mercredi 7 novembre 2012

La fille de papier

Les bons sentiments n'ont pas toujours la cote. Même si le cinéma puise souvent son inspiration dans l'amour et l'eau fraîche, il est assez rare de tomber sur une perle dans ce large genre qu'on appelle la comédie romantique. Je dirais toutefois que j'en ai vu une dernièrement. Elle s'appelle Ruby n'est "que" le second long-métrage d'un duo de réalisateurs (j'y reviendrai). Quelle maîtrise, pourtant ! Après quelques minutes pour la mise en place du personnage principal, le film se déroule sans temps mort. Je me suis ré-ga-lé !

Elle s'appelle Ruby et c'est une jeune femme d'une rousseur pétillante. Lui, c'est Calvin, son créateur. La tête à l'envers à force de câliner son nounours sur le divan de son psy. Écrivain au succès XXL dix ans auparavant, le jeune homme traîne son mal-être existentiel, persuadé que les filles qui s'intéressent à lui ne voient que l'auteur. Il vit donc seul avec son chien, baptisé Scotty en clin d'oeil à F. Scott Fitzgerald. Un beau matin, après avoir rêvé de celle qui pourrait être la muse de son second roman, Cal... la retrouve dans son appartement, en train de manger des cornflakes. "Tu m'as manqué, cette nuit, pendant que tu écrivais", lui dit-elle. Surprise ! Frayeur ! Sentiment de malaise encore plus fort ! L'incroyable vérité saute aux yeux: la fantasmagorie s'est incarnée. Ruby existe ! Mieux, sans qu'on lui demande, elle prépare le petit-déjeuner ! Bientôt, il s'avère aussi qu'elle est visible pour tout le monde...

Tirer un film de cette idée n'était pas forcément des plus évidents. J'avoue que, pour le titre de ma chronique, j'ai volontairement repris celui d'un roman de Guillaume Musso, distrayant, sans plus. Côté cinéma, en revanche, j'ai donc pris beaucoup de plaisir à suivre l'évolution de cette histoire. Le scénario de Zoe Kazan, petite-fille d'Elia et comédienne dans le rôle-titre, est rudement bien ficelé, avec juste ce qu'il faut de rebondissements pour nous embarquer gentiment, plus loin que les bonnes intentions de départ. Je dois dire aussi qu'Elle s'appelle Ruby doit beaucoup au jeu de son acteur principal, Paul Dano, que je découvrais à l'occasion. J'ai apprécié également de retrouver quelques visages connus et sympathiques dans les rôles secondaires, à l'image d'Annette Bening, Elliott Gould ou encore Antonio Banderas. Aux rythmes d'une bande originale largement francophone, voici mon petit coup de coeur du moment !

Elle s'appelle Ruby
Film américain de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2012)

La référence est certes un peu écrasante, mais j'ai moi aussi trouvé que le film produisait parfois un écho avec ceux de Woody Allen. Personnellement, j'ai aussi saisi une petite référence à Billy Wilder. Pour revenir à plus de modestie, je note que le duo de réalisateurs s'était déjà illustré avec Little miss Sunshine, que je n'ai pas vu encore, mais qu'on présente parfois comme un petit bijou du cinéma indépendant US. Moi, je vous propose également une comparaison avec Eternal sunshine of the spotless mind. Ou, sur un ton toutefois plus sombre dans sa conclusion, avec le méconnu Restless.

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Un autre avis vous intéresse ?

Lisez celui de Pascale, de "Sur la route du cinéma": elle a aimé aussi. David, de "L'impossible blog ciné", évoque le film en quelques mots.

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