Les hiérarchies cinématographiques sont toujours discutables. Aujourd'hui, je fais cependant le constat que le British Film Institute classe Le troisième homme comme le meilleur film britannique jamais créé. Je l'ai regardé à l'aveuglette, ayant imaginé un film noir avec Orson Welles dans l'un des rôles principaux. C'est le cas, mais...
Le film est en réalité un peu plus complexe. Son premier personnage est un Américain, Holly Martins. Profession: écrivain (de gare). Étranger dans la Vienne de l'immédiate après-guerre, le scribouillard est venu rejoindre un ami, Harry Lime, et apprend qu'il a été victime d'un accident mortel, renversé par une voiture. Une cérémonie funéraire plus tard, notre homme rencontre une jeune femme, Anna, avec qui feu son camarade entretenait une liaison. Presque aussitôt, Holly est troublé, tant par la beauté de sa nouvelle amie autrichienne que par certaines des circonstances connues du drame fatal à Harry. Quelqu'un lui assure qu'aux côtés des deux hommes venus porter secours au malheureux, un autre était là qui, ensuite, s'est volatilisé. C'est clair: Le troisième homme, c'est lui ! Je ne dirai rien d'autre...
Je vais même taire l'implication réelle d'Orson Welles dans le film. Déçus ? Soyez sûrs que, si je donnais plus de détails, je gâcherais largement votre surprise. Techniquement, je veux souligner toutefois que l'Américain a longtemps été considéré comme un co-réalisateur du long-métrage. Après avoir savamment entretenu le flou complet sur l'exactitude de ces allégations, le bougre a fini par les démentir. Si Le troisième homme lui doit une partie de son efficacité, il serait dommage d'oublier l'apport de Carol Reed, pour la mise en scène comme pour le scénario (pour partie, lui, signé Graham Greene). Jamais encore un film noir ne m'avait autant diverti: aucun temps mort ne vient perturber le récit, qui offre même quelques scènes d'action mémorables, dont une belle course-poursuite dans les égouts viennois. Tournées en extérieur, certaines séquences nocturnes paraissent d'une modernité folle et proposent d'incroyables images historiques de la capitale autrichienne, occupée par les troupes alliées en cette veille des années 50. Autant l'admettre: je me suis ré-ga-lé !
Le troisième homme
Film britannique de Carol Reed (1949)
Bon... je n'ai pas parlé des autres acteurs, mais il y a plein de bons ! Joseph Cotten est le premier, accompagné par la jolie Alida Valli. Derrière, on peut aussi compter sur une galerie de personnages secondaires très fournie, avec notamment l'excellent Trevor Howard en flic ambigu. Côté film noir, Le faucon maltais, Gilda ou La dame de Shanghai m'avaient moins plu, mais restent de belles références.
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Un mot sur les prix gagnés par le film...
Entre deux années sans Festival de Cannes, le long-métrage décroche le Grand Prix - la plus haute récompense d'alors - sur la Croisette. Historiquement, il est le premier à l'obtenir seul, les Festivals de 1946 et 1947 multipliant les trophées pour honorer l'ensemble des pays participants. En "bonus", Le troisième homme obtint aussi le BAFTA du meilleur film et, en mars 1951, un Oscar de la photo noir et blanc.
Un autre sur un drôle de doublon...
En regardant Blow up, une émission d'Arte - sur Internet - consacrée au cinéma, j'ai appris ce matin l'existence de Treca zena, un remake croate de 1997. Les personnages masculins y deviennent des femmes et inversement. Traduction du titre: La troisième femme. Logique...
Je termine en "linkant" les copains...
Seul Lui, de "L'oeil sur l'écran", réserve au film une vraie chronique. Pascale et David le citent aussi pour mémoire... et très brièvement. Attention au dernier nommé: il revient sur un point plutôt important.
