Oscar du meilleur film étranger 1998 et Grand Prix du jury au Festival de Cannes la même année... La vie est belle est un film apprécié. J'aime autant préciser que je parle bien évidemment du long-métrage réalisé par Roberto Benigni - j'espère aussi pouvoir un jour évoquer son homonyme signé Frank Capra, mais ce ne sera pas aujourd'hui. Roberto Benigni, donc: dans un recoin de ma mémoire, j'avais l'image de l'Italien, prosterné devant Martin Scorsese, premier des jurés cannois cette année-là. L'artiste était reconnaissant d'être... reconnu.
Méritait-il cet instant de gloire sur la Croisette ? Très certainement. La vie est belle est un beau film. Il nous embarque dans l'Italie fasciste de la fin des années 30. Guido, garçon tout aussi maladroit que joyeux, souhaite ouvrir une librairie à Arezzo, jolie petite cité toscane. Dans le même temps, pitre au sourire en permanence vissé au visage, il tombe amoureux de Dora, une jeune institutrice. L'ensemble de la première partie du film montre comment, à force d'apparaître inopinément aux yeux de son aimée, le jeune homme parvient à gagner la réciprocité de ses nobles sentiments. Il y a là quelque chose qui ressemble à la douce naïveté de Charles Chaplin. Bonheur de courte durée. Le ton change radicalement par la suite quand, parce qu'il est juif, Guido est envoyé en camp avec son épouse et leur fils. Et c'est précisément dans l'approche de ce drame effroyable que le long-métrage s'avère original et - j'ose le dire - joli.
Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes: en fait, Guido va faire en sorte de préserver son enfant du cauchemar. Il lui dira sans arrêt qu'il participe à un grand jeu et que, s'il suit les règles scrupuleusement, il pourra vite rentrer chez lui... en char d'assaut ! Incroyable mais vrai: cet argument obscène en d'autres mains paraît presque poétique avec Roberto Benigni devant et derrière la caméra. La vie est belle est une fable: rien que son titre est trompeur. Curieusement, sans larmes ni violons, le long-métrage convainc parfaitement de sa justesse. La vérité historique demeure, sordide entre toutes, mais elle est on ne peut mieux transcendée par le geste accompli par ce père pour son fils. Bien conscient que son approche de la Shoah ne pouvait pas faire l'unanimité, l'acteur-réalisateur confiait avoir d'abord reculé, sitôt après avoir eu l'idée du film. J'espère, comme lui, vous conseiller de ne rien y chercher de réaliste.
La vie est belle
Film italien de Roberto Benigni (1997)
Ce long-métrage est sorti quatre ans après La liste de Schindler. Comparer l'oeuvre de Steven Spielberg à celle de Roberto Benigni demeure pertinent parce qu'elles traitent des mêmes événements historiques. Elles sont bien différentes et, je crois, sans équivalent l'une et l'autre. À chacun sa façon de répondre au devoir de mémoire. N'hésite pas, ami lecteur, à me faire quelques autres suggestions...
Méritait-il cet instant de gloire sur la Croisette ? Très certainement. La vie est belle est un beau film. Il nous embarque dans l'Italie fasciste de la fin des années 30. Guido, garçon tout aussi maladroit que joyeux, souhaite ouvrir une librairie à Arezzo, jolie petite cité toscane. Dans le même temps, pitre au sourire en permanence vissé au visage, il tombe amoureux de Dora, une jeune institutrice. L'ensemble de la première partie du film montre comment, à force d'apparaître inopinément aux yeux de son aimée, le jeune homme parvient à gagner la réciprocité de ses nobles sentiments. Il y a là quelque chose qui ressemble à la douce naïveté de Charles Chaplin. Bonheur de courte durée. Le ton change radicalement par la suite quand, parce qu'il est juif, Guido est envoyé en camp avec son épouse et leur fils. Et c'est précisément dans l'approche de ce drame effroyable que le long-métrage s'avère original et - j'ose le dire - joli.
Je vous laisse le découvrir par vous-mêmes: en fait, Guido va faire en sorte de préserver son enfant du cauchemar. Il lui dira sans arrêt qu'il participe à un grand jeu et que, s'il suit les règles scrupuleusement, il pourra vite rentrer chez lui... en char d'assaut ! Incroyable mais vrai: cet argument obscène en d'autres mains paraît presque poétique avec Roberto Benigni devant et derrière la caméra. La vie est belle est une fable: rien que son titre est trompeur. Curieusement, sans larmes ni violons, le long-métrage convainc parfaitement de sa justesse. La vérité historique demeure, sordide entre toutes, mais elle est on ne peut mieux transcendée par le geste accompli par ce père pour son fils. Bien conscient que son approche de la Shoah ne pouvait pas faire l'unanimité, l'acteur-réalisateur confiait avoir d'abord reculé, sitôt après avoir eu l'idée du film. J'espère, comme lui, vous conseiller de ne rien y chercher de réaliste.
La vie est belle
Film italien de Roberto Benigni (1997)
Ce long-métrage est sorti quatre ans après La liste de Schindler. Comparer l'oeuvre de Steven Spielberg à celle de Roberto Benigni demeure pertinent parce qu'elles traitent des mêmes événements historiques. Elles sont bien différentes et, je crois, sans équivalent l'une et l'autre. À chacun sa façon de répondre au devoir de mémoire. N'hésite pas, ami lecteur, à me faire quelques autres suggestions...
Un beau film, mais troublant. Faut-il maquiller la vérité, pour faire paraître le monde plus beau, au risque d'occasionner par la suite des désillusions encore plus sévères ?
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