samedi 4 juillet 2015

Une amitié particulière

Je ne sais pas si vous y avez été sensibles, mais de nombreux films parmi ceux que j'ai présentés dernièrement manquaient de légèreté. Bon... il se trouve que, sans renier mon goût pour un cinéma réfléchi et/ou d'inspiration dramatique, j'ai aussi besoin de divertissement. C'est pourquoi, renonçant de facto à quelques longs-métrages intéressants, j'ai choisi il y a peu de me tourner vers Le géant de fer.

Puisque j'ai parlé du dernier film de Brad Bird le 12 juin, j'ai trouvé motivante l'idée de voir aussi son tout premier long-métrage. L'occasion de souligner d'abord que, seize ans en arrière, notre ami américain restait fidèle à ses amours premières pour l'animation. Autre précision: Le géant de fer ne bénéficie pas d'un scénario original, puisque le film adapte un classique de la littérature enfantine, paru en 1968 et signé Ted Hugues (1930-1998). Je dois dire toutefois que je me suis laissé séduire par ce dessin animé. L'histoire est simple et sympa: dans les années 50, un jeune garçon gentiment turbulent rencontre par hasard... un humanoïde mécanique de 30 mètres de haut, en train de totalement ravager une centrale électrique pour se nourrir (!) de quelques gros morceaux de métal. Sans chercher à savoir d'où vient ce robot XXL, les autorités décident de le traquer et de le détruire. Une course-poursuite s'engage donc...

Je ne vais rien révéler de plus sur l'histoire elle-même. Je dois dire que j'hésite un peu à donner une tranche d'âge pour définir le public idéal de ce joli petit film. Quelques scènes assez "violentes" risquent peut-être de dérouter (ou d'inquiéter) les plus jeunes. Il me semble qu'à partir de 8-10 ans, ça doit pouvoir passer, en étant accompagné par papa-maman, à la limite. Je suis moins circonspect pour assurer qu'un second niveau de lecture du long-métrage est plutôt accessible aux adultes. N'oublions pas: l'intrigue est censée se dérouler au cours de la Guerre froide. Le géant de fer cite nommément le satellite soviétique Spoutnik et évoque la peur de l'Amérique d'être espionnée depuis l'espace. Ce rappel historique me semble élever le dessin animé au-dessus du niveau moyen des productions pour marmots. Sachant que, par ailleurs, on parle ici de non-violence, j'ai pris plaisir à découvrir ce conte initiatique, tendre et moins naïf qu'il n'y paraît.

Le géant de fer
Film américain de Brad Bird (1999)

Même s'il n'est pas aussi abouti, j'ai trouvé que ce dessin animé présentait d'importantes similitudes avec E.T. l'extraterrestre. Ensuite, en y repensant, j'ai songé aussi à Panic sur Florida Beach. Bref... après Steven Spielberg et Joe Dante, Brad Bird me semble s'inscrire dans une lignée du cinéma américain de divertissement intelligent. Une révélation mineure, mais dont je suis assez satisfait.

4 commentaires:

  1. Une révélation mineure pour un film que je considère comme majeur. C'est toujours avec un pincement au cœur que je revois ce film pourtant découvert sur le tard, dont le visuel un brin désuet peut a priori rebuter mais qui détient des qualités en voie de disparition dans la production actuelle. C'est bien simple, je trouve qu'il s'agit d'un des plus beaux dessins-animés qu'on ait produit outre-Atlantique, porté par une sensibilité très spielbergienne en effet, et qui, à travers son colosse de métal, fait un signe au séminal "Roi et l'oiseau" de ces grands poètes que furent Prévert et Grimault. Sans parler de ce regard nostalgique sur une SF rétro et portant haut les valeurs humanistes ("on est ce qu'on choisit de devenir"). Une merveille à visionner à tout âge.

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  2. Ton enthousiasme fait plaisir à voir, Princécranoir. J'y souscris largement.

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  3. Je rejoins également l'avis du Prince sur ce magnifique film d'animation qui mêle avec brio insouciance et gravité.

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  4. Nous sommes donc globalement à l'unisson, les amis. Je m'en réjouis et j'espère que ça encouragera d'autres de mes lecteurs à découvrir le film.

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