Certains films, rares, sont unanimement appréciés ou détestés. Beaucoup d'autres divisent le public en trois familles d'importance variable: les pour, les contre, les indécis. Le tout nouveau testament pointe dans la seconde catégorie. J'ai lu une critique qui le jugeait "poétique, inventif, avec de très belles interprétations de l'ensemble des acteurs" et une autre qui citait... un "film complétement débile".
Mon avis ne rejoindra pas celui de ce courageux internaute anonyme qui, entre autres amabilités, certifiait que (je cite) "le réalisateur devrait consulter". Bien au contraire: ma toute première rencontre avec le cinéma de Jaco van Dormael m'a été très agréable. Ce film étonnant, j'ai d'abord voulu le voir pour Benoît Poelvoorde, ce clown triste dont je ne me lasse pas. Cette fois, c'est à un rôle incroyable que s'attaque le natif de Namur: celui de Dieu, ni plus ni moins, Dieu qui habite Bruxelles pour l'occasion et qui passe d'éternelles journées à boire de la bière en inventant les lois de l'emmerdement universel. Conséquence: Le tout nouveau testament, c'est sa fille Ea qui décide de l'écrire, en descendant sur Terre à la rencontre de six apôtres nouveaux, préalablement renseignés sur la date exacte de leur mort. C'est farfelu ? Oui, mais pas que. Le long-métrage nous parle aussi d'une gamine partie construire son bonheur, loin d'un père tyrannique.
En réalité, autour de cette quête spirituelle, au moins six façons d'être heureux seront passées en revue, selon la personnalité propre de chaque protagoniste. Le message: notre plaisir d'être vivant dépend de nos actes et pas du bon vouloir d'une quelconque entité supérieure. Le scénario a le bon goût d'éviter la dénonciation simpliste de l'espérance religieuse: il s'avère en fait plutôt moqueur que véritablement iconoclaste. Malgré quelques petites longueurs narratives, le film avance sans se retourner, alors que le personnage de Benoît "Dieu" Poelvoorde s'efface devant celui de Pili "Ea" Groyne. Un mot sur cette gamine d'une dizaine d'années: elle est épatante. Derrière elle, tout la distribution est au diapason, de Yolande Moreau à Catherine Deneuve, via François Damiens et d'autres acteurs belges moins connus. Intéressant sur le fond, Le tout nouveau testament m'a aussi plu pour sa poésie diffuse et sa bande-son rock + classique. Dès les toutes premières séquences, autruches et girafes déambulent dans la ville déserte: j'ai été séduit en deux plans, trois mouvements.
Le tout nouveau testament
Film belge de Jaco van Dormael (2015)
Il s'agit en fait d'une coproduction belgo-franco-luxembourgeoise ! Qu'importe le flacon, j'ai aimé l'ivresse vitale de ce drôle de film. Attachants... en diable, les personnages m'ont facilement embarqué dans cette aventure à la Amélie Poulain. D'autres références et clins d'oeil me sont apparus pendant la projection, mais j'ai oublié depuis. Ma certitude: j'aime de plus en plus ce cinéma belge et sa douce folie.
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Et je ne suis pas le seul à y être sensible...
Sans en faire un vrai incontournable, Pascale a plutôt apprécié le film. C'est également le cas de mon amie - et lectrice - belge: Sentinelle. Dasola, quant à elle, rappelle qu'il est aussi question de mélancolie. Reste l'ami 2flics, dont le blog cinéma a changé de nom et d'adresse.
Mon avis ne rejoindra pas celui de ce courageux internaute anonyme qui, entre autres amabilités, certifiait que (je cite) "le réalisateur devrait consulter". Bien au contraire: ma toute première rencontre avec le cinéma de Jaco van Dormael m'a été très agréable. Ce film étonnant, j'ai d'abord voulu le voir pour Benoît Poelvoorde, ce clown triste dont je ne me lasse pas. Cette fois, c'est à un rôle incroyable que s'attaque le natif de Namur: celui de Dieu, ni plus ni moins, Dieu qui habite Bruxelles pour l'occasion et qui passe d'éternelles journées à boire de la bière en inventant les lois de l'emmerdement universel. Conséquence: Le tout nouveau testament, c'est sa fille Ea qui décide de l'écrire, en descendant sur Terre à la rencontre de six apôtres nouveaux, préalablement renseignés sur la date exacte de leur mort. C'est farfelu ? Oui, mais pas que. Le long-métrage nous parle aussi d'une gamine partie construire son bonheur, loin d'un père tyrannique.
