mercredi 10 décembre 2014

Un bonheur autre

Il n'y avait rien de très encourageant dans ce que j'avais lu ici et là concernant le onzième film de François Ozon. Parce que j'apprécie généralement le jeu - et le minois - d'Isabelle Carré, j'ai décidé finalement de fermer mes écoutilles et de juger par moi-même. Conclusion: je n'ai pas détesté Le refuge. Je peux confirmer toutefois que ce petit film n'est pas le plus audacieux de son auteur. Tant pis...

Isabelle Carré est Mousse, une jeune femme dont on ne sait rien d'important, si ce n'est donc qu'elle porte ce drôle de prénom. L'ouverture du film la montre avec Louis, son petit ami, à Paris. Romantisme ? Pas vraiment. La jeune femme tient à peine debout tandis que son amoureux leur injecte à tous deux une bonne dose d'héroïne. Quand elle émerge enfin, Louis est mort. Overdose. Admise dans un hôpital, Mousse apprend qu'elle est enceinte. Rejetée par la famille de son désormais ex, elle file vers le Sud pour oublier ses vieux démons et s'installe dans une villa basque, la belle propriété d'un (généreux ?) inconnu. Paul, le frère de Louis, l'y rejoint finalement. Quant à moi, je n'en dirai pas davantage sur ce scénario. Improbable, diront certains. Oui, c'est vrai, mais c'est du cinéma...

Pour tenter de nous laisser croire à la vraie possibilité d'un bonheur autre, le film se déroule avec beaucoup de délicatesse. La puissance émotionnelle passe par le visage d'Isabelle Carré, qui a donc accepté de tourner alors qu'elle attendait effectivement un enfant. L'ennui est que le long-métrage montre souvent ce ventre rond, sans offrir franchement autre chose qu'un regard superficiel sur la future mère. Retenu aussi pour ses qualités de chanteur, Louis-Ronan Choisy montre une pudeur touchante dans le premier rôle masculin, certes. Seulement voilà... cette toute petite heure et demie de cinéma reste assez figée sur ses positions de départ. J'ai apprécié que Le refuge n'en dise pas trop sur le passé de Mousse, mais j'aurais bien aimé qu'on finisse par la connaître mieux. Pour croire à sa reconstruction.

Le refuge
Film français de François Ozon (2010)

Une note assez sévère, malgré la présence lumineuse d'Isabelle Carré. Pour elle, j'aurais voulu mieux aimer ce long-métrage: elle y joue gentiment avec son image de femme-enfant, pour mieux la retrouver au détour de quelques scènes. C'est l'histoire d'un "entre-deux". L'indécision plane sur ce récit délicat et le rend un peu fade. Du côté de François Ozon, je préfère donc Sous le sable ou Swimming pool...

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Du côté de mes petits camarades, vous verrez...

Les rédacteurs de "L'oeil sur l'écran" ont apprécié la sobriété du film. Sur "Le blog de Dasola", vous pourrez lire une longue liste de points négatifs, contrebalancés par autant d'éléments positifs. Je cite aussi "Mon cinéma, jour après jour" pour un soupçon d'ironie vengeresse...

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