mercredi 6 août 2014

Rabbit run

Il m'arrive de me demander s'il ne faut pas être fou pour être british. Parfois, je pense même que les deux qualités sont indissociables. Sincèrement, si ce n'est nos flegmatiques voisins, quel autre peuple aurait-il pu inventer Wallace et Gromit: le mystère du lapin-garou ? Dans ce monde en pâte à modeler, un drôle d'ouvrier spécialisé fait, avec son chien, la chasse aux rongeurs à grandes oreilles, fléau supposé des cultivateurs du voisinage. Une machine qu'il a fabriquée devrait leur faire passer le goût de la carotte. C'est... farfelu, indeed.

Soyons clairs: je suppose que le spectacle convient aux enfants. J'irai même jusqu'à affirmer qu'il a été prévu pour eux. Le second niveau de lecture propre à certains films d'animation n'existe pas ici. Wallace et Gromit se sont d'abord fait connaître au format court-métrage. Leur première - et seule - longue aventure ne les a pas changés. Rien qu'avec le titre, vous avez une idée de ce qui vous attend: du fun ! Sinon, quoi ? Du fun... et du fun ! Le véritable talent des artistes créateurs de cette bizarrerie cinématographique tient bien entendu, au-delà de la drôlerie du scénario, à leur quasi-perfection technique. On aime ou pas cette imagerie, mais le fait est qu'elle repose inévitablement sur la performance d'un bataillon de travailleurs acharnés et patients. Le DVD du film présente ces équipes en détail.

Wallace et Gromit: le mystère du lapin-garou est un enchantement possible pour les enfants, donc, et un bon délire pour les plus grands un peu geeks. Il ne faut pas lui demander davantage. Conseil d'ami cinéphage: se brancher sur le mode premier degré pour en profiter pleinement. Mine de rien, même si elle s'autorise quelques clins d'oeil bien sentis, cette historiette est in-ven-tive ! Tous les personnages sont bien dessinés, premiers protagonistes ou simples "figurants". Dynamique, le récit ménage quelques rebondissements et évite habilement les temps morts. La bande son s'emballe quand il faut. Bref, le spectacle est total et pas forcément si simpliste que ça. D'aucuns s'ingénieront à chercher le petit truc qui améliore encore l'ensemble... ou le dénature. Moi, à vrai dire, je m'en suis bien passé.

Wallace et Gromit: le mystère du lapin-garou
Film britannique de Nick Park (2005)

Oscar du meilleur film d'animation 2006, le long-métrage sort en fait des studios anglais Aardman, l'une des meilleures références internationales de l'animation en volume (stop motion). Je pense revenir un jour sur Wallace et Gromit versions courtes - merci d'avance pour votre patience. Mes lecteurs initiés et anglophones auront compris le titre de ma chronique, un clin d'oeil à Chicken run.

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Trois liens pour lire d'autres avis et en savoir plus...

- "Ma bulle",
- "L'oeil sur l'écran",
- "Le blog de Dasola".

2 commentaires:

  1. Bonsoir Martin, j'ai revu Chicken Run il y a peu de temps: c'est toujours aussi bien, plein de clins d'oeil et de trouvailles. J'espère que Nick Park n'a pas abandonné le cinéma après l'incendie de ses studios. Cela sera dommage. De la part d'une fan de Gromit. Bonne soirée.

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  2. Je confirme : ils ont un gène de fantaisie dans l'ADN ! Les British sont impayables, inimitables et me font mourir de rire. J'ai tellement tellement envie de repartir faire un tour là-bas !

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