Est-ce parce que j'ai dû le voir en français ? Je n'ai pas trouvé la clé pour entrer véritablement dans le nouveau film d'Ethan et Joel Coen. Malgré ses qualités, Ave César ! m'a moins convaincu que beaucoup d'autres films des frangins. C'est un petit peu frustrant, je dois dire. Mon admiration fait que je suis des plus exigeants avec ces deux-là...
La promo du film me semble avoir tourné autour de George Clooney. Pourtant, dès le début, c'est clair: le vrai premier rôle d'Ave César ! est pour Josh Brolin - sa troisième prestation pour les frères associés. C'est un personnage intéressant qui lui a été confié: Eddie Mannix travaille comme fixeur pour un grand studio américain des années 50. Concrètement, quand un acteur sous contrat s'écarte de l'image parfaite qu'il est censé donner, Eddie est là pour le ramener fissa dans le droit chemin de ses obligations, par tous les moyens possibles. Autant dire qu'au moment où une star du péplum disparaît soudain d'un plateau de tournage, Eddie, qui en a vu d'autres, pense qu'elle n'est juste pas encore rentrée d'une coucherie quelconque. Maintenant, puisque l'absence est un peu longue, c'est aussi à Eddie qu'on demande de régler l'affaire. Sur ce plan, le film reste réussi. Avec l'ironie dont ils sont coutumiers, les Coen dynamitent gentiment la Babylone hollywoodienne d'antan, non sans nous offrir au passage une reconstitution soignée. Rien à redire, donc, sur la mise en scène.
La distribution, elle, est bien sûr aux petits oignons: vous y trouverez notamment Scarlett Johansson, Ralph Fiennes, Channing Tatum, Jonah Hill, une double Tilda Swinton et même Christophe Lambert ! C'est donc bien du côté du scénario que ce tout nouvel opus m'a laissé sur ma faim. Comme pour contenter tout ce petit monde, il éparpille l'intrigue principale et étire un peu trop de nombreuses séquences, souvent amusantes, mais qui paraissent quelque peu hors-sujet. Conséquence: je trouve que cette belle ouvrage manque de rythme. C'est cruel dit ainsi, mais j'ai attendu en vain que la chose s'emballe vraiment: sans être mauvais, Ave César ! ronronne (trop) gentiment. Malgré tout, j'ai pris un certain plaisir avec cette nouvelle occasion d'observer l'envers du décor. Au menu: un panorama des contraintes avec lesquelles les studios composaient lors de ce prétendu âge d'or. Finalement, je me suis demandé si Hollywood avait vraiment changé. Je n'en suis pas sûr et je suis ravi que les Coen continuent résolument de s'en moquer un peu. Ce constat est venu tempérer ma déception...
Ave César !
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2016)
Péplums, musicals, westerns, ballets aquatiques, mélos... les styles d'époque défilent dans ce film-gigogne, dans un joli hommage rendu au cinéma des fifties. Rien que pour ça, je veux dire merci aux Coen. Tout ça m'a du coup donné envie... de voir davantage de classiques ! Seulement, des studios reconstitués, il y en a aussi dans The artist. Sans même revenir donc jusqu'au génial Boulevard du crépuscule...
----------
Quelques-uns de mes petits camarades l'ont vu aussi...
Je vous laisse avec Pascale, Tina, Dasola, Strum et Princécranoir.
La promo du film me semble avoir tourné autour de George Clooney. Pourtant, dès le début, c'est clair: le vrai premier rôle d'Ave César ! est pour Josh Brolin - sa troisième prestation pour les frères associés. C'est un personnage intéressant qui lui a été confié: Eddie Mannix travaille comme fixeur pour un grand studio américain des années 50. Concrètement, quand un acteur sous contrat s'écarte de l'image parfaite qu'il est censé donner, Eddie est là pour le ramener fissa dans le droit chemin de ses obligations, par tous les moyens possibles. Autant dire qu'au moment où une star du péplum disparaît soudain d'un plateau de tournage, Eddie, qui en a vu d'autres, pense qu'elle n'est juste pas encore rentrée d'une coucherie quelconque. Maintenant, puisque l'absence est un peu longue, c'est aussi à Eddie qu'on demande de régler l'affaire. Sur ce plan, le film reste réussi. Avec l'ironie dont ils sont coutumiers, les Coen dynamitent gentiment la Babylone hollywoodienne d'antan, non sans nous offrir au passage une reconstitution soignée. Rien à redire, donc, sur la mise en scène.
La distribution, elle, est bien sûr aux petits oignons: vous y trouverez notamment Scarlett Johansson, Ralph Fiennes, Channing Tatum, Jonah Hill, une double Tilda Swinton et même Christophe Lambert ! C'est donc bien du côté du scénario que ce tout nouvel opus m'a laissé sur ma faim. Comme pour contenter tout ce petit monde, il éparpille l'intrigue principale et étire un peu trop de nombreuses séquences, souvent amusantes, mais qui paraissent quelque peu hors-sujet. Conséquence: je trouve que cette belle ouvrage manque de rythme. C'est cruel dit ainsi, mais j'ai attendu en vain que la chose s'emballe vraiment: sans être mauvais, Ave César ! ronronne (trop) gentiment. Malgré tout, j'ai pris un certain plaisir avec cette nouvelle occasion d'observer l'envers du décor. Au menu: un panorama des contraintes avec lesquelles les studios composaient lors de ce prétendu âge d'or. Finalement, je me suis demandé si Hollywood avait vraiment changé. Je n'en suis pas sûr et je suis ravi que les Coen continuent résolument de s'en moquer un peu. Ce constat est venu tempérer ma déception...
