Il faudra bien qu'un jour, je me décide à regarder les premiers films tournés par David Lean, quand il travaillait encore en Angleterre. Dans la filmographie du maître, Le pont de la rivière Kwaï marque incontestablement une rupture: c'est en effet la toute première fois qu'il tourne une telle superproduction. Bonne décision: cette oeuvre désormais mythique remportera sept Oscars... et bien d'autres prix.
Derrière ce succès, il y a aussi un Français: l'écrivain Pierre Boulle. C'est lui qui, en 1952, réinvente cette histoire de soldats anglais prisonniers des Japonais dans la jungle birmane, en 1942 et 1943. Autour d'un contexte historique réel, l'auteur brode une anecdote imaginaire, que je ne vais pas révéler ici: 1) parce que je ne sais pas si l'adaptation cinéma est fidèle et 2) parce que je trouve préférable de ne pas vous gâcher la surprise. Je vais simplement dire qu'il est question de travaux forcés et de résistance à des ordres de l'ennemi vainqueur. D'héroïsme, donc ? Pas sûr. Le pont de la rivière Kwaï n'est pas le film de guerre le plus manichéen que je connaisse. Objectivement, il peut être vu comme un portrait flatteur des forces armées britanniques, mais je dirais que ce n'est pas aussi simple...
Surtout dans ses dernières séquences, le film fait aussi le constat lucide de l'absolue absurdité de la guerre. Je trouve qu'il le fait intelligemment, sans jamais dépeindre les adversaires en sauvages sanguinaires, ni même se lancer alors dans un hypocrite plaidoyer pacifiste. Le pont de la rivière Kwaï nous présente des hommes courageux, certes, mais faillibles. Leurs actions ne sont pas guidées par leurs seuls intérêts, c'est vrai, mais il arrive qu'ils se dédisent. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont guère d'autre choix pour survivre, pardi ! Je trouve très pertinente cette approche d'un conflit militaire. L'intelligence du propos, c'est également, après près de deux heures et demie d'image, de savoir conclure en quelques minutes à peine. C'est un grand spectacle à l'ancienne et encore assez impressionnant.
Le pont de la rivière Kwaï
Film américano-britannique de David Lean (1957)
Seul l'écran géant d'un cinéma m'aura manqué pour m'enthousiasmer davantage. Pour le reste, ce film, c'est du petit lait ! Et les acteurs sont assez formidables, bien sûr, à commencer par Alec Guinness ! Cela dit, ma préférence va à Lawrence d'Arabie - et oui, David Lean nous a bel et bien laissé quelques monuments du cinéma mondial. Pour comparaison, je vous conseille Tant qu'il y aura des hommes.
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Bon... toujours motivés pour en savoir plus ?
David ("L'impossible blog ciné") a pu savourer le film au cinoche ! Agrémenté d'anecdotes, un autre avis est à lire sur "L'oeil sur l'écran".
Derrière ce succès, il y a aussi un Français: l'écrivain Pierre Boulle. C'est lui qui, en 1952, réinvente cette histoire de soldats anglais prisonniers des Japonais dans la jungle birmane, en 1942 et 1943. Autour d'un contexte historique réel, l'auteur brode une anecdote imaginaire, que je ne vais pas révéler ici: 1) parce que je ne sais pas si l'adaptation cinéma est fidèle et 2) parce que je trouve préférable de ne pas vous gâcher la surprise. Je vais simplement dire qu'il est question de travaux forcés et de résistance à des ordres de l'ennemi vainqueur. D'héroïsme, donc ? Pas sûr. Le pont de la rivière Kwaï n'est pas le film de guerre le plus manichéen que je connaisse. Objectivement, il peut être vu comme un portrait flatteur des forces armées britanniques, mais je dirais que ce n'est pas aussi simple...
Surtout dans ses dernières séquences, le film fait aussi le constat lucide de l'absolue absurdité de la guerre. Je trouve qu'il le fait intelligemment, sans jamais dépeindre les adversaires en sauvages sanguinaires, ni même se lancer alors dans un hypocrite plaidoyer pacifiste. Le pont de la rivière Kwaï nous présente des hommes courageux, certes, mais faillibles. Leurs actions ne sont pas guidées par leurs seuls intérêts, c'est vrai, mais il arrive qu'ils se dédisent. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont guère d'autre choix pour survivre, pardi ! Je trouve très pertinente cette approche d'un conflit militaire. L'intelligence du propos, c'est également, après près de deux heures et demie d'image, de savoir conclure en quelques minutes à peine. C'est un grand spectacle à l'ancienne et encore assez impressionnant.
