samedi 16 janvier 2016

Une banlieue américaine

Le cinéma indépendant américain nous a déjà offert quelques perles. C'est avec l'espoir d'en découvrir une que j'ai regardé Putty Hill, sorti dans deux salles seulement (!) lors de sa diffusion en France. J'ai vu un film intéressant, atypique et attachant, sans crier au génie. Quelque chose dans ces images tient d'une approche documentaire...

Putty Hill n'est pas seulement le titre du film: c'est également le nom d'un quartier de Baltimore, une métropole du Maryland, au nord-est des États-Unis. Le réalisateur du long-métrage y a vécu. L'histoire qu'il cosigne et raconte est somme toute "banale": un jeune homme est mort d'une overdose de crack et une petite communauté resserre ses liens à l'occasion de son enterrement. La première scène montre ses amis et son petit frère en pleine partie de paintball, un exutoire au chagrin. S'ensuit une interview du frangin, comme si une équipe télé était venue tourner un reportage. Le processus sera répété plusieurs fois tout au long du métrage. Je trouve ça plutôt intelligent.

Il n'y a aucune révélation particulière à attendre de cet objet filmique original, tourné en douze jours à peine avec une caméra numérique. L'Amérique qu'il révèle est celle des classes très populaires. Qu'importe le flacon, à vrai dire: seul compte ce qu'on peut y trouver. Putty Hill s'ancre dans la réalité pour dévoiler une facette méconnue de la société américaine d'aujourd'hui. Vu à la Berlinale et Grand Prix du Festival international du film de la Roche-sur-Yon, il aurait mérité meilleur accueil sur notre territoire. Bon... sa relative modestie scénaristique le réserve certes à un public restreint, mais le regard qu'il porte sur le quotidien est assez unique. À vous de voir, donc...

Putty Hill
Film américain de Mike Porterfield (2011)

Pour parler du long-métrage et louer son "coup deuil", Libé évoquait notamment deux autres cinéastes: Larry Clark et Gus van Sant. J'ignore encore tout du premier, mais j'ai effectivement trouvé quelques similitudes avec le second, et notamment avec un film sûrement moins apprécié que d'autres: Paranoid Park. Il est question de jeunes qui font du skate et écoutent de la musique, entre autres...

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Un autre avis, dans la salle ?

Celui de David est beaucoup moins enthousiaste, je dois bien le dire.

4 commentaires:

  1. En parlant de Baltimore MA, j'attire ton attention sur 'The Corner' (mini-série 6x60mns).
    'La série ( qui raconte la vie quotidienne des habitants de La Fayette Street un quartier défavorisé rongé par la drogue ) a été adaptée d'un livre enquête écrit par David Simon et Edward Burns et adopte le procédé du faux documentaire pour rendre compte de la dureté du propos.'
    Excellent à tous points de vue.
    ++& bon w-e

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  2. Merci, Ronnie. Je préfère le cinéma aux séries télé, mais je vais tâcher de me souvenir de ce conseil. Si tu repasses ici, n'hésite pas à préciser si tu as vu "Putty Hill" et, le cas échéant, ce que tu en as pensé.

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  3. Pas vu 'Putty Hill', pas d'avis donc, je réagissais par rapport au tag Baltimore.
    ++

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  4. C'est bien ce que je m'étais dit, mais c'est bien aussi que ce soit toi qui le confirmes.

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