Ave César !
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2016)
Péplums, musicals, westerns, ballets aquatiques, mélos... les styles d'époque défilent dans ce film-gigogne, dans un joli hommage rendu au cinéma des fifties. Rien que pour ça, je veux dire merci aux Coen. Tout ça m'a du coup donné envie... de voir davantage de classiques ! Seulement, des studios reconstitués, il y en a aussi dans The artist. Sans même revenir donc jusqu'au génial Boulevard du crépuscule...
----------
Quelques-uns de mes petits camarades l'ont vu aussi...
Je vous laisse avec Pascale, Tina, Dasola, Strum et Princécranoir.
Entre satire de la vie des stars, collision idéologico-théologique et hommage soigné à l'Hollywood classic, le scénario peine à trouver sa route. En VO, c'est tout de même assez drôle, notamment ce petit cow-boy irrésistible.
RépondreSupprimerSi ça t'as donné envie de voir ou revoir 'Sunset Bvd', ben, les Coen n'ont pas fait chou blanc. :-)
RépondreSupprimerJ'adore les frères Coen mais là quelle grosse déception... Pourtant les scènes de tournage sont assez cool, mais j'ai trouvé que le reste ne suivait pas du tout... Je n'ai pas ri, je me suis fait chier, à part réellement Alden Ehrenreich et un peu Brolin (même si je ne l'ai pas trouvé totalement convaicant), il ne s'agit que d'un défilé de stars intéressant... Même en VO, c'est pas bon :o
RépondreSupprimerJe partage l'avis de Tina, pour le coup. Je n'ai pas accroché à ce film, faute d'y trouver une vraie histoire solide, plutôt qu'une succession de séquences (dont certaines promettaient pourtant quelque chose de plus).
RépondreSupprimerPar contre, pour l'envie de retourner du côté du Sunset Bvd, pas de problème...j'ai récemment revu ce chef d'oeuvre avec un immense plaisir.
J'ai vu défiler 120 ans de cinéma, moi. Et une star enlevée par des cocos russes, un sous marin, Channing Tatum qui danse, Scarlett vulgaire malgré son sourire d'ange etc... Et mieux que tout le "petit" acteur qui n'a que trois mots de vocabulaire, génial et hilarant (scène à voir en VO, tu dois trouver ça sur l'Internet du monde). Le moins bon des Cohen mais putain de film quand même.
RépondreSupprimerGrosse déception pour l"inconditionnel des Cohen Brothers que je suis , je pensais aprés une suite de films trés decevants en ce début d'année me refaire une santé cinephilique , encore raté !!!
RépondreSupprimerallez on se repasse "miller's crossing"et on oublie !!
@Princécranoir:
RépondreSupprimerJ'avais vu en VO la scène où le petit cowboy ne cesse de répéter son dialogue avec la mauvaise intonation et ça m'avait bien fait rigoler. Finalement, je me demande si ce n'est pas le personnage le plus sympa (et le plus réussi) du film.
@Ronnie:
RépondreSupprimerOui, tu n'as pas tort: c'est déjà ça. Il s'agirait d'une nouvelle vision, si je me décidais à suivre cette piste. "Boulevard du crépuscule" est d'ailleurs déjà chroniqué sur ce blog - et demeure pour l'instant le plus vieux des Billy Wilder que je connais.
@Tina:
RépondreSupprimerPas bon, pas bon... je dirais plutôt "pas aussi bon que d'habitude".
@Laurent:
RépondreSupprimerToi et moi, nous sommes exactement sur la même longueur d'ondes, au sujet de ce film. Désolé pour toi qu'il n'ait pas su t'embarquer mieux qu'il l'a fait avec moi...
@Pascale:
RépondreSupprimerC'est le paradoxe de ce film à mes yeux: il y a beaucoup de choses qui plaisent et notamment la plupart des scènes que tu as citées, mais je trouve que ça manque de liant. Je dois vraiment être réfractaire aux films à sketchs.
@CC Rider:
RépondreSupprimer"Miller's crossing" fait partie des films des frères Coen que je n'ai pas encore vus. Nul doute que je le regarderai dès que j'en aurai l'occasion. Les frangins ont bien le droit à une petite "faiblesse" de temps à autre. Quant à ce début d'année cinéma, je suis d'accord avec vous: pas encore vu de vrai film qui m'embarque à 100%. Je vais tâcher d'aller voir les prochains avec un peu moins d'attente pour mieux me laisser surprendre au détour de l'une ou l'autre de leurs scènes...
@cc rider & Pascale, Coen sans h. :-)
RépondreSupprimerHé hé ! Ronnie, c'est Maître Capelo, en fait ! Cela dit, tu as bien raison.
RépondreSupprimerHello, Certaines scènes sont très droles et typiques de l'esprit comique des Coen mais un manque de cohérence d'ensemble et un ton parfois incertain font de ce Coen un de leurs films mineurs (pas aussi mauvais que Ladykillers tout de meme). Et puis, les scènes d'hommage au Hollywood classique sont bien décevantes par rapport à leurs illustres modèles. Les Coens étaient plus inspirés quand ils parlaient d'Hollwyood dans leur génial Barton Fink. Bon, cela reste un film des Coen et je n'ai donc pas boudé mon plaisir devant certaines scènes. Ils ont tellement d'esprit que même en petite forme, ils restent droles. Merci pour le lien !
RépondreSupprimerStrum
Pas de quoi pour le lien. Et oui, nous sommes d'accord: plutôt que d'un manque d'humour, c'est d'un scénario un peu trop relâché que souffre ce nouvel opus des frangins. J'attends donc le prochain avec une impatience redoublée !
RépondreSupprimer