lundi 21 octobre 2013

Un pur psychopathe

J'attaque la semaine avec du costaud. Un petit mot pour mes lecteurs puristes, d'abord: si j'ai cru honnête d'attribuer la nationalité américaine à The killer inside me, le réalisateur, lui, est anglais. Quant à l'équipe de production, elle a également bénéficié de fonds canadiens et suédois. Était-il trop ardu de faire le film dans un pays donné ? Je n'en sais rien, mais je me dis que c'est tout à fait possible. Au-delà du scénario, j'imagine que la façon dont le long-métrage traite de la violence peut avoir rebuté quelques mécènes potentiels.

The killer inside me raconte l'histoire d'un jeune flic, Lou Ford. Années 50, Texas. Notre homme a pour mission de s'occuper du cas d'une prostituée un peu trop tapageuse. Or, surprise, de représentant de la loi pétri de bonnes manières, il devient vite un client ordinaire. Enfin non, pas tout à fait ordinaire: la relation qu'il développe ressemble à de l'amour, un amour particulier, d'ailleurs, puisque basé sur des rapports sadomasochistes. Et hop ! Premier rebondissement majeur du long-métrage: le petit flic découvre que la gagneuse fait aussi commerce de son corps avec le fils d'un notable. Plus important encore, ledit notable pourrait bien être responsable d'un accident mortel pour le frère du policier. Vous suivez toujours ? L'intrigue part là-dessus et le film se fait récit d'une vengeance. Cette dernière exécutée, il s'agira ensuite de suivre un à un les pas du policier ripou. L'occasion d'approcher de près un personnage de pur psychopathe...

Je vous préviens: n'en déplaise à Jessica Alba, ce que vous verrez ici n'est pas forcément agréable à regarder. Soyons clair: à deux reprises au moins, ce que la caméra ose montrer frise l'insoutenable. Il a pu être reproché à Michael Winterbottom une certaine complaisance. Moi qui me suis avéré plutôt "solide" pour endurer ces images, je dois dire toutefois que j'ai du mal à comprendre comment elles ont pu sortir avec juste une interdiction aux spectateurs de moins de 12 ans. En dehors même de cet aspect des choses, The killer inside me conserve d'après moi quelques défauts et notamment l'usage répété de flashbacks pour éclairer la personnalité de son personnage principal. Dommage, car la sobriété de Casey Affleck suffit largement à donner le frisson ! Le frère de Ben est à coup sûr l'atout numéro 1 de ce film noir et rouge sang. Pour la bonne bouche, on savourera aussi, en costumes, accessoires et décors, une belle reconstitution.

The killer inside me
Film américain - etc... - de Michael Winterbottom (2010)

Pour une fois, je trouve que le titre en anglais "claque" et permet d'anticiper sur un personnage aussi glacial que Mister Hyde. Il me faut vous dire que vous n'aurez guère de Docteur Jekyll pour compenser. Ce n'est pas tous les jours qu'une oeuvre cinématographique s'appuie sur un "héros" aussi négatif. Bien que largement moins brillant formellement parlant, le film a pu me faire penser à Psychose. Notez pour finir que sa conclusion m'a paru beaucoup plus sombre encore...

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Le film fait débat. D'autres pages l'ont donc évoqué...

- "Sur la route du cinéma" - avec mention spéciale à Casey Affleck.
- "Mon cinéma, jour après jour" - qui lui attribue la note de 7/10.
- "L'oeil sur l'écran" - le rédacteur dit le trouver "très prenant".
- "L'impossible blog ciné" - qui en parle sans emballement.

Enfin, pour être complet, vous apprendrez que...
1) le film adapte un roman éponyme de Jim Thomson, édité en 1952.
2) Ordure de flic (Burt Kennedy / 1976) est une autre version ciné.

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