Le pont de la rivière Kwaï
Film américano-britannique de David Lean (1957)
Seul l'écran géant d'un cinéma m'aura manqué pour m'enthousiasmer davantage. Pour le reste, ce film, c'est du petit lait ! Et les acteurs sont assez formidables, bien sûr, à commencer par Alec Guinness ! Cela dit, ma préférence va à Lawrence d'Arabie - et oui, David Lean nous a bel et bien laissé quelques monuments du cinéma mondial. Pour comparaison, je vous conseille Tant qu'il y aura des hommes.
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Bon... toujours motivés pour en savoir plus ?
David ("L'impossible blog ciné") a pu savourer le film au cinoche ! Agrémenté d'anecdotes, un autre avis est à lire sur "L'oeil sur l'écran".
Quel est l'con qu'a fait sauter le pont ???
RépondreSupprimerHello, le soleil brille brille brille !!!
Du temps où il y avait la liste de mes meilleurs de tous les temps sur mon blog, figurait
RépondreSupprimerBrève rencontre de David Lean...
immense mélo chavirant !
Et j'espère et suppose que tu as vu le Docteur Jivago, injustement moqué par la critique mais une splendeur !
Que dire... David Lean était bel et bien un génie !
RépondreSupprimerD'ailleurs, je crois que je lui ai consacré une dizaine d'articles sur mon blog et bien évidemment ce fameux "le pont de la rivière Kwai"
Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce film c'est la finesse à laquelle le personnage de Nicholson "renverse la vapeur" face au colonnel Saïto. Ces 2 hommes ont leurs principes, leur honneur face à leus soldats est en jeu et aucun des 2 ne veut perdre la face.
Voilà les lustres que je n'ai pas siffloté sur "le pont de la rivière Kwai". J'en garde évidemment le souvenir ému d'un David Niven sous le joug des nippons (un film qui nous prépare à "Furyo"), mais aussi de l'impeccable William Holden, un de mes acteurs préférés.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimerC'est exactement ça ! Mais je l'ai regardé en VO, donc bon...
@Pascale 2:
RépondreSupprimerBien sûr que j'ai vu "Le docteur Jivago" ! Si tu regardes du côté de mon index, tu constateras que la chronique est d'ailleurs sur le blog.
Pour ce qui est de "Brève rencontre", il est certain que je le verrai un jour, puisque j'ai un coffret DVD avec les films anglais du grand David Lean.
@Ideyvonne:
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi: le mot génie n'est pas usurpé concernant David Lean. Et je confirme qu'aucun des deux soldats de ce grand film qu'est "Le pont de la rivière Kwaï" ne veut perdre la face. Leur confrontation initiale est d'une intensité tout à fait saisissante.
@Princécranoir:
RépondreSupprimerPetite erreur, l'ami: ce n'est pas David Niven, mais Alec Guinness. Pour le reste, 100% d'accord. Et il faut vraiment que je trouve le moyen de voir "Furyo" !
Ma grand mére avait adoré "la fille de Ryan" que nous avions vu à sa sortie en salle,elle avait pris l'officier anglais pour un allemand mauvais souvenir de l'occupation ,à n'en pas douter.
RépondreSupprimerA voir pour un Mitchum a contre emploi.
Ne m'en parlez pas ! Je m'en veux encore d'avoir laissé passer "La fille de Ryan" sur Arte sans au moins l'enregistrer. J'espère que j'aurai une autre occasion.
RépondreSupprimerà princécranoir - "Furyo" passe en ce moment sur TCM !!!
RépondreSupprimerIdeyvonne, fidèle au poste ! Bravo ! Merci ! Pour ma part, je n'ai pas encore donné corps à l'idée de faire part sur ce blog de mes suggestions télé...
RépondreSupprimerDamned ! J'aurais oublié qu'Obiwan Kenobi n'est pas de la petite bière !
RépondreSupprimerIl te sera beaucoup pardonné.
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