Je m'attaque désormais à un gros morceau. Autant en convenir d'emblée: sans mon association cinéma, Norte, la fin de l'histoire serait probablement resté loin de mes radars et tout à fait inaperçu. Je suis finalement allé le voir presque à l'aveuglette, sans information véritable sur le scénario. J'en connaissais juste l'origine et la durée...
Norte... nous vient des Philippines et s'est fait connaître en Europe par sa participation à plusieurs festivals. Avant même sa sortie officielle dans son pays, il a notamment été vu à Cannes, en sélection Un certain regard, il y a deux ans. C'est à un vrai marathon cinéphile que nous convie Lav Diaz, le réalisateur, étant donné que le film s'étend sur un peu plus de quatre heures. Assez simple, l'intrigue tourne autour de deux groupes: une bande d'étudiants en droit visiblement issus de milieux favorisés, adeptes de vives discussions politiques, et une famille de pauvres gens, qu'une usurière opprime. Franchement implacable, le destin des uns et des autres va se croiser quand, en s'appuyant sur une idéologie nihiliste, l'un des étudiants assassine la prêteuse: quelques jours passent et c'est l'autre larron que la police arrête et qui est condamné à la prison. Les personnages seront alors suivis de façon séparée, jusqu'à un autre "croisement"...
Je vais être honnête: ce long-métrage est particulièrement exigeant. Dès les premières minutes, et à moins d'avoir des connaissances précises sur l'histoire des Philippines, il faut s'accrocher pour suivre. Ensuite, et même si on arrive à saisir le sous-texte réaliste, le récit lui-même s'avère vraiment difficile: la violence et l'injustice sociale apparaissent au grand jour, dans ce qui est peut-être aussi le portrait d'un pays. Pour ne pas vous décourager, il me faut ajouter cependant que, bien souvent, Norte... offre au regard de très beaux plans. Rares sont d'ailleurs les mouvements de caméra: certaines scènes peuvent susciter le malaise ou l'impatience, mais la lenteur du rythme invite également à la contemplation. Je précise que l'auteur-cinéaste a signé des films encore plus longs, dont l'un de près de onze heures ! Sans en faire mon pain quotidien, j'aime assez ce type d'expériences cinématographiques extrêmes. Bon, d'accord, je suis un peu dingue...
Norte, la fin de l'histoire
Film philippin de Lav Diaz (2014)
Ami(e)s féru(e)s de littérature, je crois utile de vous dire également que le long-métrage a puisé un peu de son inspiration scénaristique dans un roman du grand Fiodor Dostoïevski: Crime et châtiment. Même si j'ai pu trouver le temps un peu long parfois, je suis content de ma découverte: ça m'a ouvert à une autre culture. Sans repères précis, j'ai repensé alors à un autre film venu d'Asie: Oncle Boonmee.
Norte... nous vient des Philippines et s'est fait connaître en Europe par sa participation à plusieurs festivals. Avant même sa sortie officielle dans son pays, il a notamment été vu à Cannes, en sélection Un certain regard, il y a deux ans. C'est à un vrai marathon cinéphile que nous convie Lav Diaz, le réalisateur, étant donné que le film s'étend sur un peu plus de quatre heures. Assez simple, l'intrigue tourne autour de deux groupes: une bande d'étudiants en droit visiblement issus de milieux favorisés, adeptes de vives discussions politiques, et une famille de pauvres gens, qu'une usurière opprime. Franchement implacable, le destin des uns et des autres va se croiser quand, en s'appuyant sur une idéologie nihiliste, l'un des étudiants assassine la prêteuse: quelques jours passent et c'est l'autre larron que la police arrête et qui est condamné à la prison. Les personnages seront alors suivis de façon séparée, jusqu'à un autre "croisement"...
