mercredi 24 août 2016

Père et fille

Un jour, j'irai au Japon. Cela fait maintenant un bon petit moment que cela dure: la découverte du cinéma nippon m'attire vers ce pays lointain. Un peu avant mes vacances d'été, j'ai parié sur Printemps tardif, l'un des premiers films de Ozu après-guerre, pour m'emmener vers une histoire simple et de grands sentiments. Bonne inspiration !

L'histoire simple, c'est celle de Noriko, qui, plutôt que de se marier maintenant qu'elle en aurait l'âge, reste vivre avec son vieux père. Les grands sentiments ? Ils découlent de la situation, bien sûr. J'avoue: il m'a fallu un peu de temps avant d'entrer dans l'histoire. Printemps tardif fait partie de ces films qu'il faut apprivoiser. Aussitôt que j'ai "mordu", j'ai suivi avec un juste mélange d'émotion et de plaisir ce récit, plus fort qu'il ne peut y paraître de prime abord. J'ai particulièrement apprécié - et même admiré ! - la délicatesse avec laquelle le scénario aborde la relation des deux personnages principaux. Ce que j'ai trouvé très beau, c'est qu'il les place à égalité.

D'après moi, l'un des aspects les plus réussis du film tient précisément à ce que Noriko ne soit pas l'enfant soumise d'un tyran. Au contraire ! Sans pour autant envoyer promener les traditions familiales séculaires de son pays, elle les respecte tout en étant, à sa façon, une femme relativement émancipée - capable de faire du vélo avec un homme simplement parce qu'elle le souhaite, par exemple. Printemps tardif illustre subtilement les doutes des êtres tiraillés par plusieurs envies contradictoires, qu'ils n'expriment que partiellement pour n'attrister ou ne froisser personne. Faut-il parler de mélodrame ? Peut-être. L'une des toutes dernières scènes est en tout cas d'une beauté incroyable, après qu'il nous a été démontré que l'esprit de sacrifice n'est pas l'apanage d'une seule génération. Quel beau film, vraiment ! Les acteurs sont tous très bons, mais je veux réserver une mention spéciale pour l'incroyable duo Setsuko Hara / Chishu Ryu, au sommet.

Printemps tardif
Film japonais de Yasujiro Ozu (1949)

Après avoir vu le film, je suis allé relire la chronique du dernier Ozu que j'avais découvert - Le goût du saké - et j'ai trouvé... à peu près la même histoire. Curieusement, je n'en ai pas le même souvenir. Effet du noir et blanc, peut-être. Bref... peu importe: j'ai pu passer un moment très sympa avec la perle du jour - et j'en espère d'autres. Je n'en ai pas fini avec le cinéma japonais d'hier... et d'aujourd'hui !

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Si vous voulez un autre avis sur le film...

Vous pouvez visiter l'un de mes blogs-références: "L'oeil sur l'écran". 

2 commentaires:

  1. Tout d'abord bon retour (hé oui, tout a une fin...)
    Pour le cinéma japonais je ne suis vraiment pas au top je n'ai vu que "les 7 samouraïs", par-contre les films d'animation de Takahata et Miyazaki, ça je connais beaucoup mieux!

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  2. Merci !

    "Les sept samouraïs" constitue à mes yeux une très bonne introduction au cinéma nippon. Les anciens maîtres japonais comme Kurosawa, Ozu et tant d'autres valent bien nos références occidentales. Le Japon nous offre encore régulièrement quelques perles rares ! Un petit tour dans ma rubrique "Cinéma du monde" te donnera peut-être envie de pousser plus loin tes investigations. La liste n'est pas exhaustive: il me reste tant à découvrir moi-même...

    PS: me régaler avec Ghibli, c'est aussi ce que je fais assez régulièrement !

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