lundi 4 juillet 2016

Deutschland blues

L'avez-vous remarqué ? Je cite parfois Arte en référence des chaînes de la TNT accessibles à tous, pour ses choix de diffusion de films cinéma. Preuve de son caractère binational, le canal franco-allemand permet aussi d'accéder à une partie de la production d'outre-Rhin. Exemple: Les chansons cachées, au programme à l'automne... 2014 !

S'il y a parmi vous quelqu'un qui a vu le film, qu'il le dise aussitôt ! Non ? Personne ? Avant que vous pensiez que je suis cinéma-dingue au point de retenir par coeur de vieux magazines télé, je précise quand même que j'avais simplement enregistré ce long-métrage. Après, petit calcul: j'ai mis presque 20 mois avant de le regarder ! Bref... Les chansons cachées, c'est l'histoire d'un trompettiste jazz très talentueux et (accessoirement ?) prénommé Martin. Le récit l'attrape au milieu d'un concert, que notre bon ami interrompt brusquement, convaincu soudain que sa petite amie est amoureuse du musicien et non de l'homme qu'il est vraiment. Crise passagère, réconciliation sur l'oreiller et plus si affinités, nouvelle engueulade matinale, porte qui claque et auf Wiedersehen la vie rangée: Martin lâche tout, file jouer de la musique dans le métro et s'attire dès lors de sérieux emmerdements. Autant le dire: je parle d'une déchéance...

Sur cette base, je peux supposer que le film ne fera pas l'unanimité. J'insiste sur sa dimension confidentielle: si j'en crois IMDb, présenté officiellement à la Berlinale 2009, il n'aurait ensuite pu être diffusé qu'en Allemagne et en Espagne, avec tout de même aussi un passage dans un festival... sud-coréen ! Mon entreprise de réhabilitation s'annonce d'autant plus ardue que je n'ai rien vu d'absolument génial. Malgré tout, Les chansons cachées sait aborder quelques thèmes intéressants, comme la difficulté d'être un écorché vif dans la société contemporaine. Au départ, j'ai presque eu l'impression que Martin "cherchait" la marginalité qui lui tombait dessus, mais le film montre aussi, par petites touches, que les pas de côté peuvent se payer cher. L'une des réussites du scénario, c'est de se garder du manichéisme. La vie n'est facile pour personne, mais certains peuvent avoir droit aux secondes chances. Il reste de quoi y croire, malgré la grisaille...

Les chansons cachées
Film allemand d'Andreas Struck (2009)

Dans toute chose, une chanson dort
: c'est la traduction approximative du titre allemand. J'y vois aussi une maxime sur le caractère relatif des misères que la vie peut nous réserver. En tout cas, je dois dire que je n'ai pas passé un mauvais moment devant ce film méconnu. Après y avoir réfléchi, j'ose presque pointer quelques points communs avec certains films du Finlandais Aki Kaurismäki - en plus rude, aussi.

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Deux précisions d'ordre culturel, voulez-vous ?
Schläft ein Lied in allen Dingen est aussi le premier vers d'un quatrain du poète romantique allemand Joseph von Eichendorff (1788-1857). La BO jazz du film, elle, est l'oeuvre du Norvégien Nils Petter Molvaer.

6 commentaires:

  1. connais pas... merci pour ta chronique!

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  2. Merci à toi d'être venue la lire ! J'espère que tu auras l'occasion de voir le film.

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  3. Je l'ai loupé celui-là mais je fais également pas mal d'heureuses découvertes sur ARTE, encore dernièrement avec trois longs-métrages allemands que j'ai vraiment bien aimés. Bref, j'essaye d'être attentive à leur programmation pour ne pas les laisser filer !

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  4. J'ai effectivement vu "chez toi" que tu avais eu l'occasion de découvrir plusieurs films allemands. Cela a su titiller ma curiosité légendaire pour le cinéma de ce pays, si rare finalement sur nos grands écrans. Heureusement qu'Arte est là: c'est mieux qu'une roue de secours !

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  5. Et non, pas vu !
    Mais tu donnes envie.

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  6. Tant mieux ! Après, je ne sais pas trop si ce film peut être vu autrement que sur Arte...

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