Je vais être honnête: ce long-métrage est particulièrement exigeant. Dès les premières minutes, et à moins d'avoir des connaissances précises sur l'histoire des Philippines, il faut s'accrocher pour suivre. Ensuite, et même si on arrive à saisir le sous-texte réaliste, le récit lui-même s'avère vraiment difficile: la violence et l'injustice sociale apparaissent au grand jour, dans ce qui est peut-être aussi le portrait d'un pays. Pour ne pas vous décourager, il me faut ajouter cependant que, bien souvent, Norte... offre au regard de très beaux plans. Rares sont d'ailleurs les mouvements de caméra: certaines scènes peuvent susciter le malaise ou l'impatience, mais la lenteur du rythme invite également à la contemplation. Je précise que l'auteur-cinéaste a signé des films encore plus longs, dont l'un de près de onze heures ! Sans en faire mon pain quotidien, j'aime assez ce type d'expériences cinématographiques extrêmes. Bon, d'accord, je suis un peu dingue...
Norte, la fin de l'histoire
Film philippin de Lav Diaz (2014)
Ami(e)s féru(e)s de littérature, je crois utile de vous dire également que le long-métrage a puisé un peu de son inspiration scénaristique dans un roman du grand Fiodor Dostoïevski: Crime et châtiment. Même si j'ai pu trouver le temps un peu long parfois, je suis content de ma découverte: ça m'a ouvert à une autre culture. Sans repères précis, j'ai repensé alors à un autre film venu d'Asie: Oncle Boonmee.
Coucou Martin,
RépondreSupprimerC'est drôle car en lisant ton billet, je pensais justement au roman Crime et châtiment de Fiodor Dostoïevski, notamment lorsque tu mentionnes l'assassinat de la prêteuse, qui est une des scènes les plus marquantes du roman. Tu confirmes donc bien mon impression lorsque tu y fais référence à la fin de ton billet.
Pour en revenir au film, il me semble effectivement assez exigeant. Il vaut mieux être forme et se préparer mentalement avant d'aller le voir ;)
Hello Sentinelle ! N'ayant pas lu le livre, la référence m'aurait sans doute échappé, mais c'est tout l'intérêt des séances de mon association, avec présentation d'abord et débat après.
RépondreSupprimerLa scène de l'assassinat dans la film est assez marquante également !
Oui, c'est vrai, il faut un peu se préparer à passer autant de temps devant un écran, sans bouger et plongé dans le noir auprès d'inconnus ! Cela dit, c'est une expérience assez unique aussi et ça vaut donc le coup de s'y essayer, en étant en forme comme tu l'as souligné. "Norte, la fin de l'histoire" ne restera pas le film qui m'a le plus ému cette année, mais je suis tout de même content de l'avoir vu dans ces conditions.
Je ne regrette pas... J'ai hésité pourtant mais non, pas cette fois. Et comme je vois peu de film en dehors du cinéma...
RépondreSupprimerBon... philippin, maintenant. Mais où vas-tu chercher tout ça ?
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerJe comprends tout à fait qu'on ne bondisse pas sur l'occasion de voir le film. Loin de moi l'idée d'affirmer qu'il s'agit d'un incontournable ou même simplement d'une oeuvre "tout public".
@Chonchon:
RépondreSupprimerC'est tout simple: mon association s'efforce de proposer un maximum de filmographies étrangères. Lav Diaz est un réalisateur très apprécié des festivals. Quand notre présidente nous a fait part de son intention de le projeter, elle nous a bien fait comprendre que 1) ce serait difficile d'en avoir la possibilité et 2) ce serait pour les spectateurs une vraie expérience de cinéma.
Personnellement, je ne ferais pas ça tous les jours, mais il m'est toujours agréable d'avoir cette occasion d'expérimenter quelque chose de différent.
Norte est un film plutôt court pour Lav Diaz dont la moyenne de durée des longs-métrages est plutôt de 7 à 8 heures. Je n'ai vu que Norte pour l'instant également. Un cinéaste très intéressant en tous cas tout autant que son compatriote plus connu Brillante Mendoza (Lola).
RépondreSupprimerJ'avais entendu parler de Brillante Mendoza il y a quelques années, à l'occasion de la sélection de l'un de ses films au Festival de Cannes. J'aimerais le découvrir également sur écran, si l'occasion se présente.
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