Jamais deux sans trois: j'opte aujourd'hui pour une nouvelle chronique commémorative, afin de célébrer dignement le 96ème anniversaire de l'armistice de 1918. J'avais deux ou trois longs-métrages envisageables pour marquer le coup: j'ai choisi Les fragments d'Antonin. D'abord parce que je ne l'avais jamais vu jusqu'alors. Ensuite parce que je n'en savais que très peu de choses, à dire vrai.
Les fragments d'Antonin s'intéresse à l'immédiate après-guerre. Antonin Verset est revenu vivant, mais profondément traumatisé. Sans famille connue, il est interné dans un hôpital psychiatrique. Inlassable thérapeute, le professeur Labrousse le soumet à des tests cliniques et espère le libérer de ses névroses. L'ancien poilu tremble presque en permanence et, pour tout dialogue, répète inlassablement une même série de prénoms. Ses médecins n'ont pas réussi à trouver de correspondance dans sa "vraie" vie. Avec ce titre que je trouve remarquable, le long-métrage vient rappeller que les blessures causées par la guerre ne sont pas toutes visibles et qu'avoir vécu l'innommable ne facilite pas toujours le fait d'en parler ouvertement. Chose très appréciable: tout est traité avec beaucoup de délicatesse.
Dans le rôle-titre, Grégori Dérangère fait la démonstration d'un talent étonnant et s'investit pleinement dans son personnage. L'intelligence du scénario est d'avoir fait de lui un colombier, moins exposé au feu que ses camarades, puisque supposé apporter des soins aux pigeons voyageurs porteurs des messages de l'état-major. Antonin Verset échappe presque à la violence et à la mort, mais elles le rattrapent soudain, quand l'absurdité de la guerre reprend finalement le dessus. Je ne crois pas que je qualifierais Les fragments d'Antonin de film pacifiste. Le "héros" lui-même est constamment tiraillé de sentiments contradictoires. C'est peut-être bien cette absence de manichéisme qui rend le propos si juste et si fort. Quelques scènes illustrent l'horreur du conflit, mais l'essentiel reste ce qui demeure hors-champ.
Les fragments d'Antonin
Film français de Gabriel Le Bomin (2006)
Pour mieux mettre en avant le film, j'ai volontairement omis de citer les acteurs. Sachez toutefois qu'ils sont tous bons, avec une mention spéciale pour Anouk Grinberg, touchante en infirmière alsacienne. Touchant, Niels Arestrup l'est aussi, en médecin militaire, dépassé par les événements, dévasté lui aussi. Le long-métrage d'aujourd'hui m'a remémoré La chambre des officiers, avec... Grégori Dérangère.
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Avant de tourner cette page d'histoire...
Vous retrouverez le film chez mes amis de "L'oeil sur l'écran". Princécranoir en parle aussi longuement sur son blog: "Ma bulle".
Les fragments d'Antonin s'intéresse à l'immédiate après-guerre. Antonin Verset est revenu vivant, mais profondément traumatisé. Sans famille connue, il est interné dans un hôpital psychiatrique. Inlassable thérapeute, le professeur Labrousse le soumet à des tests cliniques et espère le libérer de ses névroses. L'ancien poilu tremble presque en permanence et, pour tout dialogue, répète inlassablement une même série de prénoms. Ses médecins n'ont pas réussi à trouver de correspondance dans sa "vraie" vie. Avec ce titre que je trouve remarquable, le long-métrage vient rappeller que les blessures causées par la guerre ne sont pas toutes visibles et qu'avoir vécu l'innommable ne facilite pas toujours le fait d'en parler ouvertement. Chose très appréciable: tout est traité avec beaucoup de délicatesse.
Dans le rôle-titre, Grégori Dérangère fait la démonstration d'un talent étonnant et s'investit pleinement dans son personnage. L'intelligence du scénario est d'avoir fait de lui un colombier, moins exposé au feu que ses camarades, puisque supposé apporter des soins aux pigeons voyageurs porteurs des messages de l'état-major. Antonin Verset échappe presque à la violence et à la mort, mais elles le rattrapent soudain, quand l'absurdité de la guerre reprend finalement le dessus. Je ne crois pas que je qualifierais Les fragments d'Antonin de film pacifiste. Le "héros" lui-même est constamment tiraillé de sentiments contradictoires. C'est peut-être bien cette absence de manichéisme qui rend le propos si juste et si fort. Quelques scènes illustrent l'horreur du conflit, mais l'essentiel reste ce qui demeure hors-champ.
Les fragments d'Antonin
Film français de Gabriel Le Bomin (2006)
Pour mieux mettre en avant le film, j'ai volontairement omis de citer les acteurs. Sachez toutefois qu'ils sont tous bons, avec une mention spéciale pour Anouk Grinberg, touchante en infirmière alsacienne. Touchant, Niels Arestrup l'est aussi, en médecin militaire, dépassé par les événements, dévasté lui aussi. Le long-métrage d'aujourd'hui m'a remémoré La chambre des officiers, avec... Grégori Dérangère.
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Avant de tourner cette page d'histoire...
Vous retrouverez le film chez mes amis de "L'oeil sur l'écran". Princécranoir en parle aussi longuement sur son blog: "Ma bulle".
Jamais entendu parler. Merci Martin ! Je ne suis pas trop "guerre", mais ça ça me tente bien.
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