Je ne l'avais pas anticipé: j'ai revu Le bon, la brute et le truand. Même s'il s'agit sans doute de mon film préféré, j'aurais laissé passer son énième passage télé sans m'y arrêter si je n'avais reçu l'invitation d'un ami à le découvrir sur écran XXL. Faute de trouver quelque chose d'original à dire à son sujet, je me suis décidé à parler d'Eli Wallach...
Dans Le bon, la brute et le truand, il y a cinquante ans déjà, l'acteur était Tuco, le troisième larron et parfait complément du duo formé par Clint Eastwood et Lee van Cleef. La légende dit que Sergio Leone le choisit après avoir décelé en lui une façon de jouer "chaplinesque". Personnellement, plus je revois le film, plus je me dis que Wallach joue, mieux qu'un faire-valoir, le véritable (anti-)héros de ce western picaresque. Il est en tout cas établi qu'il est celui des personnages principaux vers lequel la caméra se tourne le plus souvent. L'histoire retient aussi que, sur le dos d'un cheval emballé ou pas loin de heurter un train en marche, il connut quelques frissons au cours du tournage !
Dix ans plus tôt, Wallach débutait sa carrière dans Baby doll, un film d'Elia Kazan - d'abord sorti en France sous le titre Poupée de chair. Cette première apparition à l'écran le voyait presque déjà en terrain familier, puisque le long-métrage s'appuyait sur un scénario original de Tennessee Williams, auteur que notre ami Eli avait joué sur scène. Visiblement porté par un certain érotisme, le film s'attira les foudres vengeresses de la Ligue pour la vertu, un puissant lobby catholique. Fort heureusement, cela ne brisa pas la carrière de Wallach, qui put tourner ensuite avec John Sturges, Henry Hathaway, Richard Brooks ou William Wyler. Soit au total treize rôles en dix années seulement !
Mon calcul ne tient même pas compte de ses nombreuses apparitions sur le petit écran. En fait, quand on se penche sur l'incroyable carrière de ce très cher truand, on se rend compte qu'elle a "aisément" couvert plusieurs décennies, de 1956 à 2010. Né en décembre 1915, Wallach tournait encore à l'âge de 95 ans, quatre ans avant sa disparition. J'imagine déjà qu'à lui seul, il suffira à mon bonheur quand mon heure sera venue d'enfin découvrir Le parrain - 3ème partie. Je suis sûr qu'il est superbe en chef mafieux, à la hauteur de son Marlon Brando de prédécesseur. Les deux hommes s'étaient connus à l'Actors Studio. Une photo Getty de 1953 les montre tous les deux, jouant au baseball.
En 2011, sept ans après la mort de son camarade, Eli reçut un Oscar des mains de Clint Eastwood, une récompense tardivement attribuée pour l'ensemble de sa carrière. Eut-il alors le souvenir que Marlon avait refusé les honneurs de l'Académie en 1973, soit dix-huit ans (!) après sa toute première consécration ? Je n'ai pas réussi à le savoir. "Je ne joue pas pour vivre, je vis pour jouer", avait-il alors assuré. Pour ma part, je n'ai pas oublié le coup de coude complice d'un ami quelques mois plus tôt, au moment où Wallach apparaissait à l'écran dans l'un de ses derniers rôles - le vieil homme de The ghost writer. Avec lui, ils doivent vraiment se marrer, au paradis des pistoleros...
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Bon, et vous alors, vous en pensez quoi ?
J'aimerais bien avoir votre avis sur Eli Wallach et sa longue carrière. N'hésitez pas à me conseiller des films que je n'aurais pas déjà cités !
Dans Le bon, la brute et le truand, il y a cinquante ans déjà, l'acteur était Tuco, le troisième larron et parfait complément du duo formé par Clint Eastwood et Lee van Cleef. La légende dit que Sergio Leone le choisit après avoir décelé en lui une façon de jouer "chaplinesque". Personnellement, plus je revois le film, plus je me dis que Wallach joue, mieux qu'un faire-valoir, le véritable (anti-)héros de ce western picaresque. Il est en tout cas établi qu'il est celui des personnages principaux vers lequel la caméra se tourne le plus souvent. L'histoire retient aussi que, sur le dos d'un cheval emballé ou pas loin de heurter un train en marche, il connut quelques frissons au cours du tournage !
