mercredi 20 novembre 2013

Carpates terribles

Quand, voilà un mois, j'ai publiquement envisagé de vous présenter les plus vieux films de Roman Polanski, je n'avais pas de vue particulière sur Le bal des vampires. J'ai profité de son passage récent sur Arte pour le découvrir. A posteriori, je tente un jeu de mot dans le titre de ma chronique pour dire qu'effectivement, j'ai trouvé ce film culte... pas terrible. Suis-je victime d'un malentendu ? J'espérais rire et je n'ai même pas esquissé un sourire. Cette parodie de film de genre m'est apparue plus kitsch que décalée. Déception !

Il paraît que, pour sa toute première sortie en salles, le long-métrage était précédé d'un dessin animé dévoilant toute l'intrigue. Il aurait peut-être fallu en faire un film d'animation, point barre. Je suis vraiment désemparé à l'idée de dire du mal d'une oeuvre qui aurait pu me plaire. J'ai même du mal à comprendre ce qui coince exactement. Peut-être simplement que cette histoire de scientifique venu vérifier l'existence des monstres suceurs de sang au fin fond des Carpates m'est apparue trop grosse pour être vraie. L'outrance qui caractérise le jeu des différents comédiens m'a en quelque sorte empêché d'apprécier le reste. Le paradoxe ultime: alors que j'étais prêt à tenir compte de l'âge du film pour me contenter de costumes et décors cheap, c'est en cela que je juge Le bal des vampires le mieux réussi.

Avec un peu d'humilité, je peux tout à fait admettre qu'il me manque des connaissances en matière de vieux cinéma pour apprécier l'hommage de Roman Polanski à sa juste valeur. C'est un fait indiscutable que mes références vampiriques de l'époque sont faibles et le sont davantage encore à mesure qu'on remonte dans le temps. C'est peut-être également le personnage que joue le réalisateur franco-américain lui-même qui me donne l'impression d'une ineptie cinématographique de jeunesse. Je suis sévère quand je suis frustré. Quand Le bal des vampires a commencé, j'ai cru être l'ado boutonneux qui garde les affaires des pseudo-copains partis s'amuser sur la piste de danse. J'espère avoir plus de chance - et de plaisir - quand il s'agira de m'aventurer encore dans cette vaste filmographie.

Le bal des vampires
Film anglo-américain de Roman Polanski (1967)

Les connaisseurs auront sans doute remarqué que je suis resté muet sur Sharon Tate, actrice principale et future femme du réalisateur. C'est terrible de le dire, mais je crois que le film est resté célèbre également parce que, deux années plus tard, elle a été assassinée avec une effroyable sauvagerie, la réalité dépassant alors la fiction. Côté cinéma et films de vampires, je préfère le charme romantique du Nosferatu de Werner Herzog - ce n'est certes pas une parodie. Vous voulez rire ? Allez plutôt voir du côté de Frankenstein Junior...

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Et si, décidément, vous me trouvez rabat-joie...

Vous pourrez lire l'avis d'Aelezig sur "Mon cinéma, jour après jour". Phil donne lui aussi son analyse, sur "La cinémathèque de Phil Siné".

1 commentaire:

  1. Bonjour Martin, je suis d'accord avec toi que ce n'est pas un film terrible malgré son côté culte et qu'il y ait Sharon Tate. C'est un peu lourdingue. Polanski a fait mieux depuis. Je te conseille La Vénus à la fourrure par exemple. Bonne après-midi.

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