Aujourd'hui, le hasard fait bien les choses: c'est un an jour pour jour après la sortie (tardive) de son premier film dans les salles françaises que j'ai l'occasion de présenter Les secrets des autres, second opus du cinéaste américain d'origine taïwanaise Patrick Wang. Un film orienté vers une cellule familiale tout ce qu'il y a de plus ordinaire...
Adapté d'un roman, ce long-métrage est, je crois, arrivé en France grâce à l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID). Depuis 1993, cette organisation présente chaque année une sélection parallèle au Festival de Cannes: Les secrets des autres a été diffusé sur la Croisette en mai dernier. La famille que la caméra examine rassemble un homme, une femme et leurs deux jeunes enfants. Bientôt, elle est rejointe par une fille plus grande, l'aînée du père, née d'un premier mariage, et un ado orphelin, accompagné de son chien. J'aime autant ne rien vous révéler de la nature de l'élément perturbateur propice à l'intérêt de tout scénario de fiction. Il y a quelque chose de cassé chez ces gens: à vous, donc, de l'appréhender. La beauté se cache parfois au coeur de ce qui est le plus éprouvant...
Tourné sur pellicule, Les secrets des autres est, oui, un beau film. J'ai même envie de dire que la forme sublime le fond. Aucun acteur connu à l'horizon et c'est une bonne chose: l'absence de visage familier permet de très vite s'intéresser aux personnages, un peu comme s'ils étaient nos voisins, nos amis ou notre propre famille. Découvrir leur intimité ne suscite dès lors aucune forme de malaise. Moi, en tout cas, j'étais peiné de les voir souffrir et j'ai alors espéré qu'ils finiraient par mieux s'accorder pour le reste de leur parcours commun. Il s'avère que, face aux difficultés de la vie, le scénario déploie une grande douceur. Le style fait le reste: Patrick Wang s'autorise de belles incrustations visuelles et sonores, apportant ainsi à son film une touche de poésie. À voir (si possible) sur grand écran.
Les secrets des autres
Film américain de Patrick Wang (2015)
Cette très minutieuse observation d'un groupe familial en souffrance m'a rappelé les enfants de Nobody knows, avec moins de douleur toutefois. J'aime ces films qui savent aborder les sujets intimes difficiles sans verser dans le pathos - For Ellen y était parvenu également, de justesse. Je remarque que je cite là deux oeuvres d'autres réalisateurs d'origine asiatique. Ah, ce hasard, décidément...
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Une précision...
Économiste de formation, Patrick Wang est également un passionné de théâtre. Pour Les secrets des autres, ses comédiens ont répété pendant deux mois, avant de tourner sous une direction assez souple. Douze jours auraient alors suffi pour tout "mettre en boîte", paraît-il.
Et pour finir, une petite info-bonus...
J'ai évoqué le premier film de Patrick Wang: il s'appelle In the family. Il évoque les liens affectifs qui unissent un homme homosexuel au fils de son compagnon décédé. Mal distribué aux États-Unis, il lui a fallu trois ans pour arriver en France. Bilan: trois copies, 2 471 entrées...
Euh... j'allais oublier...
Pascale, elle aussi, a vu le film... et en a retenu de belles choses.
Adapté d'un roman, ce long-métrage est, je crois, arrivé en France grâce à l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID). Depuis 1993, cette organisation présente chaque année une sélection parallèle au Festival de Cannes: Les secrets des autres a été diffusé sur la Croisette en mai dernier. La famille que la caméra examine rassemble un homme, une femme et leurs deux jeunes enfants. Bientôt, elle est rejointe par une fille plus grande, l'aînée du père, née d'un premier mariage, et un ado orphelin, accompagné de son chien. J'aime autant ne rien vous révéler de la nature de l'élément perturbateur propice à l'intérêt de tout scénario de fiction. Il y a quelque chose de cassé chez ces gens: à vous, donc, de l'appréhender. La beauté se cache parfois au coeur de ce qui est le plus éprouvant...
Tourné sur pellicule, Les secrets des autres est, oui, un beau film. J'ai même envie de dire que la forme sublime le fond. Aucun acteur connu à l'horizon et c'est une bonne chose: l'absence de visage familier permet de très vite s'intéresser aux personnages, un peu comme s'ils étaient nos voisins, nos amis ou notre propre famille. Découvrir leur intimité ne suscite dès lors aucune forme de malaise. Moi, en tout cas, j'étais peiné de les voir souffrir et j'ai alors espéré qu'ils finiraient par mieux s'accorder pour le reste de leur parcours commun. Il s'avère que, face aux difficultés de la vie, le scénario déploie une grande douceur. Le style fait le reste: Patrick Wang s'autorise de belles incrustations visuelles et sonores, apportant ainsi à son film une touche de poésie. À voir (si possible) sur grand écran.
Les secrets des autres
Film américain de Patrick Wang (2015)
Cette très minutieuse observation d'un groupe familial en souffrance m'a rappelé les enfants de Nobody knows, avec moins de douleur toutefois. J'aime ces films qui savent aborder les sujets intimes difficiles sans verser dans le pathos - For Ellen y était parvenu également, de justesse. Je remarque que je cite là deux oeuvres d'autres réalisateurs d'origine asiatique. Ah, ce hasard, décidément...
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Une précision...
Économiste de formation, Patrick Wang est également un passionné de théâtre. Pour Les secrets des autres, ses comédiens ont répété pendant deux mois, avant de tourner sous une direction assez souple. Douze jours auraient alors suffi pour tout "mettre en boîte", paraît-il.
Et pour finir, une petite info-bonus...
J'ai évoqué le premier film de Patrick Wang: il s'appelle In the family. Il évoque les liens affectifs qui unissent un homme homosexuel au fils de son compagnon décédé. Mal distribué aux États-Unis, il lui a fallu trois ans pour arriver en France. Bilan: trois copies, 2 471 entrées...
Euh... j'allais oublier...
Pascale, elle aussi, a vu le film... et en a retenu de belles choses.
Ah oui c'était beau, et tellement triste, et tellement beau :-)
RépondreSupprimerOui, hein ? Il y a de très belles choses, dans ce film. La scène finale pourrait presque être une installation artistique à elle seule. Un vrai bonheur pour les yeux !
RépondreSupprimerOui cette scène... que d'émotion...
RépondreSupprimerQuand je pense que j'ai entendu dire par des critiques que c'était une horreur.
C'est ce que j'ai vu de plus beau depuis longtemps.
Je n'ai pas trop aimé le filtre rouge de la toute première scène, mais je suis assez d'accord avec toi: aussi controversée soit-elle, j'ai trouvé la scène de conclusion tout à fait magnifique, esthétiquement et émotionnellement.
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