La crise économique serait-elle propice au bon cinéma ? Si on y pense en termes de production, la réponse est très probablement négative. En revanche, l'économie qui dégringole peut inspirer les scénaristes. L'idée de Margin call est d'observer la récession de l'intérieur, au sein même d'une banque d'investissement soudain menacée par la toxicité de ses avoirs. Toute ressemblance avec la réalité n'est pas fortuite...
Avant de tourner, le scénariste-réalisateur a interviewé des vétérans de la finance. Son propre père a travaillé pour Merrill Lynch. On dit que, jusque dans son nom, John Tuld, l'un des personnages du film s'inspire de l'ex-patron de Lehman Brothers, Richard Fuld. Il est clair qu'un certain réalisme a été recherché ici: les locaux d'une ex-société de gestion... en faillite ont été utilisés et forment un décor parfait. L'intrigue démarre sur les chapeaux de roue: à peine le générique passé, une bonne partie des traders d'une grosse banque américaine est licenciée. Le plus ancien n'a que 24 heures pour accepter la prime offerte pour son départ. Son accès Internet et son abonnement téléphonique sont immédiatement suspendus. Problème: c'est lui aussi qui a soulevé le lièvre des finances "moisies" qui menacent l'équilibre de la société entière et, plus encore, de l'économie nationale. Le collègue à qui il a refilé le dossier avant de partir refait ses calculs, voit le danger confirmé, en avise alors son nouveau chef de service... Margin call ou la boule de neige qui grossit, grossit...
Autant le dire: juste techniquement, le scénario parle de choses difficiles à cerner pour le commun des mortels, qu'il soit question d'effet de levier, de volatilité ou bien encore d'autres concepts financiers pointus. Quand deux hauts cadres de la banque croisent une femme venue faire le ménage sans même la regarder ou lui dire bonjour, il est déjà très clair qu'il y a poisson et poisson à l'intérieur du bocal. C'est au fond sans surprise que les requins se dévorent entre eux, le plus fort n'étant finalement que celui qui a su réagir rapidement ou celui qui triche le mieux. Margin call joue beaucoup sur le décalage entre ces financiers incapables de chiffrer l'étendue d'un krach et les épargnants, inconscients de ce qui va leur tomber sur la tête. Le plus réussi dans tout ça est encore d'être resté à l'écart du pensum démagogique. Tout au plus déplorera-t-on des ressorts dramatiques un peu simplistes, entre le cynisme des uns et la naïveté des autres. Le casting ? Jeremy Irons, Kevin Spacey, Demi Moore, Paul Bettany, Stanley Tucci, Simon Baker, Zachary Quinto... parfaits !
Margin call
Film américain de J. C. Chandor (2011)
Un p'tit bémol dans ma notation, juste parce que le long-métrage paraît un peu froid, comme déshumanisé - c'était sans doute le but. Personnellement, je n'ai pas vu le Wall Street d'Oliver Stone, qui sert d'élément de comparaison à certains critiques et internautes cinéphiles. Le loup de Wall Street découvert chez Martin Scorsese verse quant à lui dans d'autres excès. Serait-ce un défaut ? Pas sûr...
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Les arcanes de la finance se dévoilent sur d'autres pages...
Vous avez le choix. "L'impossible blog cinéma" évoque les acteurs. Parmi les critiques positives, vous pourrez lire celles que publient "L'oeil sur l'écran", "Le blog de Dasola","Mon cinéma, jour après jour" et "Deuxième scéance". Un bon contrepoint: "Sur la route du cinéma".
Au fait, si je n'ai pas traduit le titre...
C'est volontaire: j'ai peur de vous en dévoiler un peu trop.
Autant le dire: juste techniquement, le scénario parle de choses difficiles à cerner pour le commun des mortels, qu'il soit question d'effet de levier, de volatilité ou bien encore d'autres concepts financiers pointus. Quand deux hauts cadres de la banque croisent une femme venue faire le ménage sans même la regarder ou lui dire bonjour, il est déjà très clair qu'il y a poisson et poisson à l'intérieur du bocal. C'est au fond sans surprise que les requins se dévorent entre eux, le plus fort n'étant finalement que celui qui a su réagir rapidement ou celui qui triche le mieux. Margin call joue beaucoup sur le décalage entre ces financiers incapables de chiffrer l'étendue d'un krach et les épargnants, inconscients de ce qui va leur tomber sur la tête. Le plus réussi dans tout ça est encore d'être resté à l'écart du pensum démagogique. Tout au plus déplorera-t-on des ressorts dramatiques un peu simplistes, entre le cynisme des uns et la naïveté des autres. Le casting ? Jeremy Irons, Kevin Spacey, Demi Moore, Paul Bettany, Stanley Tucci, Simon Baker, Zachary Quinto... parfaits !
Margin call
Film américain de J. C. Chandor (2011)
Un p'tit bémol dans ma notation, juste parce que le long-métrage paraît un peu froid, comme déshumanisé - c'était sans doute le but. Personnellement, je n'ai pas vu le Wall Street d'Oliver Stone, qui sert d'élément de comparaison à certains critiques et internautes cinéphiles. Le loup de Wall Street découvert chez Martin Scorsese verse quant à lui dans d'autres excès. Serait-ce un défaut ? Pas sûr...
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Les arcanes de la finance se dévoilent sur d'autres pages...
Vous avez le choix. "L'impossible blog cinéma" évoque les acteurs. Parmi les critiques positives, vous pourrez lire celles que publient "L'oeil sur l'écran", "Le blog de Dasola","Mon cinéma, jour après jour" et "Deuxième scéance". Un bon contrepoint: "Sur la route du cinéma".
Au fait, si je n'ai pas traduit le titre...
C'est volontaire: j'ai peur de vous en dévoiler un peu trop.
A l'origine, je suis allergique à la finance et tout ça (d'ailleurs, je ne suis pas une grande fan de "Wall Street" d'Oliver Stone). Ca doit probablement expliquer pourquoi je n'ai pas aimé Margin Call, trop compliqué pour moi, j'ai l'impression de comprendre un dialogue sur 4. De plus, de ce que j'ai compris, j'ai trouvé les personnages assez caricaturaux.
RépondreSupprimerComme tinalakiller, je suis totalement allergique à la finance, à laquelle d'ailleurs je n'y comprends rien pour peu qu'ils nous balancent leur jargon incompréhensible. Bref, je fais systématiquement l'impasse sur ce genre de film.
RépondreSupprimerLe film type auquel on ne comprend pas toujours tout mais qui demeure malgré tout captivant. J'ai adoré !
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