimé, je suis l'histoire avec un vrai plaisir. Je regrette cependant assez vite qu'elle aille, d'emblée, plus loin. Et s'éparpille...
Comme d'autres avant moi, je me sens alors bien obligé de noter qu'Arnaud Desplechin a fait de son personnage principal... un cinéaste très porté sur la boisson et comme hanté par la panne d'inspiration. L'ennui, c'est qu'il tisse un film enchevêtré: l'histoire de l'amour perdu devenu détestable s'efface et on peut alors voir les premières images d'un film dans le film, sans avoir toujours la possibilité (ou le temps !) de démêler le vrai du faux. C'est ludique d'abord, mais cela confine aussi à l'exercice de style et j'ai - malheureusement - perdu le fil. Disons que, comme le jeu de Mathieu Amalric, Les fantômes d'Ismaël assume ses outrances, mais se trouve du coup quelque peu chargé ! Dommage, parce que les images sont belles... et parce que je trouve que, dans deux rôles ardus, Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard sont bien parvenues à démontrer une certaine complémentarité. Finalement, je n'affirmerais pas qu'Arnaud Desplechin s'est fourvoyé avec ce film, mais je suis sorti de la salle quelque peu déçu, frustré. Pas au point, cependant, d'oublier ma curiosité pour ce réalisateur...
Les fantômes d'Ismaël
Film français d'Arnaud Desplechin (2017)
S'il était resté concentré sur son propos premier, je pense que j'aurais donné au film une note supérieure. Bon... bien sûr, on ne le saura jamais et je vais donc passer à autre chose. Je veux ajouter simplement qu'en matière de film hanté, je préfère Vers l'autre rive. Notez que, parce que l'un des personnages s'appelle Carlotta, le film d'aujourd'hui est parfois comparé à Sueurs froides. OK, admettons...
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D'autres avis dans la salle ?
Oui, bien sûr: j'en ai trouvé deux, celui de Pascale et celui de Strum.
Les cinéphiles les plus aguerris vous le confirmeront: le film d'aujourd'hui adresse des clins d'oeil (assumés) à quelques classiques du cinéma-frisson, quelque part entre Hitchcock et Bergman. J'imagine aussi que la trame, portée par l'intrigue que j'ai présentée dans mon premier paragraphe, reste très accessible aux profanes. D'ailleurs, soyons clair: je me place résolument de leur côté ! Clairement, quand Les fantômes d'Ismaël explore les conséquences multiples du retour d'une femme dans le quotidien - déjà tourmenté - de celui qui l'a aimé, je suis l'histoire avec un vrai plaisir. Je regrette cependant assez vite qu'elle aille, d'emblée, plus loin. Et s'éparpille...
Comme d'autres avant moi, je me sens alors bien obligé de noter qu'Arnaud Desplechin a fait de son personnage principal... un cinéaste très porté sur la boisson et comme hanté par la panne d'inspiration. L'ennui, c'est qu'il tisse un film enchevêtré: l'histoire de l'amour perdu devenu détestable s'efface et on peut alors voir les premières images d'un film dans le film, sans avoir toujours la possibilité (ou le temps !) de démêler le vrai du faux. C'est ludique d'abord, mais cela confine aussi à l'exercice de style et j'ai - malheureusement - perdu le fil. Disons que, comme le jeu de Mathieu Amalric, Les fantômes d'Ismaël assume ses outrances, mais se trouve du coup quelque peu chargé ! Dommage, parce que les images sont belles... et parce que je trouve que, dans deux rôles ardus, Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard sont bien parvenues à démontrer une certaine complémentarité. Finalement, je n'affirmerais pas qu'Arnaud Desplechin s'est fourvoyé avec ce film, mais je suis sorti de la salle quelque peu déçu, frustré. Pas au point, cependant, d'oublier ma curiosité pour ce réalisateur...
