Bientôt six ans que j'ai découvert mon premier Hirokazu Kore-eda. Aujourd'hui, le cinéaste japonais est l'un des réalisateurs que je suis avec confiance et enthousiasme. J'attendais donc Notre petite soeur avec une relative impatience, depuis sa présentation à Cannes en mai dernier. Son retour bredouille du Festival ne m'avait pas découragé...
Dans Notre petite soeur, Sachi, Yoshino et Chika vivent ensemble depuis leur enfance. Elles ont la même mère et le même père, parti sous d'autres latitudes depuis une quinzaine d'années. Quand le film démarre, les trois jeunes femmes apprennent la mort de leur papa et, dans le même temps, l'existence... d'une quatrième fille: Suzu. Quelque peu embêtées de prime abord, elles se trouvent vite un point commun avec l'adolescente: elle aussi est orpheline et vit sagement avec la troisième épouse de son père, qui est donc sa belle-mère. D'une remarquable délicatesse derrière son sourire un peu triste, Suzu séduit rapidement ses trois grandes soeurs, qui décident aussi vite que spontanément de l'accueillir dans leur vieille maison familiale. Hirokazu Kore-eda retrouve une thématique familière: celles des liens affectifs qui unissent les êtres, qu'ils soient ou non du même sang. Comme d'habitude, il l'aborde avec beaucoup de douceur. C'est beau !
Je ne peux pas exclure l'idée que certains d'entre vous puissent trouver ce nouvel opus quelque peu naïf, voire "nunuche". La photo dégage à l'évidence de la tendresse: rien n'est violent, sur le plan physique en tout cas. Les personnages font face à certains dilemmes et doivent apprendre à accepter leurs contradictions, cela dit. Objectivement, les drames de la vie les rattrapent aussi, parfois. Simplement, dans ce cinéma, une porte n'est jamais fermée: il y a quelque chose de bon à retirer de chaque mauvaise expérience vécue. Notre petite soeur situe son propos d'ensemble dans un juste milieu entre fatalisme et optimisme - et il est bien évident que l'homme derrière la caméra respecte ses actrices et aime leurs personnages. Une précision: le film est l'adaptation d'un manga, Kamakura Diary. J'aimerais le lire, désormais, pour peut-être avoir une comparaison. Rien ne presse: autant dès lors laisser cette idée faire son chemin...
Notre petite soeur
Film japonais de Hirokazu Kore-eda (2015)
Ma notation est généreuse: j'ai bien failli retrancher une demi-étoile. Ce nouvel opus de mon "ami" nippon m'a en réalité un peu moins ému que Nobody knows. Cela dit, le ton est aussi bien moins dramatique. J'ai donc laissé quatre étoiles pleines, symbole de la jolie adéquation entre le fond et la forme - l'école Hayao Miyazaki n'est pas loin. J'aimerais voir d'autres films d'un maître de Kore-eda: Yasujiro Ozu.
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Bonus... mercredi 11, 11h16...
Son commentaire attire mon attention: Pascale parle du film aussi. Tiens, et je vois que Dasola est moins enthousiaste, au passage...
Dans Notre petite soeur, Sachi, Yoshino et Chika vivent ensemble depuis leur enfance. Elles ont la même mère et le même père, parti sous d'autres latitudes depuis une quinzaine d'années. Quand le film démarre, les trois jeunes femmes apprennent la mort de leur papa et, dans le même temps, l'existence... d'une quatrième fille: Suzu. Quelque peu embêtées de prime abord, elles se trouvent vite un point commun avec l'adolescente: elle aussi est orpheline et vit sagement avec la troisième épouse de son père, qui est donc sa belle-mère. D'une remarquable délicatesse derrière son sourire un peu triste, Suzu séduit rapidement ses trois grandes soeurs, qui décident aussi vite que spontanément de l'accueillir dans leur vieille maison familiale. Hirokazu Kore-eda retrouve une thématique familière: celles des liens affectifs qui unissent les êtres, qu'ils soient ou non du même sang. Comme d'habitude, il l'aborde avec beaucoup de douceur. C'est beau !
Notre petite soeur
Film japonais de Hirokazu Kore-eda (2015)
Ma notation est généreuse: j'ai bien failli retrancher une demi-étoile. Ce nouvel opus de mon "ami" nippon m'a en réalité un peu moins ému que Nobody knows. Cela dit, le ton est aussi bien moins dramatique. J'ai donc laissé quatre étoiles pleines, symbole de la jolie adéquation entre le fond et la forme - l'école Hayao Miyazaki n'est pas loin. J'aimerais voir d'autres films d'un maître de Kore-eda: Yasujiro Ozu.
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Bonus... mercredi 11, 11h16...
Son commentaire attire mon attention: Pascale parle du film aussi. Tiens, et je vois que Dasola est moins enthousiaste, au passage...
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce film, tendre et émouvant, comme souvent chez Kore-Eda même si pour moi ce n'est pas son meilleur film. Je lui regrette quelques longueurs et un petit manque d'enjeu narratif.
RépondreSupprimerC'est beau et pas nunuche pour un sou.
RépondreSupprimerKore-Eda est grand.
Il faut, tu DOIS voir Air Doll.
RépondreSupprimer@Tina:
RépondreSupprimerJe suis à 99% d'accord avec toi. Histoire de chipoter, je ne parlerai pas de longueurs, mais de langueurs.
@Pascale 1:
RépondreSupprimerHirokazu Kore-eda est sans aucun doute l'un de mes réalisateurs contemporains préférés. Absolument d'accord pour souligner que ce nouvel opus n'a rien de nunuche.
@Pascale 2:
RépondreSupprimerVoir "Air doll" ? J'aimerais bien ! Là où ça se complique, c'est pour envisager sa diffusion télévisée...
Oui c'est un peu répétitif mais pas lassant je trouve.
RépondreSupprimerEt pour Air Doll effectivement, peu de chance qu'il passe dans le poste. Mais bon t'as qu'à faire comme moi qui n'a jamais téléchargé de ma vie. J'ai un compte PriceMinister... j'achète des DVD (pas chers) je les regarde et je les revends après les avoir vus. Je fais ça depuis des années et ça fonctionne super, j'adore.
Bon évidemment faut aller souvent à la poste mais là encore j'ai trouvé un truc... On peut maintenant préparer ses "colis" et les affranchir chez soi (il faut juste une balance pour mettre le bon affranchissement).
Sinon, je peux te l'envoyer, mais celui-là il FAUDRA me le renvoyer.
C'est gentil, mais je préfère que tu le gardes précieusement. J'ai trop peur qu'il disparaisse ou soit abimé pendant le transport aller ou retour. Je trouverai bien un moyen de le voir un jour. En fait, je crois bien que j'aimerais découvrir tous les films de Kore-eda!
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