samedi 11 mai 2013

Chronique terrienne

Le fait que Tom Cruise soit scientologue n'a jamais, je crois, altéré l'idée que je pouvais me faire de ses films. Il me semble que j'ai toujours abordé son travail sans tenir compte de son idéologie, même si, bien sûr, l'image que je m'en fais n'est pas spécialement bonne. C'est en tout cas sans trop penser à cet aspect particulier que je suis allé voir Oblivion, le dernier film de la "star" hollywoodienne. Je veux ici saluer mon ami Jean-Michel, qui m'a motivé pour cette séance cinéma. Sans lui, j'aurais pu laisser de côté cet honnête blockbuster.

Je l'ai déjà dit: j'ai souvent des difficultés à aimer la science-fiction. Cela dit, plus je découvre des oeuvres futuristes, plus je m'aperçois que ce genre peut me plaire et confirme un critère d'appréciation établi en quelques occasions: il faut que, du futur fantasmé, je puisse tirer une impression pour le temps présent. Je reste trop cartésien pour perdre tous mes repères temporels, je crois. Bref: Oblivion m'a bien plu parce qu'il repose sur une situation que j'ai très vite admise. Sur une Terre ravagée par une guerre nucléaire et désormais désertée par les humains, un homme et une femme assurent la surveillance technique de stations énergétiques alimentant une station orbitale. Tom Cruise est Jack Harper, ouvrier spécialisé dans la maintenance de drones censés détecter et éliminer les dernières formes de vie extra-terrestres menaçant ce qui, sur Terre, sert encore à la survie de l'humanité. Il assume sa mission en toute efficacité et se contente finalement du bonheur de pouvoir rester sur sa planète natale. Jusqu'à un jour donné, où cette agréable routine se trouve enrayée...

Oblivion pose quelques vraiment questions passionnantes. Il s'écarte franchement de ces films d'action bruts de décoffrage, où le scénario se résume trop souvent à un duel du bien contre le mal. Je dis bravo au réalisateur Joseph Kosinski, qui signe ici l'adaptation au cinéma d'une histoire qu'il a lui-même écrite. Si sa conclusion manque un peu de noirceur à mon goût, je ne veux surtout pas oublier l'intelligence des thèmes abordés et la qualité d'écriture de l'ensemble. Il y a quelque chose d'incarné dans cette aventure, je trouve, et ça m'a fait plaisir de le ressentir sur grand écran. Le long-métrage dure un peu plus de deux heures et rebondit assez souvent pour éviter les temps morts. Il faut dire aussi qu'il est éblouissant sur le plan graphique ! Volontairement, j'ai choisi de ne pas trop en montrer pour préserver vos mirettes: amateurs du genre, vous allez en prendre plein la vue ! Avec ça, les acteurs passent rapidement à l'arrière-plan, Tom Cruise et Morgan Freeman compris. Il faut dire que la jolie Olga Kurylenko n'arrive pas à dégager grand-chose niveau émotion. J'ai trouvé nettement plus touchante la prestation d'une comédienne que j'ai d'ailleurs découverte à l'occasion: la Britannique Andrea Riseborough. Même s'il s'avère plus développé et donc peut-être un peu plus simple à jouer, cette autre "bombe" étaye son personnage de son charisme.

Oblivion
Film américain de Joseph Kosinski (2013)

J'ai découvert le cinéaste avec Tron l'héritage, remake du classique des années 80. J'ai donc vu toute sa filmographie à ce jour. Il est parvenu à m'intéresser à son travail grâce à l'extrême qualité graphique de ses oeuvres. Je crois savoir que désormais, il planche sur une suite à la saga Tron - et il est ma foi possible que j'y revienne quand j'aurai plus d'infos. J'espère qu'il se montrera ensuite capable de franchir un cap au niveau des scénarios. Bons débuts, à suivre...

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Et maintenant, pour aller dans l'autre sens...

Vous pouvez lire la chronique de Pascale ("Sur la route du cinéma").

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