vendredi 28 février 2014

Un test concluant ?

Une entreprise. Un poste à pourvoir. Huit candidats. Point positif pour lui: Exam ne s'encombre pas d'explication superflue. L'histoire démarre par courtes petites séquences introductives des personnages principaux. On ne voit même pas encore leurs visages. Cravates resserrées, vestes ajustées, mains lavées... à chacun son petit rituel avant d'aller affronter l'ultime processus de sélection pour rejoindre peut-être une mystérieuse société. Des plus prometteurs, le résumé du film que j'avais lu un peu avant trouve là une parfaite illustration.

Exam peut facilement être présenté comme un vrai thriller. L'épreuve qui va permettre à la société mystère d'identifier sa nouvelle recrue est particulière. Enfermés dans une pièce et surveillés par un garde armé, les postulants n'ont à leur disposition qu'une feuille de papier vierge et un crayon. Objectif: répondre à une question... qui ne leur a pas été posée, sans entrer en contact avec l'examinateur, sans gâcher leur papier et sans quitter les lieux, sous peine de disqualification immédiate. Temps imparti: 80 minutes. Parce que le film est tourné en temps (presque) réel, le suspense et la tension vont crescendo. Parce que chaque candidat veut le poste, il est aussi question d'élimination des supposés faibles au profit des prétendus forts. Même si ce thème peut sembler banal, son traitement ne l'est pas.

Deux aspects du film m'ont moins convaincu. Il  y a tout d'abord le fait qu'il se nourrit trop vite d'invraisemblances ou disons de caricatures. Quand on commence à connaître les personnages, certains s'avèrent un peu trop "beaux" pour être crédibles. C'est vrai qu'on nous a dit aussi que ces huit-là étaient déjà les rescapés d'une longue sélection antérieure, mais bon... leur profil semble parfois un peu trop conçu pour la seule efficacité cinématographique. L'autre point que j'ai jugé décevant, c'est la conclusion. Quand, en fin de métrage, la lumière est faite sur tout ce qu'il fallait comprendre, la réponse à la question apparaît assez triviale. Pire: le propos devient consensuel, sur la base de la dichotomie habituelle, bons d'un côté, méchants de l'autre. Exam aurait pu aller plus loin, mais reste d'une perversité bien sage.

Exam
Film britannique de Stuart Hazeldine (2010)

Je me répète: il y avait mieux à faire à partir de cet excellent point de départ. Parler des rivalités au sein de l'entreprise m'apparaît vraiment tout à fait pertinent aujourd'hui, mais la drôle de note réconciliatrice finale m'a dépité. Chacun aura son opinion, bien sûr. La mienne est que ce petit film, sorti en 2012 et dans trois salles seulement en France, a réveillé mon envie de voir Le couperet. Merci alors de bien vouloir attendre encore un peu avant que j'en reparle...

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