Dois-je redire mon amour des petits films ? Pour moi, le cinéma s'accommode parfaitement de modestie. Il me semble très improbable de vous étonner si j'écris qu'il peut me séduire quand il joue en mode mineur. Il me semble en effet que je l'ai maintes fois démontré. Maintenant, pas de polémique: il y a bien "petit film" et "petit film"...
Driver est un petit film. Peut-être un peu fauché. Pas spectaculaire. Monté un peu abruptement, parfois, et aux dialogues de qualité inégale. Heureusement assez court pour ne pas devenir lourdingue. Pour un film à classer en tendance série B, ça reste un spectacle honorable. On y voit Ryan O'Neal dans la peau d'un génie du volant. L'homme - sans nom - fait commerce de ses talents, en s'associant périodiquement avec des braqueurs, afin de leur permettre d'évacuer à vitesse grand V le théâtre de leurs méfaits. Traqué par un flic borderline (Bruce Dern à bouclettes !), le gars conserve des principes moraux élevés: il ne veut se faire prendre, mais encore moins bosser avec des complices à la gâchette facile. Mieux: après qu'une femme qui l'a vu agir refuse de le confirmer à la police, il évite de coucher avec elle, mais envisage plutôt sereinement de renvoyer l'ascenseur. Bon, il faut dire que la miss a les traits... de la jeune Isabelle Adjani !
Bon, voilà... que vous dire de plus ? Si vous appréciez les héros taiseux, vous serez servis ! Sans rien révolutionner, le film annonce d'emblée la couleur et parie tout au long du métrage sur son scénario brut de décoffrage. Je crois que les amateurs du genre l'apprécieront justement pour cette raison: parce qu'il reste droit dans ses bottes. Un pur produit de son époque, il me semble, même s'il en a inspiré d'autres, plus léchés sur le plan formel, mais pas forcément meilleurs. Driver tient son cap: c'est sa limite, mais c'est sa force, aussi. Cerise sur le gâteau: deux longues et belles scènes de course-poursuite citadines et nocturnes, dignes des archétypes du cinéma à l'ancienne. Personnellement, j'ai même relevé un soupçon d'humour, lors d'un test de conduite entre truands, à vive allure et presque fatal à la voiture. Franchement, si le premier quart d'heure vous ennuie, n'insistez pas ! Mais notez quand même qu'à la toute fin, vous pourriez être surpris...
Driver
Film américain de Walter Hill (1978)
Certains comparent ce film avec Collateral (Michael Mann - 2004). Mouais... ça me paraît trop simple, mais je crois qu'il vaudrait mieux que je le revoie pour être vraiment objectif - ça fait longtemps ! Après, ce dont je suis sûr, c'est que certaines des séquences du film sont presque reprises dans... Drive (Nicolas Winding Refn - 2011). C'est grave ? Non. Et, en fait, ça ne change rien à ma note du jour...
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Autre temps, autres moeurs ?
Mon comparse Princécranoir voudra peut-être nous donner son avis. Célébré sur son ancien blog, le film n'apparaît pas sur le nouveau. Situation irréversible ou simple état de fait temporaire, je ne sais...
Driver est un petit film. Peut-être un peu fauché. Pas spectaculaire. Monté un peu abruptement, parfois, et aux dialogues de qualité inégale. Heureusement assez court pour ne pas devenir lourdingue. Pour un film à classer en tendance série B, ça reste un spectacle honorable. On y voit Ryan O'Neal dans la peau d'un génie du volant. L'homme - sans nom - fait commerce de ses talents, en s'associant périodiquement avec des braqueurs, afin de leur permettre d'évacuer à vitesse grand V le théâtre de leurs méfaits. Traqué par un flic borderline (Bruce Dern à bouclettes !), le gars conserve des principes moraux élevés: il ne veut se faire prendre, mais encore moins bosser avec des complices à la gâchette facile. Mieux: après qu'une femme qui l'a vu agir refuse de le confirmer à la police, il évite de coucher avec elle, mais envisage plutôt sereinement de renvoyer l'ascenseur. Bon, il faut dire que la miss a les traits... de la jeune Isabelle Adjani !
