Certains cinéastes sont toujours fidèles à leur ligne directrice. D'autres changent constamment de style et d'ambition. D'autres encore aiment surprendre le public au détour d'un long-métrage atypique dans leur carrière. Je dirais que Martin Scorsese se range dans la troisième catégorie avec Hugo Cabret. Un choix surprenant...
L'intention première du cinéaste était, dit-on, de produire un film visible par sa plus jeune fille, Francesca, âgée de douze ans l'année de la sortie en salles. Adapté d'un roman, Hugo Cabret est l'histoire d'un garçon du même âge, orphelin que feu son père avait eu le temps de former à la haute horlogerie. Du coup, tout en tâchant de réparer enfin un vieil automate mystérieux, le p'tit mec survit dans une gare parisienne, dont, au quotidien, il remonte chaque horloge avec talent et application. Un jour, forcé de voler pour manger, il est pris la main dans le sac par le gérant d'une boutique de jouets. L'aventure débute réellement pour cet enfant du début du siècle dernier. Sa rencontre impromptue avec la fille du boutiquier va lui confirmer que ce dernier n'est peut-être pas un simple commerçant. Je crois en avoir assez dit quant au scénario. À mon humble avis, ce récit est très accessible aux plus jeunes. Je dois me répéter: c'était bien sa vocation initiale.
Même s'il y a beaucoup d'images de synthèse, le long-métrage donne véritablement à voir de très belles choses. C'est une déclaration d'amour au cinéma - et pas seulement parce qu'il utilise un maximum des technologies actuelles (3D comprise). Hugo Cabret nous parle directement de l'un des pionniers de l'image animée: Georges Méliès. Avoir utilisé Paris pour décor du film est tout sauf un hasard. Cinéphile accompli, Martin Scorsese sait pertinemment que son art doit énormément à ses pères fondateurs français. Il leur rend hommage de la plus noble des façons: en ressuscitant une part importante de leur imaginaire fécond et en montrant quelque chose de leurs travaux passés. L'élève laisse la part belle à ses maîtres. Franchement, au-delà du simple plaisir pris à suivre les aventures trépidantes du jeune héros, j'ai été touché par cette façon de faire. Elle a réveillé mon désir d'exploration au coeur du très vieux cinéma !
Hugo Cabret
Film américain de Martin Scorsese (2011)
Autant le dire: je ne pense pas que vous trouverez un film comparable dans la filmographie du cinéaste italo-américain. Je vous renverrai donc vers un opus de 2015, À la poursuite de demain, qui s'appuie aussi sur une imagerie à la Jules Verne (entre autres). Je dois dire que je serais plutôt content si les plus grands studios américains revenaient à ce type de films d'aventure. En auriez-vous vu d'autres ?
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Une anecdote amusante...
Ce film américain évoque donc le cinéma français. Il avait obtenu onze nominations lors de la soirée des Oscars 2012 et en gagna finalement cinq, tout comme... The artist, film français qui évoque le cinéma américain ! Cet étonnant parallèle me satisfait pleinement.
D'autres avis sur le film...
Il y en a chez David, Elle et Lui, Pascale, Chonchon et Princécranoir.
L'intention première du cinéaste était, dit-on, de produire un film visible par sa plus jeune fille, Francesca, âgée de douze ans l'année de la sortie en salles. Adapté d'un roman, Hugo Cabret est l'histoire d'un garçon du même âge, orphelin que feu son père avait eu le temps de former à la haute horlogerie. Du coup, tout en tâchant de réparer enfin un vieil automate mystérieux, le p'tit mec survit dans une gare parisienne, dont, au quotidien, il remonte chaque horloge avec talent et application. Un jour, forcé de voler pour manger, il est pris la main dans le sac par le gérant d'une boutique de jouets. L'aventure débute réellement pour cet enfant du début du siècle dernier. Sa rencontre impromptue avec la fille du boutiquier va lui confirmer que ce dernier n'est peut-être pas un simple commerçant. Je crois en avoir assez dit quant au scénario. À mon humble avis, ce récit est très accessible aux plus jeunes. Je dois me répéter: c'était bien sa vocation initiale.
Hugo Cabret
Film américain de Martin Scorsese (2011)
Autant le dire: je ne pense pas que vous trouverez un film comparable dans la filmographie du cinéaste italo-américain. Je vous renverrai donc vers un opus de 2015, À la poursuite de demain, qui s'appuie aussi sur une imagerie à la Jules Verne (entre autres). Je dois dire que je serais plutôt content si les plus grands studios américains revenaient à ce type de films d'aventure. En auriez-vous vu d'autres ?
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Une anecdote amusante...
Ce film américain évoque donc le cinéma français. Il avait obtenu onze nominations lors de la soirée des Oscars 2012 et en gagna finalement cinq, tout comme... The artist, film français qui évoque le cinéma américain ! Cet étonnant parallèle me satisfait pleinement.
D'autres avis sur le film...
Il y en a chez David, Elle et Lui, Pascale, Chonchon et Princécranoir.
Joli hommage que Hugo Cabret. Pas surprenant quand on sait la cinéphilie réelle de Scorsese.
RépondreSupprimerJe ne doute effectivement pas que Martin Scorsese soit un grand connaisseur du cinéma mondial. Je dois ajouter d'ailleurs que je suis plutôt impatient de découvrir son prochain film.
RépondreSupprimerL'enfer est pavé de bonnes intentions, et bien qu'animé par les plus nobles volontés du monde, le film ne parvient à vibrer de cette magie que voulait faire naître Scorsese à travers le destin de ce pauvre Cabret. Trop froid, trop artificiel.
RépondreSupprimerPour moi, il s'agit d'un très bon film (au passage une bonne adaptation du roman très original) magnifique visuellement, attachant et touchant, et surtout un très bel hommage au début du cinéma.
RépondreSupprimer@2flics:
RépondreSupprimerJe te trouve assez sévère sur ce coup-là, amigo. Il faut avouer que la barre était placée haut. Sans atteindre des sommets d'émotion, je continue de considérer le film comme un bon divertissement à voir en famille et une bonne introduction au cinéma des temps premiers.
@Tina:
RépondreSupprimerTu as lu le roman ? Pas moi. D'accord avec toi pour dire que le résultat est assez bluffant visuellement parlant. Bref... il faut que je me décide à me replonger dans les origines du septième art.
Oui j'ai lu le roman ! En fait il s'agit d'un énooorme livre pour enfants, écrit en gros et surtout à l'intérieur avec des dessins qui rappellent vraiment des plans cinématographiques, du coup la connexion entre littérature, cinéma et dessin est vraiment réussie. Et puis c'est une manière ludique d'intéresser les enfants à l'histoire du cinéma. Oouuuh la ça fait un moment que je n'ai pas vu du Melies et tout ça !
RépondreSupprimerJe vais peut-être essayer de voir si je trouve ce roman, au moins pour me rendre compte par moi-même de la manière dont il se présente. Merci du tuyau, en tout cas !
RépondreSupprimerPour ma part, je l'avais trouvé dans une bibliothèque au rayon enfants ! et de rien ;)
RépondreSupprimerJe vais regarder ça de plus près, à l'occasion. Merci encore !
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