Dix ans plus tôt, Wallach débutait sa carrière dans Baby doll, un film d'Elia Kazan - d'abord sorti en France sous le titre Poupée de chair. Cette première apparition à l'écran le voyait presque déjà en terrain familier, puisque le long-métrage s'appuyait sur un scénario original de Tennessee Williams, auteur que notre ami Eli avait joué sur scène. Visiblement porté par un certain érotisme, le film s'attira les foudres vengeresses de la Ligue pour la vertu, un puissant lobby catholique. Fort heureusement, cela ne brisa pas la carrière de Wallach, qui put tourner ensuite avec John Sturges, Henry Hathaway, Richard Brooks ou William Wyler. Soit au total treize rôles en dix années seulement !
Mon calcul ne tient même pas compte de ses nombreuses apparitions sur le petit écran. En fait, quand on se penche sur l'incroyable carrière de ce très cher truand, on se rend compte qu'elle a "aisément" couvert plusieurs décennies, de 1956 à 2010. Né en décembre 1915, Wallach tournait encore à l'âge de 95 ans, quatre ans avant sa disparition. J'imagine déjà qu'à lui seul, il suffira à mon bonheur quand mon heure sera venue d'enfin découvrir Le parrain - 3ème partie. Je suis sûr qu'il est superbe en chef mafieux, à la hauteur de son Marlon Brando de prédécesseur. Les deux hommes s'étaient connus à l'Actors Studio. Une photo Getty de 1953 les montre tous les deux, jouant au baseball.
En 2011, sept ans après la mort de son camarade, Eli reçut un Oscar des mains de Clint Eastwood, une récompense tardivement attribuée pour l'ensemble de sa carrière. Eut-il alors le souvenir que Marlon avait refusé les honneurs de l'Académie en 1973, soit dix-huit ans (!) après sa toute première consécration ? Je n'ai pas réussi à le savoir. "Je ne joue pas pour vivre, je vis pour jouer", avait-il alors assuré. Pour ma part, je n'ai pas oublié le coup de coude complice d'un ami quelques mois plus tôt, au moment où Wallach apparaissait à l'écran dans l'un de ses derniers rôles - le vieil homme de The ghost writer. Avec lui, ils doivent vraiment se marrer, au paradis des pistoleros...
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Bon, et vous alors, vous en pensez quoi ?
J'aimerais bien avoir votre avis sur Eli Wallach et sa longue carrière. N'hésitez pas à me conseiller des films que je n'aurais pas déjà cités !
Pour moi c'est simple : un immense acteur qui a travaillé avec les plus grands. Evidemment on pense à Tuco mais je me souviens aussi que, quand j'étais gamin, il me faisait peur en bandit mexicain à l'assaut du village des "sept mercenaires". A ce propos, le remake qui s'annonce ne me dit rien qui vaille.
RépondreSupprimerSûr que le remake des Mercenaires inspire bien peu de confiance. Celui de Ben Hur pas plus. Wallach? Un immense acteur. On pense bien sûr à Calvera. Je crois aussi me souvenir des Misfits. Mais il y en a tant d'autres. A bientôt.
RépondreSupprimerMoi, je l'ADOOOORE et j'ai vu un sacré paquet de ses film.
RépondreSupprimerNe le rate pas dans "le parrain III", c'est un pur bonheur de le voir dans ce personnage sournois...
Et pour te conseiller un film voilà : "Lord Jim" où il joue le rôle d'un espèce de truand qui s'est acoquiné avec un dictateur... Mais chut, là aussi il est sublime !
C'est tout de même hallucinant : même lorsqu'il n'a pas le rôle principal, il crève quand même l'écran!!!
@Princécranoir:
RépondreSupprimerNous voilà sur la même longueur d'ondes, une fois de plus ! Le seul avantage que je vois au remake des "Sept mercenaires", c'est de réveiller mon envie de revoir l'original. Mais quel intérêt trouve-t-il à refaire un film avec tant d'acteurs fabuleux !
@Eeguab:
RépondreSupprimerEffectivement, "Les désaxés" (alias "The misfits" en VO) compte bien notre ami Eli dans sa distribution. J'ai le DVD ! Il faudrait que je me décide à le regarder !
@Ideyvonne:
RépondreSupprimerTon enthousiasme fait plaisir à lire ! Je te rassure: j'ai bien l'intention de clore la trilogie "Le parrain". Quant à "Lord Jim", je l'ai vu passer une fois ou deux. On va dire que je l'attraperai à la troisième. Merci de ton tuyau !
