D'avoir évoqué Stanley Kubrick samedi m'a donné envie de regarder un autre de ses films: Les sentiers de la gloire. En cette année commémorative du centième anniversaire de la Première guerre mondiale, le long-métrage me paraissait quasi-incontournable. J'étais donc doublement décidé à l'aborder enfin. Joseph, mon grand-père paternel, a été gravement blessé en 1916. Un peu de mon héritage...
Même si j'ai regardé le film dans sa version originale en langue anglaise, je dois dire tout de suite qu'il se déroule sur le front français et dans un corps d'armée français. Le 701ème régiment d'infanterie doit partir à l'assaut d'une colline tenue par l'ennemi. Hormis ses bombes et sa mitraille, de cet ennemi, on ne verra rien. L'élément-clé du scénario réside ailleurs: dans une vive dénonciation du commandement. Quand, finalement repoussées par le feu allemand, les troupes françaises reculent, le général en chef estime qu'elles font preuve de couardise. Les sentiers de la gloire le montre même prêt à tirer sur ses propres tranchées pour obliger les soldats restés à l'arrière à en sortir. Il y a donc plusieurs phases dans le film. Après la pré-attaque et l'assaut proprement dit, c'est un procès militaire qui débute, pour juger trois hommes accusés de lâcheté. C'est en réalité une parodie de justice qui est offerte à nos regards.
Quand Les sentiers de la gloire sort en salles aux États-Unis, le jour de Noël 1957, Stanley Kubrick n'a que 29 ans. Partiellement tournée dans un studio munichois, son oeuvre est déjà diffusée en Allemagne. Est-ce la très martiale Marseillaise du début ? La France, elle, laisse sa frontière fermée - interpellés par le gouvernement sous la pression d'anciens combattants français et belges, les producteurs américains finissent par renoncer à la distribution. Il faudra attendre 18 ans (!) pour que le long-métrage soit visible dans les cinémas de notre pays. Qu'en dire aujourd'hui ? Qu'il est marquant, malgré son âge avancé. Sec comme un coup de trique, il dure une heure et demie, temps suffisant pour nous dire toute l'horreur de la guerre et des émotions contradictoires qu'elle suscite. Le personnage de Kirk Douglas, officier intègre dans la tempête, préserve un espoir en l'humanité. Sa montée en première ligne permet un plan-séquence d'une incroyable intensité.
Les sentiers de la gloire
Film américain de Stanley Kubrick (1957)
Le réalisateur "aime" la guerre, mais je le trouve ici plus percutant encore que dans Full metal jacket - ne surtout pas oublier toutefois que trente ans séparent les deux longs-métrages. On parle souvent d'absurdité pour aborder 1914-1918: il me semble que Stanley Kubrick va plus loin et rend honneur aux troufions. Deux autres approches recommandées: La vie et rien d'autre et La chambre des officiers.
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Ils en parlent aussi...
"L'oeil sur l'écran" et "Mon cinéma, jour après jour" en disent un peu plus long que le "Ma bulle" de Princécranoir, qui suit une thématique.
Même si j'ai regardé le film dans sa version originale en langue anglaise, je dois dire tout de suite qu'il se déroule sur le front français et dans un corps d'armée français. Le 701ème régiment d'infanterie doit partir à l'assaut d'une colline tenue par l'ennemi. Hormis ses bombes et sa mitraille, de cet ennemi, on ne verra rien. L'élément-clé du scénario réside ailleurs: dans une vive dénonciation du commandement. Quand, finalement repoussées par le feu allemand, les troupes françaises reculent, le général en chef estime qu'elles font preuve de couardise. Les sentiers de la gloire le montre même prêt à tirer sur ses propres tranchées pour obliger les soldats restés à l'arrière à en sortir. Il y a donc plusieurs phases dans le film. Après la pré-attaque et l'assaut proprement dit, c'est un procès militaire qui débute, pour juger trois hommes accusés de lâcheté. C'est en réalité une parodie de justice qui est offerte à nos regards.
Quand Les sentiers de la gloire sort en salles aux États-Unis, le jour de Noël 1957, Stanley Kubrick n'a que 29 ans. Partiellement tournée dans un studio munichois, son oeuvre est déjà diffusée en Allemagne. Est-ce la très martiale Marseillaise du début ? La France, elle, laisse sa frontière fermée - interpellés par le gouvernement sous la pression d'anciens combattants français et belges, les producteurs américains finissent par renoncer à la distribution. Il faudra attendre 18 ans (!) pour que le long-métrage soit visible dans les cinémas de notre pays. Qu'en dire aujourd'hui ? Qu'il est marquant, malgré son âge avancé. Sec comme un coup de trique, il dure une heure et demie, temps suffisant pour nous dire toute l'horreur de la guerre et des émotions contradictoires qu'elle suscite. Le personnage de Kirk Douglas, officier intègre dans la tempête, préserve un espoir en l'humanité. Sa montée en première ligne permet un plan-séquence d'une incroyable intensité.
Les sentiers de la gloire
Film américain de Stanley Kubrick (1957)
Le réalisateur "aime" la guerre, mais je le trouve ici plus percutant encore que dans Full metal jacket - ne surtout pas oublier toutefois que trente ans séparent les deux longs-métrages. On parle souvent d'absurdité pour aborder 1914-1918: il me semble que Stanley Kubrick va plus loin et rend honneur aux troufions. Deux autres approches recommandées: La vie et rien d'autre et La chambre des officiers.
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Ils en parlent aussi...
"L'oeil sur l'écran" et "Mon cinéma, jour après jour" en disent un peu plus long que le "Ma bulle" de Princécranoir, qui suit une thématique.
Un très grand Kubrick qui tape là où ça fait mal.
RépondreSupprimerA mon sens, l'un des plus beaux films traitant de la guerre. Très bel article, comme toujours.
RépondreSupprimerMerci Martin
Oui un film sur la guerre qu'il ne faut pas rater car il renvoit à la mentalité de l'époque et surtout à l'absurdité du commandement des armées
RépondreSupprimerComme tous les Kubrick c'est du bon, du très bon :)
Grand film de Kubrick. Grand rôle pour Douglas. Un grand pas franchi en direction des fusillés pour l'exemple. Sur le même sujet, on peut aussi voir l'émouvant "pantalon" signé Boisset.
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