C'est la première fois cette année: aujourd'hui, je vous conduis jusqu'en Amérique latine. Au départ, même s'il était bel et bien entré dans mes radars, je n'avais pas spécialement prévu de voir Neruda. Finalement, un concours de circonstances a fait que je l'ai présenté lors d'une soirée de mon association. J'ai donc pris la route du Chili...
Au mitan des années 40, soit un peu après la fin de la Seconde guerre mondiale, un dénommé Gabriel González Videla a pris les commandes du pays. Son ancien allié politique, le sénateur Pablo Neruda, tombe en disgrâce. Malgré sa notoriété de poète, il passe pour un traitre politique et, à ce titre, se retrouve rapidement en cavale, poursuivi par une police secrète. Dans le film, pas du tout décidé à se laisser intimider, il fait des sauts de puce pour échapper à la répression. Fuir réellement dans un pays lointain est encore pour lui une option inimaginable. Bref... pas plus que le film, je n'ai envie de justifier mon propos par des éléments détaillés sur l'histoire récente du Chili. Neruda s'inspire certes de faits réels, mais il ose les mettre en scène de telle sorte que la vraisemblance ne compte plus guère. Étonnant !
Comme son réalisateur l'a de fait souligné lui-même, le long-métrage redistribue les cartes du genre et, d'abord récit politique, se montre tour à tour comme un film policier, une comédie ou un western. Régulièrement, en voix off, un narrateur donne également un sens très particulier aux images: il s'agit alors de livrer le point de vue imaginaire d'Oscar Peluchonneau, le flic qui traque le poète. L'abondance du texte exige une certaine concentration: il me faut vous confier qu'au départ, j'ai eu quelque difficulté à suivre - et ce d'autant que le film est beau et presque toujours en mouvement. Finalement, et bien que je ne parle pas espagnol, Neruda est parvenu à me faire entendre sa petite musique, pas très éloignée d'une forme de poésie. C'est un film comme je n'en ai pas vu beaucoup ! Un mot pour terminer sur les deux acteurs principaux: la proie Luis Gnecco est très bien, mais Gael Garcia Bernal est encore mieux en chasseur. Peut-être qu'en voyant le film, vous constaterez aussi que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles n'en ont l'air. Je n'en dis pas plus...
Neruda
Film chilien de Pablo Larraín (2016)
Du même réalisateur, je n'avais vu que No, un film très intéressant sur les derniers jours de la dictature d'Augusto Pinochet. Ces portes ouvertes sur l'Amérique du Sud valent le détour, sans être toutefois des incontournables à mes yeux. Je vous laisse également parcourir mon "Cinéma du monde" pour d'autres visions de ce que peut être aujourd'hui le cinéma chilien: La nana, Voix off, Poesía sin fin, etc...
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Et qu'en pensent donc mes petits camarades ?
Vous pouvez lire les avis de Pascale, Sentinelle, Strum et Eeguab.
Au mitan des années 40, soit un peu après la fin de la Seconde guerre mondiale, un dénommé Gabriel González Videla a pris les commandes du pays. Son ancien allié politique, le sénateur Pablo Neruda, tombe en disgrâce. Malgré sa notoriété de poète, il passe pour un traitre politique et, à ce titre, se retrouve rapidement en cavale, poursuivi par une police secrète. Dans le film, pas du tout décidé à se laisser intimider, il fait des sauts de puce pour échapper à la répression. Fuir réellement dans un pays lointain est encore pour lui une option inimaginable. Bref... pas plus que le film, je n'ai envie de justifier mon propos par des éléments détaillés sur l'histoire récente du Chili. Neruda s'inspire certes de faits réels, mais il ose les mettre en scène de telle sorte que la vraisemblance ne compte plus guère. Étonnant !
Comme son réalisateur l'a de fait souligné lui-même, le long-métrage redistribue les cartes du genre et, d'abord récit politique, se montre tour à tour comme un film policier, une comédie ou un western. Régulièrement, en voix off, un narrateur donne également un sens très particulier aux images: il s'agit alors de livrer le point de vue imaginaire d'Oscar Peluchonneau, le flic qui traque le poète. L'abondance du texte exige une certaine concentration: il me faut vous confier qu'au départ, j'ai eu quelque difficulté à suivre - et ce d'autant que le film est beau et presque toujours en mouvement. Finalement, et bien que je ne parle pas espagnol, Neruda est parvenu à me faire entendre sa petite musique, pas très éloignée d'une forme de poésie. C'est un film comme je n'en ai pas vu beaucoup ! Un mot pour terminer sur les deux acteurs principaux: la proie Luis Gnecco est très bien, mais Gael Garcia Bernal est encore mieux en chasseur. Peut-être qu'en voyant le film, vous constaterez aussi que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles n'en ont l'air. Je n'en dis pas plus...
Neruda
Film chilien de Pablo Larraín (2016)
Du même réalisateur, je n'avais vu que No, un film très intéressant sur les derniers jours de la dictature d'Augusto Pinochet. Ces portes ouvertes sur l'Amérique du Sud valent le détour, sans être toutefois des incontournables à mes yeux. Je vous laisse également parcourir mon "Cinéma du monde" pour d'autres visions de ce que peut être aujourd'hui le cinéma chilien: La nana, Voix off, Poesía sin fin, etc...
