Le bonheur cinématographique repose entre autres sur la surprise. C'est un peu comme avec les gens dans la vraie vie, en fait. Découvrir qu'un artiste du septième art est capable de prendre à contre-pied l'essentiel de vos attentes pour vous emmener vers un registre nouveau pour lui, je trouve que c'est magique. Et je suis heureux d'avoir ressenti un peu de cette magie devant Le rêve de Cassandre. On a plus ou moins apprécié le choix de Woody Allen de tourner trois de ses films à Londres. Celui-là renforcera le respect que j'ai pour lui.
Un respect teinté d'admiration, pour le coup: dans cet opus britannique, Woody nous embarque dans l'histoire de deux frères, Ian et Terry. Lui qui a filmé d'innombrables quartiers bourgeois s'offre cette fois une incursion dans les milieux populaires. Le film démarre à peine que les deux frangins s'achètent un bateau, petit plaisir jugent-ils, mais vrai caprice d'adulescent, en réalité. Il sera bientôt question de dette excessive et d'absence de solutions pour la régler. Le rêve de Cassandre est en réalité un vrai cauchemar. À peine auront-ils humé l'air d'une vie meilleure que Ian et Terry devront revenir à la réalité de leur (petite) condition sociale. Pour se sortir sans dommage du bourbier financier, ils feront alors appel à un frère de leur mère, riche parmi les riches. Très mauvais choix: la décision les conduira plus bas encore - je vous laisse désormais voir pourquoi et comment. Brillante composition d'Ewan McGregor et Colin Farrell !
Si Woody m'a donc étonné en tricotant cette histoire, il me semble juste de dire qu'il ne renonce pas non plus à toutes ses habitudes. Certes, une fois n'est pas coutume, il a délaissé le jazz pour appuyer ses images et misé sur un compositeur et compatriote, Philip Glass. Le casting féminin, lui, reste dans la norme Allen: d'une beauté éblouissante et d'un talent affirmé. La petite nouvelle de service s'appelle Hayley Atwell, que les fans de séries ont peut-être découvert plus tard dans Les piliers de la Terre. Je retiens surtout la prestation de Sally Hawkins, personnage le plus pathétique du film, femme amoureuse en proie à la névrose de son mari, Don Quichotte combattant sans le savoir un moulin invisible. Vous trouverez peut-être mes explications quelque peu énigmatiques. Dont acte. J'espère avant tout vous donner envie de vous plonger dans ce récit vénéneux. Car c'est bien connu: bien mal acquis ne profite jamais...
Le rêve de Cassandre
Film anglo-américain de Woody Allen (2007)
Avant de s'offrir un petit tour en Espagne, le réalisateur new-yorkais était donc de passage à Londres pour trois films: Match point, Scoop et Le rêve de Cassandre. Des deux que je connais, c'est le dernier que je préfère. En attendant de retrouver la belle Scarlett Johansson dans le volet intermédiaire de cette non-trilogie, je vous invite à oser ce Woody différent des autres, tout à fait digne de l'école britannique du thriller. Il a certes quelques défauts, mais pas de quoi s'en priver.
----------
Est-ce que mon assertion finale fait l'unanimité ?
Non ! Elle et Lui de "L'oeil sur l'écran" sont moins emballés que moi. En revanche, on parle en bien du film sur "Le blog de Dasola". Plaisir aussi chez "Mon cinéma, jour après jour" et "Sur la route du cinéma".
Un respect teinté d'admiration, pour le coup: dans cet opus britannique, Woody nous embarque dans l'histoire de deux frères, Ian et Terry. Lui qui a filmé d'innombrables quartiers bourgeois s'offre cette fois une incursion dans les milieux populaires. Le film démarre à peine que les deux frangins s'achètent un bateau, petit plaisir jugent-ils, mais vrai caprice d'adulescent, en réalité. Il sera bientôt question de dette excessive et d'absence de solutions pour la régler. Le rêve de Cassandre est en réalité un vrai cauchemar. À peine auront-ils humé l'air d'une vie meilleure que Ian et Terry devront revenir à la réalité de leur (petite) condition sociale. Pour se sortir sans dommage du bourbier financier, ils feront alors appel à un frère de leur mère, riche parmi les riches. Très mauvais choix: la décision les conduira plus bas encore - je vous laisse désormais voir pourquoi et comment. Brillante composition d'Ewan McGregor et Colin Farrell !
Si Woody m'a donc étonné en tricotant cette histoire, il me semble juste de dire qu'il ne renonce pas non plus à toutes ses habitudes. Certes, une fois n'est pas coutume, il a délaissé le jazz pour appuyer ses images et misé sur un compositeur et compatriote, Philip Glass. Le casting féminin, lui, reste dans la norme Allen: d'une beauté éblouissante et d'un talent affirmé. La petite nouvelle de service s'appelle Hayley Atwell, que les fans de séries ont peut-être découvert plus tard dans Les piliers de la Terre. Je retiens surtout la prestation de Sally Hawkins, personnage le plus pathétique du film, femme amoureuse en proie à la névrose de son mari, Don Quichotte combattant sans le savoir un moulin invisible. Vous trouverez peut-être mes explications quelque peu énigmatiques. Dont acte. J'espère avant tout vous donner envie de vous plonger dans ce récit vénéneux. Car c'est bien connu: bien mal acquis ne profite jamais...
Le rêve de Cassandre
Film anglo-américain de Woody Allen (2007)
Avant de s'offrir un petit tour en Espagne, le réalisateur new-yorkais était donc de passage à Londres pour trois films: Match point, Scoop et Le rêve de Cassandre. Des deux que je connais, c'est le dernier que je préfère. En attendant de retrouver la belle Scarlett Johansson dans le volet intermédiaire de cette non-trilogie, je vous invite à oser ce Woody différent des autres, tout à fait digne de l'école britannique du thriller. Il a certes quelques défauts, mais pas de quoi s'en priver.
----------
Est-ce que mon assertion finale fait l'unanimité ?
Non ! Elle et Lui de "L'oeil sur l'écran" sont moins emballés que moi. En revanche, on parle en bien du film sur "Le blog de Dasola". Plaisir aussi chez "Mon cinéma, jour après jour" et "Sur la route du cinéma".
Un de mes préférés du grand Woody !
RépondreSupprimerBonsoir Martin, d'abord excellente année 2014 et merci à nouveau pour le lien sur ce film qui m'avait en effet bien plu. Je trouve que Colin Farrell est vraiment un acteur à suivre. Bonne soirée.
RépondreSupprimer