Ce que tu dis est très juste, en fait. Eli Wallach est peut-être même l'un des meilleurs seconds couteaux du grand cinéma américain. Et je dis qu'on a bien besoin d'acteurs de cette trempe aux côtés des immenses vedettes qui accaparent le plus gros de la lumière !
En effet, il est d'une drôlerie dans ce film. Mais beaucoup plus fin qu'il n'y paraît. Les scènes avec son frère... la scène de torture. C'est de toute façon un film exceptionnemoyen d'une richesse inouie.
RépondreSupprimerQuant à ton Eli moi aussi j'ai du me pincer quand je l'ai reconnu dans le polanski. Je me suis dit qu'il tournerait tant qu'il tiendrait debout...
Sans chercher je ne vois pas de films à te proposer mais effectivement si tu n'as vu ni les Misfits ni le Parrain 3 (LE film ultime sur la rédemption dune ordure increvable qui va jusqu'à demander et obtenir la bénédiction du pape)... arrête tout et prends toi 5 heures pour dévorer ces deux films.
Et puis Al Pacino, Andy Garcia et aussi Sofia, dont on s'est tant moquée à l'époque alors qu'elle est excellente sont prodigieux. Et Eli (bravo pour ton titre ) en parrain... Tellement crédible qu'il semble à sa place.
Et LA scène de l'opéra...
Bonnes projos.
J'écris de mon portable qui invente des mots... évidement cest exceptionnel... sans moyen derrière !
RépondreSupprimerN'oublions jamais que Bob Roberston alias Sergio Leone a révélé aux cinéphiles que nous sommes combien de nombreux acteurs de seconds roles pouvaient etre géniaux sous sa direction et devenir des acteurs de tout premier plan :
RépondreSupprimerClint Eastwood sorti de la série Rawhide obscur cow boy de série télé.
Charles Bronson second couteau de nombreux westerns sous le nom de Charles Buchinsky (voir Vera Cruz ou l'aigle solitaire).
Lee Van Cleef qui avant "Pour quelques dollars de plus" songeait à arreter sa carrière, fatigué de ses sempiternels roles de tueurs (voir "le train sifflera trois fois, ou " règlement de compte à Ok Corral",...)
Rod Steiger acteur de theatre remarqué dans quelques seconds roles au cinéma et qui explose dans "Il était une fois la révolution"..
Et Eli bien sur....
@Pascale:
RépondreSupprimerNous sommes d'accord, ô combien, sur "Le bon, la brute et le truand". Nous le serons aussi, je pense, pour "The misfits" et "The godfather III". Je vais mettre ça à mon programme un jour ou l'autre.
Tourner tant qu'il tenait debout, je crois bien que c'est ce qu'Eli a fait ! J'aimerais bien qu'un auteur inspiré nous ponde une biographie du bonhomme, tiens ! J'imagine qu'il y aurait mille choses à raconter sur son amour du cinéma et son parcours d'acteur. Tout de même, quel monsieur !
@Pascale-sur-son-portable:
RépondreSupprimerL'invention de mots est une habitude de ces machines ! Tu es donc toute pardonnée de ces approximations langagières.
@CC Rider:
RépondreSupprimerC'est vrai que le casting de "Le bon, la brute et le truand" est assez exceptionnel de talent, mais aussi d'intelligence dans la complémentarité trouvée entre ces trois monstres sacrés - confirmés ou en devenir. Vous avez bien raison de le souligner ! Idem pour Charles Bronson (et Henry Fonda, et Jason Robards, et Claudia Cardinale...) dans "Il était une fois dans l'Ouest" !
Je n'ai en revanche qu'un souvenir assez flou de "Il était une fois la révolution". Un autre des grands films que je dois absolument revoir !
En tout cas, en parlant de la grandeur du maestro Leone, vous prêchez un convaincu !
Bonjour Martin, dans les 7 Mercenaires, en "méchant" face aux 7, il s'en tire bien. D'ailleurs, je pense qu'on se souvient plus de lui que de Brad Dexter (l'un des 7) par exemple. Dans The Ghost writer, il n'apparaissait que peu de temps mais on s'en souvient. Merci pour ce acteur que j'avais découvert dans Baby Doll. Bon dimanche.
RépondreSupprimerMerci aussi de ta visite et de ce commentaire, Dasola. J'y souscris pleinement.
RépondreSupprimerCe serait bien si je pouvais voir "Baby doll", pour prendre les choses par leur début.