J'associe volontiers Claude Chabrol à un cinéma bourgeois, empesé. C'est d'autant plus injuste que je ne n'ai vu qu'une toute petite partie de ses films. Dernièrement, c'est ma mère qui a souhaité découvrir Le cheval d'orgueil, tiré du roman éponyme de Pierre-Jakez Hélias. Une agréable surprise qui vient blackbouler mes préjugés. L'histoire de ce beau film rare se déroule dans la Bretagne rurale d'avant 1914.
Le récit s'appuie sur un narrateur, qui est en fait l'auteur lui-même. Chronique des temps passés, il est dédié au pays bigouden, une zone bretonne située au sud-ouest du Finistère. Les conditions de vie d'alors sont plus que modestes et les gens très souvent miséreux. Restent quelques trop rares occasions de faire la fête, mariages populaires aux cérémonies interminables (trois jours !) et naissances. Cette fiction très réelle a des allures de documentaire. La caméra s'arrête peut-être à la porte des lits clos, mais c'est tout un peuple qu'elle filme sans relâche. Le cheval d'orgueil est une oeuvre digne et visiblement amoureuse de la Bretagne. Elle nous parle d'heures oubliées, que les commémorations de la Première guerre mondiale pourraient bien réveiller. C'est la France d'il y a cent ans, en réalité...
D'aucuns reprocheront à Claude Chabrol de verser dans le folklorique suranné aux relents populistes. Pas moi: le film a su me toucher. Évidemment, le fait que j'ai des origines bretonnes du côté paternel aura joué pour mon appréciation du long-métrage. Il n'est un secret pour personne que j'aime aussi tout particulièrement les productions costumées. Le cheval d'orgueil répond à ce qu'on peut en attendre quant à la qualité de la reconstitution. Vous y trouverez également une troupe d'acteurs impliqués, à l'image du jeune François Cluzet notamment, ou encore du regretté Jacques Dufilho. On remarquera aussi la présence de Michel Blanc, pour une évocation des légendes bretonnes liées à la figure de la mort, l'Ankou. Mais pas de pleurs ! Dans les heures difficiles, il reste à vivre bien des moments joyeux.
Le cheval d'orgueil
Film français de Claude Chabrol (1980)
Je me suis volontairement tu sur le sens du titre, qu'un bonhomme perché sur les épaules de son grand-père vous expliquera bien mieux que moi et dès les premières minutes du long-métrage. Les costumes et décors de ce beau film pourraient m'avoir rappelé ceux de Tess. Ceux d'entre vous qui chercheraient une oeuvre cinématographique plus axée sur la guerre de 1914 verront plutôt La vie et rien d'autre.
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10h45... un petit complément...
Le film a été tourné en français, mais il existe en langue bretonne ! Sous le titre Marc'h al lorc'h, il a été doublé par les professionnels d'une association, Dizale, dont le siège est à Lorient. Il est possible d'avoir accès à cette version par l'intermédiaire d'une commande VOD.
Le récit s'appuie sur un narrateur, qui est en fait l'auteur lui-même. Chronique des temps passés, il est dédié au pays bigouden, une zone bretonne située au sud-ouest du Finistère. Les conditions de vie d'alors sont plus que modestes et les gens très souvent miséreux. Restent quelques trop rares occasions de faire la fête, mariages populaires aux cérémonies interminables (trois jours !) et naissances. Cette fiction très réelle a des allures de documentaire. La caméra s'arrête peut-être à la porte des lits clos, mais c'est tout un peuple qu'elle filme sans relâche. Le cheval d'orgueil est une oeuvre digne et visiblement amoureuse de la Bretagne. Elle nous parle d'heures oubliées, que les commémorations de la Première guerre mondiale pourraient bien réveiller. C'est la France d'il y a cent ans, en réalité...
D'aucuns reprocheront à Claude Chabrol de verser dans le folklorique suranné aux relents populistes. Pas moi: le film a su me toucher. Évidemment, le fait que j'ai des origines bretonnes du côté paternel aura joué pour mon appréciation du long-métrage. Il n'est un secret pour personne que j'aime aussi tout particulièrement les productions costumées. Le cheval d'orgueil répond à ce qu'on peut en attendre quant à la qualité de la reconstitution. Vous y trouverez également une troupe d'acteurs impliqués, à l'image du jeune François Cluzet notamment, ou encore du regretté Jacques Dufilho. On remarquera aussi la présence de Michel Blanc, pour une évocation des légendes bretonnes liées à la figure de la mort, l'Ankou. Mais pas de pleurs ! Dans les heures difficiles, il reste à vivre bien des moments joyeux.
Le cheval d'orgueil
Film français de Claude Chabrol (1980)
Je me suis volontairement tu sur le sens du titre, qu'un bonhomme perché sur les épaules de son grand-père vous expliquera bien mieux que moi et dès les premières minutes du long-métrage. Les costumes et décors de ce beau film pourraient m'avoir rappelé ceux de Tess. Ceux d'entre vous qui chercheraient une oeuvre cinématographique plus axée sur la guerre de 1914 verront plutôt La vie et rien d'autre.
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10h45... un petit complément...
Le film a été tourné en français, mais il existe en langue bretonne ! Sous le titre Marc'h al lorc'h, il a été doublé par les professionnels d'une association, Dizale, dont le siège est à Lorient. Il est possible d'avoir accès à cette version par l'intermédiaire d'une commande VOD.
Je l'avais vu à sa sortie... c'est dire si j'étais une jeune fille bizarre :-)
RépondreSupprimermais je ne m'en souviens pas !
J'avais aimé pourtant.
C'est un bien beau film, digne et visiblement amoureux de la Bretagne.
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