Une question, chers lecteurs: connaissez-vous Valerio Evangelisti ? J'ai découvert cet auteur italien récemment, en lisant Tortuga, publié au format poche par les éditions Rivages. Si je le cite aujourd'hui, c'est que le romancier a voulu donner une idée réelle de la piraterie maritime au 17ème siècle. Le cinéma, lui, présente les flibustiers sous un jour favorable, en général. Illustration avec le film du jour...
Le corsaire rouge est le 16ème film de Burt Lancaster... en six ans seulement d'une carrière alors naissante. Le comédien collabore ici pour la troisième et dernière fois avec Robert Siodmak, le réalisateur qui l'a lancé en 1946. Il est le capitaine Vallo, pirate qu'un esprit rusé rend plus efficace qu'un banal assassin. On dirait presque Zorro ! Audacieuse, la comparaison n'est pas si incongrue: comme le justicier californien, le marin est lui aussi accompagné d'un comparse muet. L'histoire a retenu que Nick Cravat, l'acteur qui l'interprète, pouvait parfaitement parler, mais avec un tel accent qu'il aurait alors porté préjudice à la crédibilité de son personnage. Mieux qu'un faire-valoir ordinaire, il était toutefois l'ami fidèle de Burt Lancaster et l'associé habituel de ses jeunes années d'artiste de cirque. Vous remarquerez rapidement que le long-métrage exploite largement cette complicité. Son attrait visuel tient pour beaucoup aux acrobaties des deux potes.
Ce n'est pas tout, évidemment. Il est aussi question des sentiments amoureux, intenses et d'abord contrariés, qui animent le capitaine pirate et une jolie femme, la fille d'un homme du peuple en révolte contre l'injustice de sa condition. Je conseille vivement à tous ceux qui exècrent ces clichés hollywoodiens de rester au large: Le corsaire rouge s'y complait allégrement, sans retenue ni vergogne. Anecdote "amusante": tiré d'un roman, le premier scénario du film fut considéré comme promoteur des idées du communisme et, de ce fait, détruit ! Produit par Burt Lancaster himself, le long-métrage garde un ton particulier pour l'époque: celui de la pure comédie. Les personnages virevoltent et enchaînent les cabrioles. En guise d'introduction, visage tourné vers la caméra, le héros encourage même le public à ne croire finalement qu'à la moitié de ce qu'il verra. La recette de ce cinéma classique et de divertissement supporte fort bien l'invraisemblance.
Le corsaire rouge
Film américain de Robert Siodmak (1952)
Je garde généralement ce genre de productions pour les réveillons. Cela dit, ce n'est pas antipathique à d'autres moments: je donne quatre généreuses étoiles pour l'enthousiasme des protagonistes. Entre combats navals et assauts par la voie des airs, vous apercevrez aussi Christopher Lee dans un petit rôle ! Le film vogue dans les eaux de Pirates des Caraïbes, à vrai dire assez loin de Capitaine Blood...
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Et qu'en dit-on sur la blogosphère ?
Le rédacteur de "L'oeil sur l'écran" en dit plutôt du bien.
Une anecdote qui n'aura pas échappé aux cinéphiles...
L'une des scènes du début est reprise dans... La classe américaine !
Le corsaire rouge
Film américain de Robert Siodmak (1952)
Je garde généralement ce genre de productions pour les réveillons. Cela dit, ce n'est pas antipathique à d'autres moments: je donne quatre généreuses étoiles pour l'enthousiasme des protagonistes. Entre combats navals et assauts par la voie des airs, vous apercevrez aussi Christopher Lee dans un petit rôle ! Le film vogue dans les eaux de Pirates des Caraïbes, à vrai dire assez loin de Capitaine Blood...
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Et qu'en dit-on sur la blogosphère ?
Le rédacteur de "L'oeil sur l'écran" en dit plutôt du bien.
Une anecdote qui n'aura pas échappé aux cinéphiles...
L'une des scènes du début est reprise dans... La classe américaine !
Je ne suis pas certaine de vouloir voir ce film, même si je ne suis pas insensible aux charmes de Burt Lancaster, mais c'est encore en homme vieillissant dans Le Guépard de Luchino Visconti que je le préfère ! Et oui, je connais Valerio Evangelisti mais pour son cycle Nicolas Eymerich, un inquisiteur aussi redoutable que redouté.
RépondreSupprimerBonne journée Martin :-)
"Putain de saloperie de corde à la con !" :P
RépondreSupprimerUn film qui m'a paru un "ovni" dans la carrière de Burt Lancaster car c'est vraiment "léger" (quoi que il y a aussi "le faiseur de pluie"...)
RépondreSupprimerEn fait, vu son charisme à l'écran on ne l'attend vraiment pas dans des rôles comme ça :)
Coucou Martin,
RépondreSupprimerEt bien ce film a été diffusé hier soir à la télévision et je l'ai finalement regardé ! Sans prétention aucune, un film très divertissant qui offre l'occasion à nos deux comparses de faire de fameuses cabrioles. Je me doutais bien que Nick Cravat ne parlait pas à cause d'un accent à couper au couteau et tu le confirmes dans ton billet. J'ai également pensé au personnage de Zorro, avec son serviteur muet et la relation de complicité entre les deux. Burt Lancaster avait tout de même un charisme incroyable, même quand il se lance au bout d'une corde ;-)
@Sentinelle:
RépondreSupprimerJe suis content de lire que le film t'a plu. C'est "vintage" au possible, bien sûr, mais je trouve que ça reste sympa et même assez drôle, en fait. Le tandem Nick / Burt fonctionne bien.
@Les autres, au passage:
Bonjour chez vous et merci d'être venus me lire.