Tiens ! L'enchaînement de mes choix cinéma va me conduire aujourd'hui à vous parler d'un autre film dont le personnage principal est une jeune femme. Ce n'est pas son seul point commun avec celui que j'ai présenté avant-hier: Tokyo fiancée est lui aussi l'adaptation d'un roman, Ni d'Eve ni d'Adam, seizième opus d'Amélie Nothomb. Publié chez Albin Michel, il a reçu le Prix de Flore en novembre 2007.
Le récit est né d'une inspiration très largement autobiographique. Amélie Nothomb a participé à la promotion du film en affirmant d'emblée qu'à ses yeux, il est même encore plus réussi que son livre. Comme son titre l'indique, Tokyo fiancée se déroule donc au Japon. L'histoire est celle... d'Amélie, une Belge âgée d'une vingtaine d'années, de retour dans l'archipel après y être née et y avoir vécu pendant sa petite enfance. La miss laisse à l'écart ses origines familiales européennes: elle compte devenir une véritable Japonaise. Pour s'intégrer et tout en cherchant à écrire un livre, elle entend donner des cours de langue française à qui voudra bien en recevoir. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance de Rinri, un garçon de son âge. Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ? Pas vraiment. Ces deux-là ne savent pas trop ce qu'ils veulent. Le scénario illustre alors leurs atermoiements, au-delà même des divergences culturelles.
À mesure que l'intrigue avance, le ton du film se fait plus sombre. Après avoir vu la bande-annonce, j'avais imaginé tout autre chose. Loin d'être déplaisant tel qu'il se présente, le long-métrage dépasse largement le cadre de la petite comédie dans lequel j'avais pensé l'insérer. Quelque chose ici va même plus loin que la nostalgie ordinaire d'une jeunesse qui s'efface, le constat de toute la difficulté qu'on peut avoir à devenir soi étant finalement un brin "réfrigérant". Tokyo fiancée joue bel et bien sur toute une gamme d'impressions fugaces et de sentiments contrastés. J'ai envie de vous dire que c'est justement ce qui fait la richesse de son propos, même s'il déplaira sûrement à certains du fait de cette ambivalence. Je veux saluer également l’interprétation de Pauline Étienne: la jolie demoiselle crève l'écran, tour à tour mutine, coquine et fragile. Son partenaire masculin, Taichi Inoue, est assez inspiré, lui aussi: on en oublierait presque... qu'il ne maîtrise au fond que quelques mots de français ! J'ai pris plaisir au joli voyage dans lequel ces deux-là m'ont embarqué.
Tokyo fiancée
Film franco-belge de Stefan Liberski (2014)
Les fanas de lecture savent déjà qu'Amélie Nothomb parle également du Japon dans Stupeur et tremblements: cet autre roman est sorti courant 1999 et évoque ses diverses (més)aventures de salariée. Alain Corneau l'a adapté au cinéma en mars 2003, avec Sylvie Testud dans le rôle principal. Mais, pour trouver un film comparable à celui d'aujourd'hui, cherchez entre Amélie Poulain et Lost in translation...
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Pour être complet, un mot de l'auteure elle-même...
Je cite donc: "Stupeur et tremblements pouvait donner l'impression qu'au Japon, à l'âge adulte, j'ai simplement été la plus désastreuse des employées. Ni d'Eve ni d'Adam révélera qu'à la même époque, dans le même lieu, j'ai été la fiancée d'un Tokyoïte très singulier". Pour en savoir plus, c'est à vous de lire le livre et/ou de voir le film.
Vous êtes encore là ? Vous hésitez encore ?
Je vous propose donc d'aller lire l'avis de Tinalakiller.
À mesure que l'intrigue avance, le ton du film se fait plus sombre. Après avoir vu la bande-annonce, j'avais imaginé tout autre chose. Loin d'être déplaisant tel qu'il se présente, le long-métrage dépasse largement le cadre de la petite comédie dans lequel j'avais pensé l'insérer. Quelque chose ici va même plus loin que la nostalgie ordinaire d'une jeunesse qui s'efface, le constat de toute la difficulté qu'on peut avoir à devenir soi étant finalement un brin "réfrigérant". Tokyo fiancée joue bel et bien sur toute une gamme d'impressions fugaces et de sentiments contrastés. J'ai envie de vous dire que c'est justement ce qui fait la richesse de son propos, même s'il déplaira sûrement à certains du fait de cette ambivalence. Je veux saluer également l’interprétation de Pauline Étienne: la jolie demoiselle crève l'écran, tour à tour mutine, coquine et fragile. Son partenaire masculin, Taichi Inoue, est assez inspiré, lui aussi: on en oublierait presque... qu'il ne maîtrise au fond que quelques mots de français ! J'ai pris plaisir au joli voyage dans lequel ces deux-là m'ont embarqué.
Tokyo fiancée
Film franco-belge de Stefan Liberski (2014)
Les fanas de lecture savent déjà qu'Amélie Nothomb parle également du Japon dans Stupeur et tremblements: cet autre roman est sorti courant 1999 et évoque ses diverses (més)aventures de salariée. Alain Corneau l'a adapté au cinéma en mars 2003, avec Sylvie Testud dans le rôle principal. Mais, pour trouver un film comparable à celui d'aujourd'hui, cherchez entre Amélie Poulain et Lost in translation...
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Pour être complet, un mot de l'auteure elle-même...
Je cite donc: "Stupeur et tremblements pouvait donner l'impression qu'au Japon, à l'âge adulte, j'ai simplement été la plus désastreuse des employées. Ni d'Eve ni d'Adam révélera qu'à la même époque, dans le même lieu, j'ai été la fiancée d'un Tokyoïte très singulier". Pour en savoir plus, c'est à vous de lire le livre et/ou de voir le film.
Vous êtes encore là ? Vous hésitez encore ?
Je vous propose donc d'aller lire l'avis de Tinalakiller.
Oohhh c'est gentil de me citer !
RépondreSupprimerPas de surprise, tu connais donc mon avis. Ce n'est pas le film de l'année mais ça reste un bon film, drôle et touchant qui met en scène une héroïne attachante face aux divergences culturelles. Une bonne adaptation du très bon roman de Nothomb.
Content que ça te fasse plaisir, Tina. Pour ce qui est de l'analyse, je suis parfaitement sur la même ligne que toi, à ceci près que je n'ai pas lu le livre. Je dois dire que le film et ton appréciation m'ont donné envie de rattraper le coup.
RépondreSupprimerTu as déjà lu du Nothomb?
RépondreSupprimerSauf oubli de ma part, je n'ai lu que "Péplum". J'avais bien aimé.
RépondreSupprimerAh tiens, je n'ai pas lu celui-ci !
RépondreSupprimerTu sais ce qu'il te reste à faire, Tina. Bonne lecture !
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