Bon, voilà... que vous dire de plus ? Si vous appréciez les héros taiseux, vous serez servis ! Sans rien révolutionner, le film annonce d'emblée la couleur et parie tout au long du métrage sur son scénario brut de décoffrage. Je crois que les amateurs du genre l'apprécieront justement pour cette raison: parce qu'il reste droit dans ses bottes. Un pur produit de son époque, il me semble, même s'il en a inspiré d'autres, plus léchés sur le plan formel, mais pas forcément meilleurs. Driver tient son cap: c'est sa limite, mais c'est sa force, aussi. Cerise sur le gâteau: deux longues et belles scènes de course-poursuite citadines et nocturnes, dignes des archétypes du cinéma à l'ancienne. Personnellement, j'ai même relevé un soupçon d'humour, lors d'un test de conduite entre truands, à vive allure et presque fatal à la voiture. Franchement, si le premier quart d'heure vous ennuie, n'insistez pas ! Mais notez quand même qu'à la toute fin, vous pourriez être surpris...
Driver
Film américain de Walter Hill (1978)
Certains comparent ce film avec Collateral (Michael Mann - 2004). Mouais... ça me paraît trop simple, mais je crois qu'il vaudrait mieux que je le revoie pour être vraiment objectif - ça fait longtemps ! Après, ce dont je suis sûr, c'est que certaines des séquences du film sont presque reprises dans... Drive (Nicolas Winding Refn - 2011). C'est grave ? Non. Et, en fait, ça ne change rien à ma note du jour...
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Autre temps, autres moeurs ?
Mon comparse Princécranoir voudra peut-être nous donner son avis. Célébré sur son ancien blog, le film n'apparaît pas sur le nouveau. Situation irréversible ou simple état de fait temporaire, je ne sais...
Je l'ai vu à sa sortie (sois poli) je n'en ai AUCUN souvenir sauf qu'adjani à un chapeau..n
RépondreSupprimerBonjour Martin. Très bonne idée que cette chronique sur "the driver" de l'excellent Walter Hill. Un bon "petit" film en effet (mais parfois ce sont bien ceux-là qui se montrent plein de ressources) bien trop méconnu, bien moins en tous cas que le plus récent "drive" avec lequel tu as justement noté certaines ressemblances.
RépondreSupprimerJ'ai décidé de ne réinjecter mes critiques sur le nouveau blog qu'après avoir relu/modifié ma critique, donc après avoir revu le film. Ton article me donne du coup très envie de retrouver le couple O'Neal/Adjani.
Réinjecter !!!! J'ai bien ri.
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerJe suis toujours poli (ou presque). Et je te confirme qu'Adjani a un chapeau.
On le voit sur la photo, en plus !
C'est parce qu'on le voit sur la photo que j'en parle car je le confirme : aucune image ne m'est restée de ce film.
SupprimerJe crois que IRL tu es tellement poli, tu ne supporterais pas mon langage...
@Princécranoir:
RépondreSupprimerEn règle générale, je préfère vraiment ce type de petits films de genre un peu datés à leurs pseudo-remakes contemporains arty. Ce "Driver" m'a donc paru un assez bon cru, en comparaison du spectaculaire "Drive", un peu vain à mon sens.
Merci pour ton explication de textes sur tes possibles futures réinjections.
@Pascale encore:
RépondreSupprimerHé bien, tant mieux ! Il est bon de rire parfois.
Pour info, le film ci-devant commenté n'y prête d'ailleurs que trop peu.
Il est TOUJOURS bon de rire non ?
RépondreSupprimerReinjecter quand même ça fait chirurgical.
@Pascale la bavarde:
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je te supporterai ton langage longtemps.
Il faudrait peut-être essayer. Te voir jurer pourrait me faire rire, va savoir...
Surtout si tu portes le chapeau d'Adjani !
@Pascale qui rigole tout le temps:
RépondreSupprimerRéinjecter, à mon avis, dans le contexte, ça faisait surtout "motorisation".
Mais bon, tu sais, je ne roule pas des mécaniques. Faudrait demander au Prince.
Sinon, oui, il est toujours bon de rire. Absolument.