Je distingue encore mal les films de science-fiction des oeuvres d'anticipation. En général, quand un scénario invente le futur, j'aime rester en terrain connu et y retrouver des éléments de notre temps. Blindness remplit bien ce cahier des charges, je crois, et nous met sous les yeux une ville frappée par une soudaine épidémie de cécité...
Amis géographes, salut ! Les scènes urbaines du film ont été tournées à São Paulo, au Brésil, et à Montevideo, la capitale de l'Uruguay. Certaines des plus saisissantes arrivent vers la fin. Le long-métrage suppose que, face à la propagation du fléau, les autorités sanitaires décident d'interner l'ensemble des personnes touchées. Le suspense médical s'avère de très courte durée: sans donner d'explication rationnelle à son effroyable phénomène, Blindness s'intéresse surtout aux conséquences et, donc, à cet enfermement forcé d'une part toujours plus importante de la population. Amis paranos, bonjour ! L'homme est un loup pour l'homme... pour la révélation, on repassera.
Programmé à l'ouverture au Festival de Cannes 2008, le film y reçut un accueil mitigé, semble-t-il, et repartit bredouille de son passage sur la Croisette. Pour ma part, je l'ai trouvé plutôt réussi. Un casting intéressant - avec Julianne Moore, Mark Ruffalo, Gael Garcia Bernal et Danny Glover, notamment - a su m'attirer et me convaincre. Blindness est presque sensitif, en réalité: quelques effets de style nous immergent dans le handicap des personnages, tout en suggérant du coup que nos autres facultés pourraient se trouver exacerbées. D'aucuns ont trouvé le film pompeux, trop démonstratif ou obscène. Le fait est qu'au cours de séquences éprouvantes, il illustre également les bassesses dont les humains sont capables en situation de crise. Bon... de là à imaginer qu'il les cautionne, il y a un gouffre ! Imparfait, parfois sordide, mais jamais complaisant, le récit est voué à marquer les esprits. En laissant aussi une petite place à l'espérance.
Blindness
Film brésilien de Fernando Meirelles (2007)
Pour être complet, je précise que le film a aussi des producteurs canadiens et japonais. J'indique également qu'il s'inspire d'un roman de l'écrivain portugais José Saramago, L'aveuglement, paru en 1995. Maintenant, à quel autre long-métrage le rattacher ? Bonne question. L'avis des amateurs du genre me sera précieux. Moi, je vous conseille sans délai deux bons films: Bienvenue à Gattaca et Never let me go.
----------
Après tout ce bla-bla, le constat s'impose...
Blindness divise. À lire chez Pascale et Chonchon: deux avis opposés.
Amis géographes, salut ! Les scènes urbaines du film ont été tournées à São Paulo, au Brésil, et à Montevideo, la capitale de l'Uruguay. Certaines des plus saisissantes arrivent vers la fin. Le long-métrage suppose que, face à la propagation du fléau, les autorités sanitaires décident d'interner l'ensemble des personnes touchées. Le suspense médical s'avère de très courte durée: sans donner d'explication rationnelle à son effroyable phénomène, Blindness s'intéresse surtout aux conséquences et, donc, à cet enfermement forcé d'une part toujours plus importante de la population. Amis paranos, bonjour ! L'homme est un loup pour l'homme... pour la révélation, on repassera.
Programmé à l'ouverture au Festival de Cannes 2008, le film y reçut un accueil mitigé, semble-t-il, et repartit bredouille de son passage sur la Croisette. Pour ma part, je l'ai trouvé plutôt réussi. Un casting intéressant - avec Julianne Moore, Mark Ruffalo, Gael Garcia Bernal et Danny Glover, notamment - a su m'attirer et me convaincre. Blindness est presque sensitif, en réalité: quelques effets de style nous immergent dans le handicap des personnages, tout en suggérant du coup que nos autres facultés pourraient se trouver exacerbées. D'aucuns ont trouvé le film pompeux, trop démonstratif ou obscène. Le fait est qu'au cours de séquences éprouvantes, il illustre également les bassesses dont les humains sont capables en situation de crise. Bon... de là à imaginer qu'il les cautionne, il y a un gouffre ! Imparfait, parfois sordide, mais jamais complaisant, le récit est voué à marquer les esprits. En laissant aussi une petite place à l'espérance.
Blindness
Film brésilien de Fernando Meirelles (2007)
Pour être complet, je précise que le film a aussi des producteurs canadiens et japonais. J'indique également qu'il s'inspire d'un roman de l'écrivain portugais José Saramago, L'aveuglement, paru en 1995. Maintenant, à quel autre long-métrage le rattacher ? Bonne question. L'avis des amateurs du genre me sera précieux. Moi, je vous conseille sans délai deux bons films: Bienvenue à Gattaca et Never let me go.
----------
Après tout ce bla-bla, le constat s'impose...
Blindness divise. À lire chez Pascale et Chonchon: deux avis opposés.
Aucun souvenir ou à peine... c'est dire si je n'y ai pas cru.
RépondreSupprimerPour te dire la vérité, je ne suis pas sûr que j'en garderai un souvenir marquant d'ici quelques mois.
RépondreSupprimerJe garde un très mauvais souvenir de ce film, quelque chose d'ignoble et improbable...
RépondreSupprimerImprobable, il l'est, mais ça ne m'a nullement dérangé, s'agissait d'un film d'anticipation, basé qui plus est sur une inspiration littéraire.
RépondreSupprimerIgnoble ? Je trouve le qualificatif sévère, mais je peux mieux le comprendre, le comportement du personnage de Gael Garcia Bernal étant à tout le moins monstrueux. Mais on trouve malheureusement de tels hommes dans la "vraie vie"...
Je ne dis pas que ça n'existe pas (et je parle pour les deux adjectifs que j'ai utilisés). Mais le truc que je ne comprends pas, c'est que la base du scénario c'est quand même l'histoire de Julianne Moore qui est la seule à avoir le "pouvoir" de voir. Elle ne s'en sert jamais finalement. Et du coup disons que j'ai trouvé les scènes très gratuites. Ca m'aurait moins dérangé si tout le monde était vraiment dans le même cas.
RépondreSupprimerJe comprends mieux ! Disons qu'elle s'en sert moins qu'elle ne devrait, en effet. Mais je crois qu'elle tient à rester "inaperçue"... bon, c'est vrai aussi que, compte tenu du sort subi par la communauté, tout ça devient quelque peu incohérent.
RépondreSupprimerImprobable, c'est bien normal, on est ici sur du réalisme magique (mouvement au sein duquel s'inscrit José Saramago). C'est un récit de l'humain quasi philosophique, une fable. Moi, j'adore, mais je peux comprendre que d'autres puissent rester sur le bord du chemin.
RépondreSupprimerPersonnellement, je comprends également que ce type d'histoires ne fasse pas l'unanimité. Le fait est aussi que ça m'a donné envie... de lire le livre.
RépondreSupprimerAurais-tu d'autres exemples d'oeuvres de "réalisme magique" à suggérer, 2flics ?