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Et qu'en pensent donc mes petits camarades ?
Vous pouvez lire les avis de Pascale, Sentinelle, Strum et Eeguab.
Vraiment un film intéressant mais je t'ai déjà évoqué ce qui me semble être la vigueur du cinéma latino-américain. D'ailleurs je présente lundi prochain Citoyen d'honneur que notre ami Strum a détesté. Je suis un peu inquiet. Merci pour le lien. A bientôt.
RépondreSupprimerFort intéressant ce Neruda en effet ; comme toi, j'ai particulièrement apprécié le personnage de Peluchonneau et l'interprétation de Garcia Bernal (merci pour le lien). Pour rebondir sur ce que dit eeguab, ce Neruda n'a rien à voir avec le médiocre Citoyen d'honneur.
RépondreSupprimerC'était signé Strum, bien sûr. :)
RépondreSupprimerJ'ai eu du mal avec ce personnage détestable (dans le film).
RépondreSupprimerOutrée par son comportement vis à vis de son extraordinaire femme qui mériterait un film à elle seule.
Genre aussi par le fait qu'il faut admettre les choses sans quelles soient démontrées : son génie sa lutte son engagement. .. Ah oui ? Où ça ?
J'ai vu un gros libidineux, égocentrique qui sennuyait et s'amusait de cette traque en méprisant le reste de l'univers.
J'ai par contre adoré ce flic "moitié con moitié abruti" interprèté avec un génie certain par GG Bernal.
Et ce final grandiose, magnifique, époustouflant. ..
Pablo Neruda au cinéma reste pour moi Philippe Noires dans Il postino.
RépondreSupprimerEt Massimo Troisi... ;-('
PS. : il faut lire Génee et par Genre... foutu téléphone qui ne corrigé pas mais transforme les mots...
Et Philippe NoireT of course ! Rrrrrrr
RépondreSupprimer@Eeguab:
RépondreSupprimerJe n'avais en tout cas jamais autant vu de films sud-américains que l'année dernière.
Mon cru 2017 démarre avec ce "Neruda". Il y aura sans doute d'autres occasions ces prochains mois.
@Strum 1:
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu "Citoyen d'honneur" et ne peux donc vous départager.
Mais, effectivement, ce "Neruda" a plutôt été une bonne surprise, dans l'ensemble.
@Strum 2:
RépondreSupprimerBien sûr !
@Pascale 1:
RépondreSupprimerLe personnage n'est pas aimable, nous sommes bien d'accord.
Mais est-ce que, du coup, ça ne rend pas le film plus intéressant ?
Un récit par trop hagiographique t'aurait sans doute paru tiédasse.
Non ?
Non il y a des personnages antipathiques sympathiques... enfin jme comprends.
SupprimerTeidasse moi ??? :-)
Supprimer@Pascale 2:
RépondreSupprimerEffectivement, on est ici à mille lieux de la vision incarnée par Noiret !
Je suis à tes côtés pour louer les grandes qualités de ce "Postino" joué par Troisi !
@Pascale 3:
RépondreSupprimerAh là là, ce téléphone, décidément...
Pas d'inquiétude: même avec ces coquilles frustrantes, ta prose reste compréhensible.
Il faudrait que relise AVANT.
SupprimerJE
SupprimerAntipathique sympathique... c'est cela oui.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé cette manière de tordre le biopic. Comme je disais dans mon "nouveau chez moi", Larrain n'a pas son pareil pour prendre la légende de biais, créant ici un formidable jeu de rôles entre vérité historique et récit fictionnel, un jeu de piste assez malin qui nous propose dans le rôle du flic, un des plus beaux personnages de splendides losers.
@Pascale et les antipathiques:
RépondreSupprimerJe suis d'accord. Norman Bates, par exemple.
@Pascale échaudée:
RépondreSupprimerTiédasse, toi ? Non. Jamais. Ça se saurait.
@Pascale qui va trop vite:
RépondreSupprimerJe ne sais pas s'il faudrait. Disons qu'il vaudrait mieux.
@Pascale qui galère toujours:
RépondreSupprimerTU !!! TU !!!!
@Princécranoir:
RépondreSupprimerD'accord avec toi.
Cela dit, je pense que le jeu de piste aura été plus agréable à celles et ceux qui avaient déjà quelque connaissance de l'oeuvre et du parcours de ce bon vieux Pablo.
Bonjour Martin, j'ai moi même beaucoup aimé ce film un peu baroque où les paysages de la Cordillère des andes sont sublimes. Et les acteurs sont à l'aise dans leur rôle. Garcia Bernal est bien. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerJ'ai un peu moins aimé que toi, Dasola, mais je suis d'accord sur tous les points que tu soulèves.
RépondreSupprimerMerci d'être passée ajouter ton avis à ces déjà longs commentaires.
oui Norman Bates, bon exemple !
RépondreSupprimerUn autre !
Je suis comme toi, en fait: j'aime les bons qui sont un peu truands et un peu brutes.
RépondreSupprimerEt toutes sortes d'autres combinaisons de personnages ambigus...