Je vais même taire l'implication réelle d'Orson Welles dans le film. Déçus ? Soyez sûrs que, si je donnais plus de détails, je gâcherais largement votre surprise. Techniquement, je veux souligner toutefois que l'Américain a longtemps été considéré comme un co-réalisateur du long-métrage. Après avoir savamment entretenu le flou complet sur l'exactitude de ces allégations, le bougre a fini par les démentir. Si Le troisième homme lui doit une partie de son efficacité, il serait dommage d'oublier l'apport de Carol Reed, pour la mise en scène comme pour le scénario (pour partie, lui, signé Graham Greene). Jamais encore un film noir ne m'avait autant diverti: aucun temps mort ne vient perturber le récit, qui offre même quelques scènes d'action mémorables, dont une belle course-poursuite dans les égouts viennois. Tournées en extérieur, certaines séquences nocturnes paraissent d'une modernité folle et proposent d'incroyables images historiques de la capitale autrichienne, occupée par les troupes alliées en cette veille des années 50. Autant l'admettre: je me suis ré-ga-lé !
Le troisième homme
Film britannique de Carol Reed (1949)
Bon... je n'ai pas parlé des autres acteurs, mais il y a plein de bons ! Joseph Cotten est le premier, accompagné par la jolie Alida Valli. Derrière, on peut aussi compter sur une galerie de personnages secondaires très fournie, avec notamment l'excellent Trevor Howard en flic ambigu. Côté film noir, Le faucon maltais, Gilda ou La dame de Shanghai m'avaient moins plu, mais restent de belles références.
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Un mot sur les prix gagnés par le film...
Entre deux années sans Festival de Cannes, le long-métrage décroche le Grand Prix - la plus haute récompense d'alors - sur la Croisette. Historiquement, il est le premier à l'obtenir seul, les Festivals de 1946 et 1947 multipliant les trophées pour honorer l'ensemble des pays participants. En "bonus", Le troisième homme obtint aussi le BAFTA du meilleur film et, en mars 1951, un Oscar de la photo noir et blanc.
Un autre sur un drôle de doublon...
En regardant Blow up, une émission d'Arte - sur Internet - consacrée au cinéma, j'ai appris ce matin l'existence de Treca zena, un remake croate de 1997. Les personnages masculins y deviennent des femmes et inversement. Traduction du titre: La troisième femme. Logique...
Je termine en "linkant" les copains...
Seul Lui, de "L'oeil sur l'écran", réserve au film une vraie chronique. Pascale et David le citent aussi pour mémoire... et très brièvement. Attention au dernier nommé: il revient sur un point plutôt important.
C'est toujours difficile de parler de ce film tout en ne disant pas grand-chose (héhé je sais garder le secret) mais il s'agit pour moi d'un chef-d'oeuvre, d'un film très marquant et Orson Welles c'est wooow !
RépondreSupprimerJe te conseille aussi de lire le court roman de Graham Greene ! :D
Au millieu des années 60, le théme musical d'Anton Karas était également le
RépondreSupprimerpre-générique du film du dimanche aprés-midi sur la 1er chaine de l'ORTF qui n'en comptait à cette époque que deux.
Bien avant d'associer ce célébre morceau de cythare au chef-d'oeuvre de Carol Reed ,il était pour nous, cinephiles en herbe, synonyme d'aventure d'exotisme et de grands espaces.., le film doménical de jadis étant plus proche du cinéma de quartier que du cinema d'art et d'essai... Souvenirs, souvenirs
@Tina:
RépondreSupprimerMerci de ne pas avoir spoilé ! Effectivement, tu me donnes envie de lire le roman. Et je serais curieux également de découvrir ce film croate que j'évoque en fin de chronique.
Orson Welles ? J'ai envie de George-Clooneyser: "What else ?".
@CC Rider:
RépondreSupprimerL'anecdote est savoureuse, je vous en remercie !
Mon lointain souvenir de générique d'émission cinéma à moi, ce serait plutôt celui du Cinéma de minuit, cette musique douce et cette alternance de visages masculins / féminins qui se regardent. Je ne suis pas sûr d'avoir vu une seule fois le film qui suivait, mais ça titille rétrospectivement ma jeune fibre cinéphile.
Tu bois trop de Nespresso ! :D
RépondreSupprimerMême pas, Tina, même pas ! Je ne bois presque pas de café. Mais bon, j'aime George Clooney malgré tout...
RépondreSupprimerUn très grand film et toute la difficultté souvent de l'immédiate après-guerre.
RépondreSupprimerIl est vrai que le contexte de la fin des années 40 ajoute quelque chose au génie de cette oeuvre magistrale.
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