jeudi 8 mai 2014

Woody mac

Carlo, un ami à moi, ne comprend pas bien qu'on puisse apprécier Woody Allen. Il ne s'intéresse pas à ses films et rejette définitivement l'homme derrière le cinéaste, qu'il considère apparemment comme un sale type du fait des frasques de sa vie privée. Tout ça, moi, je n'y pense plus quand je suis bien installé devant un écran, grand ou petit. Et c'est même pour Woody d'abord que j'ai décidé d'aller voir Apprenti gigolo au cinéma. J'avais lu quelques critiques franchement mitigées, mais je n'y ai pas renoncé.

Apprenti gigolo, c'est d'abord le premier film avec un rôle principal pour Woody depuis huit ans ! J'ajoute que c'est aussi la première fois qu'il accepte de jouer un personnage important dans un long-métrage qu'il n'a pas réalisé depuis presque quinze longues années ! Il faut avouer que John Turturro lui a taillé un costume sur-mesure: Woody est donc devenu Murray, bibliothécaire aussi juif que névrosé, contraint de fermer boutique faute de lecteurs-clients en nombre suffisant. Pour s'en sortir, le retraité forcé pense avoir eu une idée lumineuse: il va louer les services de son ami Fioravante, fleuriste célibataire de son état, aux femmes en mal d'amour. L'argent gagné sera ensuite partagé à 60/40 entre Cupidon et son souteneur improvisé. Vous n'êtes bien sûr pas obligés d'y croire. Et pourtant...

Présenté ainsi, le film que je vous présente aujourd'hui a tout l'air d'une bonne grosse pantalonnade. Voir déambuler une Sharon Stone dermatologue et super-cougar, amie d'une Sofia Vergara, bombe sexuelle en Louboutin, renforce aussitôt cette impression première. C'est avant, sans coup férir, que débarque un autre personnage majeur, joliment joué par Vanessa Paradis. Apprenti gigolo dévie alors de son cap initial et file vers un horizon insoupçonné jusqu'alors et que je qualifierais volontiers de "romantico-mélancolique". Quelques très jolies choses sont ensuite exprimées - ou suggérées. Quelque peu répétitif, le scénario y gagne clairement en profondeur. Tout ça ne saurait suffire à faire de ce long-métrage une oeuvre incontournable, mais j'ai tout de même été content de revoir Woody.

Apprenti gigolo
Film américain de John Turturro (2014)

Pour être honnête, je me demande si ce n'est en fait pour rendre hommage à Allen que cette histoire a été tournée. Il paraît que non. Ce serait ce bon vieux binoclard qui aurait "dragué" le réalisateur pour avoir le rôle. Sa prestation ici m'a semblé un peu plus réussie que celle de Scènes de ménage dans un centre commercial. Évidemment, on reste bien loin d'un classique comme Manhattan...

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Vous savez bien que mes avis n'engagent que moi, pas vrai ?

Pascale, elle, n'a pas aimé du tout (cf. "Sur la route du cinéma").    

2 commentaires:

  1. Pareil que toi. Quand je vois un film de Woody Allen ou avec Tom Cruise, j'évacue tout de suite l'intimité de l'artiste pour ne regarder que leur talent.

    Ta douce chronique me donne en tout cas envie de découvrir ce Gigolo Malgré Lui.

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  2. Dans tous les cas, la vie privée des réalisateurs et acteurs n'affecte aucunement le regard que j'ai sur leur œuvre. Qui sommes-nous pour juger (vla que je me prends pour le pape...) ? Et on n'a qu'UNE version des faits, sans le contexte. Alors je m'en fous.
    Et WOODY je l'ADORE ! Ca m'intrigue ce Turturro qui le prend comme acteur ! rien que pour ça, c'est un film que je verrai ! De toutes façons, j'aime bien Turturro aussi...

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