Les fantômes d'Ismaël
Film français d'Arnaud Desplechin (2017)
S'il était resté concentré sur son propos premier, je pense que j'aurais donné au film une note supérieure. Bon... bien sûr, on ne le saura jamais et je vais donc passer à autre chose. Je veux ajouter simplement qu'en matière de film hanté, je préfère Vers l'autre rive. Notez que, parce que l'un des personnages s'appelle Carlotta, le film d'aujourd'hui est parfois comparé à Sueurs froides. OK, admettons...
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D'autres avis dans la salle ?
Oui, bien sûr: j'en ai trouvé deux, celui de Pascale et celui de Strum.
On peut le comparer aisément car c'est assez hitchcockien et alambiqué. Et puis Carlotta et le portrait géant... c'est difficile de ne pas y penser.
RépondreSupprimerMais effectivement c'est embrouillé.
Mais j'ai aimé la partie plutôt déjantée avec Louis Garrel et Alba.
Et puis Marion et Charlotte sont formidables.
Par contre, Amalric commence VRAIMENT à devenir insupportable.
La sobriété n'a jamais été la première qualité de ce cher Mathieu. D'ailleurs, ici, il doit tenir un personnage particulièrement fiévreux. Mais bon, c'est vrai: il en fait des caisses... et, même si on lui demande, c'est sans doute dommage.
RépondreSupprimerPour le reste aussi, je vois que nous sommes assez d'accord. Je reste quand même avec l'impression (fâcheuse) que le film aurait gagné à être élagué...
Je trouve qu'il y a longtemps que Mathieu n'a plus aucune nuance dans son jeu. C'est toujours la même chose quelque soit le rôle. C'est bizarre on critique toujours Bacri en disant qu'il fait du Bacri... Et jamais Amalric. Et cette voix chevrotante !!! J'ai toujours envie de l'aider tellement j'ai peur qu'il ne finisse pas sa phrase.
RépondreSupprimerLe film dans le film est un peu too much mais cela nous priverait du couple Louis Alba... inénarrable.
Et si je comprends bien tu découvres Desplechin ! Alors feu sur Comment je me suis disputé... Rois et reines et Un conte de Noël.
A l'époque Mathieu ne semblait pas constamment au bord du comas éthylique
Oui, effectivement, c'était mon premier Desplechin.
RépondreSupprimerJ'ai déjà noté tes titres suggérés et je compte également voir "Trois souvenirs de ma jeunesse".
Le couple Rohrwacher / Garrel est inénarrable, mais ça n'apporte pas grand-chose à ce film "deux-en-un".
Ah oui Trois souvenirs... Une pépite ! Un de ses meilleurs sans doute. Comment l'ai-je oublié ? C'est sur celui là en effet que tu dois te précipiter.
RépondreSupprimerMais entendre Catherine et Mathieu, mère et fils dans un Conte de Noël, se dire qu'ils ne se sont jamais aimés est un grand moment...
Le film dans le film : j'aime bien quand les réalisateurs parlent des métiers du cinéma. Concernant l'aspect décousu, il ne faut pas oublier que c'est Ismaël qui écrit le scénario et avec les problèmes qu'il a il ne peut être cohérent et le cocktail alcool médocs s'occupe du reste..
"Trois souvenirs de ma jeunesse", je suis sûr de le voir: c'est le seul dont j'ai le DVD à la maison.
RépondreSupprimerMais, évidemment, j'ai envie d'en découvrir quelques autres, à commencer par "Rois et reine", en fait.
Pour ce qui est du film dans le film, OK, c'est embrouillé parce qu'Ismaël écrit sous influence.
Mais ce que j'ai trouvé le plus confus, c'est le film tout court. Tu crois qu'Arnaud Desplechin aussi ?
Pas encore vu mais il me tente, malgré ses faiblesses mais surtout pour Marion et Charlotte. Pascale est gentille en disant qu' Amalric commence VRAIMENT à devenir insupportable. Ca fait un bout de temps en ce qui me concerne.
RépondreSupprimerMarion et Charlotte valent le détour, oui. Bon casting, pour le coup !
RépondreSupprimerPour ce qui est d'Amalric, je suis assez d'accord... mais en même temps, le rôle l'impose presque.
Je serais en tout cas curieux de connaître ton avis si tu as l'occasion de le voir, Sentinelle.