mardi 9 décembre 2014

Un resto, du coeur

Zinos Kazantzakis est un jeune Allemand d'origine grecque. Sa vie quelque peu foutraque, il la partage entre le restaurant qu'il a ouvert dans un vieux bâtiment désaffecté et sa copine, la blonde Nadine, issue d'un milieu social élevé. Tout commence à partir sérieusement en sucette quand la demoiselle décide d'aller travailler... en Chine. Soul Kitchen, en très résumé, c'est une longue suite de péripéties...

J'ai lu quelque part que Fatih Akin, le réalisateur, s'était octroyé ici une petite pause entre deux sujets plus graves. Il se serait inspiré d'éléments de la vraie vie de son acteur principal, Adam Bousdoukos. Les deux hommes sont amis: le second aurait investi dans un resto avec le petit cachet versé par le premier pour un autre film. Le fait est que, malgré sa légèreté narrative et formelle, Soul Kitchen respire la sincérité. Il donne à voir toute une bande de potes débrouillards, prêts à suer sang et eau pour donner vie à son rêve d'un établissement culinaire reconnu. Je passe les détails: ils sont nombreux. On fait face ici à un visage méconnu de l'Allemagne contemporaine, jeune, métissée et qui se bat pour subsister. Le tout est traité sur le ton d'une vive comédie, un peu potache sur les bords.

La galerie de personnages vaut le détour. Les rôles secondaires existent, dans Soul Kitchen - c'est le nom du restaurant, au fait. Filmé toujours en mouvement, le petit monde de Zinos se montre attachant, chacun ayant largement de quoi démontrer son talent. Précision pour les amateurs: ce petit film virevolte en musique, porté par une bande-son plutôt efficace. Bref, il y a du rythme ! Le bémol viendrait peut-être d'un scénario assez linéaire et plutôt prévisible. On comprend vite que les galères de notre cher restaurateur cesseront forcément un jour, une fois qu'il aura soigné son hernie discale, par exemple, ou mieux accepté le départ de sa petite amie. Dans le Hambourg des années 2000, on aurait assurément pu espérer un peu plus d'originalité. Bon... je me suis quand même bien amusé.

Soul Kitchen
Film allemand de Fatih Akin (2009)

J'ai vu mieux, j'ai vu pire: cette petite comédie a au moins le mérite d'offrir un peu de dépaysement dans ce monde formaté. Les films drôles autour d'une bande de copains sont légion, depuis Les bronzés jusqu'au Péril jeune. Entre tous, je préfère le dernier cité, qui glisse tout de même vers autre chose de plus dramatique. Quant au meilleur des longs-métrages sur la cuisine, je cite volontiers Ratatouille...

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