mardi 24 décembre 2013

Les enfants, sa muse

Je commencerai cette chronique en vous souhaitant à toutes et tous une très joyeuse fête de Noël. Au pied du sapin, j'ai beaucoup hésité cette année avant de choisir les oeuvres qui accompagneront la fin d'année sur Mille et une bobines. Au hasard d'une programmation télévisuelle inattendue, j'ai fini par découvrir Neverland, un joli film consacré à James M. Barrie, l'auteur écossais de Peter Pan (1911). Cette adaptation assez libre d'une histoire vraie a attiré mon regard grâce aux deux comédiens principaux: Kate Winslet et Johnny Depp.

Après visionnage, je confirme: nous tenons là un bon film de Noël. Inutile de vous répéter encore une fois que je suis un grand amateur du cinéma en costumes, pas vrai ? Sur ce plan, Neverland m'a offert une double dose de plaisir: la reconstitution de la Londres victorienne est splendide, mais le long-métrage nous propose aussi une excursion dans l'imaginaire de Barrie, qui ne manque pas d'attrait. Le Pays imaginaire ressuscité ultérieurement par les studios Disney prend ici des allures de paradis pour les petits et grands enfants. L'enfance justement, c'est le thème principal de l'intrigue qu'il nous est donné d'apprécier. On nous montre comment un auteur, créatif mais privé de succès, fait un jour la rencontre d'une famille - quatre garçons encore jeunes et leur mère, veuve depuis peu - et trouve finalement dans leur contemplation l'inspiration d'une oeuvre nouvelle. S'il est question d'amour parfois, le sentiment s'exprime beaucoup de pudeur.

Pas encore tombé dans l'auto-caricature à haute dose, Johnny Depp m'est apparu très touchant, dans ce rôle sensible. Kate Winslet l'honore d'un vis-à-vis parfait, si belle dans ses toilettes d'époque. Quant aux enfants de la distribution, ils jouent très bien leurs rôles respectifs et donnent à penser qu'ils constituent une authentique tribu fraternelle. Les cinéphiles noteront l'apparition d'un Dustin Hoffman barbu dans un petit rôle de directeur de théâtre. Bref, la distribution tient la route ! Un bémol en revanche pour le ton du film: l'idée originelle est bonne, mais il est dommage que le réalisateur ait choisi de forcer le trait sur l'aspect tragique de ce qui s'est réellement passé il y a un siècle. Très belle pourtant et primée d'un Oscar, la musique renforce cette impression désagréable que l'on cherche à nous faire pleurer. Quitte à cela, l'intrigue aurait peut-être gagné à se prolonger jusqu'à l'aube de la guerre. Une autre triste fin aux rêves d'enfant...

Neverland
Film anglo-américain de Marc Forster (2004)

De nationalité suisse, il semblerait que le réalisateur soit aujourd'hui l'un des bons "faiseurs" du cinéma anglo-saxon, sa carrière l'amenant sur des projets très variés - à voir dans mon index, un James Bond avec Daniel Craig et un film de zombies autour de Brad Pitt. Objectivement, le parcours de Johnny Depp est moins aventureux. Disons également que le film d'aujourd'hui confirme que je préfère ses "vieux" longs-métrages, comme Arizona dream par exemple. Pour Kate Winslet, revoyez Eternal sunshine of the spotless mind !

1 commentaire:

  1. Je l'avais vu autrefois et j'avais bien aimé, il me semble. J'ai vu qu'il passait à la télé, je l'ai enregistré ! Billet un de ces jours sur mon blog.

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