C'est vrai que je n'ai guère eu l'occasion de le montrer sur ce blog jusqu'ici, mais c'est un fait: j'aime bien les péplums. C'est en pensant en voir un que j'ai regardé Barabbas (sur Arte, encore et toujours). Erreur d'aiguillage: cette production italo-américaine des années 60 émarge plutôt dans la catégorie des films bibliques. Le personnage éponyme a ceci d'intéressant qu'il est par nature un anti-héros. Barrabas était un prisonnier de l'administration romaine de Judée. Celui que Pilate aurait gracié avant la crucifixion de Jésus Christ.
Si l'histoire est surprenante, le film ne l'est pas moins. Certes animé d'une certaine spiritualité, il évoque surtout le chemin d'une vie terrestre, presque terre-à-terre parfois, et finalement mouvementée. Point intéressant: jamais on ne saura vraiment pourquoi Barabbas avait été condamné. Il n'a rien d'un prédicateur. On pourrait imaginer que la modestie de son extraction sociale fait de lui un contestataire "naturel" de l'autorité de Rome, mais le scénario ne s'appesantit pas sur ce point. Très vite, il fait plutôt le patient portrait d'un homme qui doute. Il semblerait en réalité que ce même homme aimerait simplement qu'on le laisse vivre sa vie comme il l'a choisie. L'injustice de son époque ne le rendra pas croyant, mais le fera s'interroger parfois sur ce qui peut expliquer qu'il ait eu la vie sauve. D'allure désagréable par bien des aspects, le personnage gagne en sympathie à mesure qu'il est rattrapé par son destin - je vous laisse le découvrir.
Sur le plan strictement formel, il faut évidemment aimer le cinéma vintage pour apprécier le spectacle. C'est mon cas, bien sûr. J'admets aussi que ce n'est pas forcément celui de tout le monde. Je veux toutefois souligner qu'il y a de très belles choses, choses que je juge intemporelles, dans Barabbas. Celle qui m'a le plus saisi survient d'ailleurs dès les premiers instants du film: le Christ est mis en croix sous un soleil de plomb, jusqu'à ce que la lumière disparaisse progressivement, ce qui renforce considérablement la force symbolique - et émotionnelle ! - de cette scène-clé. Très joli travail des techniciens lumière, diriez-vous ? Mieux que ça: le réalisateur avait en fait décidé de tourner... lors d'une vraie éclipse de soleil ! C'est une forme d'artisanat à laquelle je me trouve très sensible. Ajoutez-y la prestation des acteurs, avec Anthony Quinn en tête d'affiche, et vous aurez un petit miracle sur pellicule. Parole d'athée !
Barabbas
Film italo-américain de Richard Fleischer (1961)
Petite précision historique: en araméen, Barabbas peut être traduit "fils du père", de quoi ajouter un peu de confusion dans l'esprit religieux des croyants - d'aucuns voient en le larron l'incarnation négative de ce que le Christ aurait été s'il n'avait pas été crucifié. Bref... côté cinéma, cette histoire vogue quelque part entre Ben-Hur et Les dix commandements. Un style défraîchi, mais un vrai charme.
Si l'histoire est surprenante, le film ne l'est pas moins. Certes animé d'une certaine spiritualité, il évoque surtout le chemin d'une vie terrestre, presque terre-à-terre parfois, et finalement mouvementée. Point intéressant: jamais on ne saura vraiment pourquoi Barabbas avait été condamné. Il n'a rien d'un prédicateur. On pourrait imaginer que la modestie de son extraction sociale fait de lui un contestataire "naturel" de l'autorité de Rome, mais le scénario ne s'appesantit pas sur ce point. Très vite, il fait plutôt le patient portrait d'un homme qui doute. Il semblerait en réalité que ce même homme aimerait simplement qu'on le laisse vivre sa vie comme il l'a choisie. L'injustice de son époque ne le rendra pas croyant, mais le fera s'interroger parfois sur ce qui peut expliquer qu'il ait eu la vie sauve. D'allure désagréable par bien des aspects, le personnage gagne en sympathie à mesure qu'il est rattrapé par son destin - je vous laisse le découvrir.
Sur le plan strictement formel, il faut évidemment aimer le cinéma vintage pour apprécier le spectacle. C'est mon cas, bien sûr. J'admets aussi que ce n'est pas forcément celui de tout le monde. Je veux toutefois souligner qu'il y a de très belles choses, choses que je juge intemporelles, dans Barabbas. Celle qui m'a le plus saisi survient d'ailleurs dès les premiers instants du film: le Christ est mis en croix sous un soleil de plomb, jusqu'à ce que la lumière disparaisse progressivement, ce qui renforce considérablement la force symbolique - et émotionnelle ! - de cette scène-clé. Très joli travail des techniciens lumière, diriez-vous ? Mieux que ça: le réalisateur avait en fait décidé de tourner... lors d'une vraie éclipse de soleil ! C'est une forme d'artisanat à laquelle je me trouve très sensible. Ajoutez-y la prestation des acteurs, avec Anthony Quinn en tête d'affiche, et vous aurez un petit miracle sur pellicule. Parole d'athée !
Barabbas
Film italo-américain de Richard Fleischer (1961)
Petite précision historique: en araméen, Barabbas peut être traduit "fils du père", de quoi ajouter un peu de confusion dans l'esprit religieux des croyants - d'aucuns voient en le larron l'incarnation négative de ce que le Christ aurait été s'il n'avait pas été crucifié. Bref... côté cinéma, cette histoire vogue quelque part entre Ben-Hur et Les dix commandements. Un style défraîchi, mais un vrai charme.
Ah punaise... celui-là aussi faut que je le voie ! Damned...
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