jeudi 20 mars 2014

Truqueurs en série

Un petit tour sur mon index des réalisateurs vous le rappellera: j'avais bien aimé les deux derniers films de David O. Russell. Je suis allé voir le nouveau sans grande hésitation et, par un hasard amusant, un an jour pour jour après le précédent. Retour dans les années 70 sublimé par des costumes caricaturaux, American bluff m'avait semblé être une comédie. Ce n'est pas tout à fait ça... mais je ne suis pas déçu. Même si le scénario manque un peu d'épaisseur, les personnages demeurent assez attachants pour qu'on passe un chouette moment.

American bluff, film chic et cool. Le réalisateur a ressorti son carnet d'adresses pour rappeler des comédiens avec lesquels il avait déjà eu l'occasion de travailler précédemment. On serait vraiment mal avisé de s'en plaindre, puisqu'il a rassemblé quelques-uns des acteurs emblématiques du grand Hollywood d'aujourd'hui : un Christian Bale bedonnant partage les projecteurs avec Bradley Cooper, Amy Adams, Jennifer Lawrence et Jeremy Renner. Cette distribution en or massif s'avance légitimement comme le premier atout du film. Elle aura été ma première motivation pour le voir, en tout cas. J'y suis allé confiant en la capacité de tout ce petit monde à m'enthousiasmer.

Bingo ! Pas besoin que j'ajoute le nom de la vedette XXL qui fait également une apparition furtive pour une mini-scène de négociation assez rigolote: American bluff et son casting glamour emportent aisément le morceau. Il est temps désormais de vous dire deux mots de l'intrigue. Sachez donc qu'Irving Rosenfeld exploite efficacement plusieurs commerces respectables, tandis qu'en sous-main, il incite quelques gogos à lui confier l'argent nécessaire à un train de vie confortable. Son petit manège marche d'autant mieux qu'il est associé avec sa copine, le très jolie Sydney Prosser, bien qu'il ait également une épouse officielle et un jeune fils adoptif qu'il aime énormément...

Vous suivez ? Les combines d'Irving sont finalement démasquées. Dans le rôle du vil empêcheur de frauder en rond, un agent du FBI plutôt malin, Richie DiMaso. Pas insensible au charme de la maîtresse du délinquant, le flic propose un arrangement: la liberté en échange d'une formation accélérée aux techniques de l'arnaque. L'ambition qu'il s'est donnée consiste en réalité à attraper des poissons plus gros. C'est presque devenu une obsession: politiciens véreux et chefs mafieux doivent tomber, c'est ainsi ! Parce que sa maman lui a appris à ne jamais mentir, notre homme s'acharne. Et American bluff complète alors une galerie de portraits jubilatoire. Ressort comique !

Sur le plan technique, bien qu'un peu long à conclure, le film offre suffisamment de belles choses pour "tenir la distance". J'ai déjà parlé des costumes et j'ajoute la musique, du bonheur pour les oreilles. Bavard mais bien écrit, avec des rebondissements sympa, le scénario est franchement séduisant, lui aussi, et pour partie tiré d'une histoire vraie, paraît-il - ce qui reste l'une des grosses tendances du cinéma américain toutes ces dernières années. Il manque un je ne sais quoi pour qu'American bluff soit vraiment un très grand film. Une voix off un peu trop présente a fait écrire à quelques-uns que le réalisateur jouait les Martin Scorsese. Est-ce un reproche ? À vous d'en décider !

American bluff
Film américain de David O. Russell (2013)

Sympa: c'est le qualificatif que je retiendrai, je crois, pour parler objectivement du long-métrage. Parce que je pense que l'objectif poursuivi était de produire un divertissement, je dirais: mission accomplie ! Libre à vous désormais, comme moi, de lui préférer aussi ce que David O. Russell avait créé avant, Happiness therapy notamment ou encore Fighter. Déjà populaire, le réalisateur ajoute son nom à la liste l'un des cinéastes à suivre, pourrait-on conclure. Évidemment, on peut préférer revoir Les affranchis ou Le parrain...

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Avant de passer à autre chose, je souligne un dernier point...

Pascale ("Sur la route du cinéma") a plutôt bien aimé, elle aussi.       

1 commentaire:

  1. Je suis curieuse de le voir, celui-là, car on en dit grand bien. J'ai adoré Happiness therapy, moins Les rois du désert, mais le moins qu'on puisse dire c'est que David O Russell est un réalisateur qui a de la personnalité, et ça j'aime. On est forcément curieux de suivre son travail.

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