En réalité, autour de cette quête spirituelle, au moins six façons d'être heureux seront passées en revue, selon la personnalité propre de chaque protagoniste. Le message: notre plaisir d'être vivant dépend de nos actes et pas du bon vouloir d'une quelconque entité supérieure. Le scénario a le bon goût d'éviter la dénonciation simpliste de l'espérance religieuse: il s'avère en fait plutôt moqueur que véritablement iconoclaste. Malgré quelques petites longueurs narratives, le film avance sans se retourner, alors que le personnage de Benoît "Dieu" Poelvoorde s'efface devant celui de Pili "Ea" Groyne. Un mot sur cette gamine d'une dizaine d'années: elle est épatante. Derrière elle, tout la distribution est au diapason, de Yolande Moreau à Catherine Deneuve, via François Damiens et d'autres acteurs belges moins connus. Intéressant sur le fond, Le tout nouveau testament m'a aussi plu pour sa poésie diffuse et sa bande-son rock + classique. Dès les toutes premières séquences, autruches et girafes déambulent dans la ville déserte: j'ai été séduit en deux plans, trois mouvements.
Le tout nouveau testament
Film belge de Jaco van Dormael (2015)
Il s'agit en fait d'une coproduction belgo-franco-luxembourgeoise ! Qu'importe le flacon, j'ai aimé l'ivresse vitale de ce drôle de film. Attachants... en diable, les personnages m'ont facilement embarqué dans cette aventure à la Amélie Poulain. D'autres références et clins d'oeil me sont apparus pendant la projection, mais j'ai oublié depuis. Ma certitude: j'aime de plus en plus ce cinéma belge et sa douce folie.
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Et je ne suis pas le seul à y être sensible...
Sans en faire un vrai incontournable, Pascale a plutôt apprécié le film. C'est également le cas de mon amie - et lectrice - belge: Sentinelle. Dasola, quant à elle, rappelle qu'il est aussi question de mélancolie. Reste l'ami 2flics, dont le blog cinéma a changé de nom et d'adresse.
Bonsoir Martin,
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour le lien. Je suis très contente que le film t'ait plu, ce qui n'était pas évident tant il suscite des avis très contrastés. J'étais ressortie du cinéma si enthousiaste que je n'ai pas pensé une seconde qu'il donnerait lieu à des opinions aussi extrêmes, même si je peux bien le comprendre avec un peu de recul. Le petite Pili Groyne m'a également épatée, j'espère vraiment la revoir dans les années qui viennent. Quoi qu'il en soit, nous avons eu la même approche du film, je m'y retrouve donc très bien dans ton ressenti :-)
Je te souhaite une excellente soirée !
Hello Sentinelle. Oui, le film m'a plu, un véritable coup de coeur ! Il a sans doute quelques petites faiblesses et outrances, mais sa sincérité emporte le morceau, ainsi que l'enthousiasme méchant de Poelvoorde et le tendre talent de la petite Pili Groyne. Connaîtra-t-elle d'autres succès à l'avenir ? Nous verrons. J'espère pour elle qu'on lui laissera le temps de grandir... et libre de faire autre chose si elle en a davantage envie !
RépondreSupprimerEn tout cas, bien content de nous savoir sur la même longueur d'ondes au sujet du film !
Merci pour le lien ;)
RépondreSupprimerConcernant ce Tout Nouveau Testament, en effet, je suis resté au bord de sa route. Je ne suis pourtant pas réfractaire à la poésie au cinéma, bien au contraire. Mais encore faut-il que le film garde une énergie et un rythme constant. Or, je trouve que Van Dormael sombre ici dans une ritournelle ennuyeuse - pour ne pas dire assommante.
Ceci étant, il n'est pas exempt de qualité.
Il n'y a pas de quoi.
RépondreSupprimerJ'avais bien effectivement le sentiment que tu étais passé à côté du film (ou réciproquement). Dommage. C'est vrai qu'il y a quelques temps morts, mais ça ne m'a pas tellement dérangé. Chacun son truc, après tout, et tant mieux si tu lui trouves quelques qualités. D'autres que toi sont beaucoup plus virulents !
Oui, je ne vois d'ailleurs pas pourquoi on mettrait en doute la santé mentale du réalisateur parce que l'univers de son film est particulier ou qu'il ne correspond pas aux attentes de certains spectateurs.
RépondreSupprimerJ'ai volontairement choisi de citer la critique la plus négative que j'ai vue, mais je ne comprendrai jamais pourquoi on peut être aussi virulent - si ce n'est peut-être pour se distinguer de la masse, et encore...
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