Un peu de la mythologie des Oscars, c'est qu'il y a de grands gagnants et de grands perdants. Cette année, dans la peau sèche du loser magnifique, les chroniqueurs ont placé
Avatar. Anecdote amusante après coup: comme son vainqueur, le film de James Cameron pouvait prétendre à neuf récompenses. Autre ironie du sort: le Canadien est finalement battu par... son ex-femme ! Bon, je suppose qu'il pourra tout de même se consoler avec les résultats du box office. Et si jamais ça ne suffisait pas, l'Académie lui a tout de même attribué trois trophées, pour la direction artistique, la photo et les effets visuels. Rien de surprenant, mais rien d'immérité. Meilleure chance la prochaine fois ? On verra bien. J'ai appris ce matin que le projet de James Cameron d'adapter un livre sur Hiroshima avait du plomb dans l'aile. L'ouvrage n'était en fait pas encore sorti et il est aujourd'hui bloqué chez l'imprimeur, soupçonné de faux témoignages.
Un outsider qui s'en tire avec de vrais honneurs, c'est
Crazy heart. Petit clin d'oeil à ma paresse: avant d'abandonner pour fatigue soudaine, j'avais prévu d'aller voir le film... hier ! Je n'y ai pourtant pas renoncé et j'ai maintenant une deuxième bonne raison d'espérer y admirer Jeff Bridges, qui, en tant que personnage principal, décroche son premier Oscar du meilleur acteur (au cinquième essai). Faut croire que sa voix plait également, puisque le film est aussi récompensé d'un Oscar de la meilleure chanson originale.
Maintenant, question: pourrai-je découvrir
The blind side en salles ? Allociné me confirme qu'il n'est pas encore sorti sous nos latitudes. Paraîtrait-il aussi qu'il passera directement au format vidéo du côté de la Belgique. Cette histoire d'un Noir joueur de football américain sera peut-être sauvée
in extremis par Sandra Bullock, récompensée hier de l'Oscar de la meilleure actrice, juste après son Razzie Award du plus mauvais rôle féminin de l'année pour un autre film. Mouais. Vu mon tout petit intérêt pour l'actrice et l'intrigue, pas sûr du tout encore que ce paradoxe du genre insolite suffise à me motiver...
L'Oscar du meilleur second rôle masculin, lui, ne me surprendra plus. J'ai déjà parlé ici de la prestation de Christoph Waltz en colonel nazi dans
Inglourious basterds. Faut-il que je répète que je l'ai moi aussi trouvée tout à fait convaincante ? Pas sûr. Vous me permettrez juste d'espérer revoir ce comédien jusqu'alors méconnu dans d'autres rôles. Histoire de voir si, en plus du reste, il tient la distance.
Pour ce qui est de
Precious, sans avoir vraiment de raison objective, je crois que je vais passer mon tour. Bon, OK, respect pour cette Afro-Américaine qui apprend à lire à seize ans et découvre enfin la vie. Maintenant, je ne suis pas sûr que ça me passionne tant que je lui donne le rang d'une priorité. Et même si le film est reparti avec deux trophées, à savoir celui du meilleur second rôle féminin pour Mo'Nique et celui du meilleur scénario adapté.
Côté animation, c'est Pixar qui décroche cette année la plus grosse des timbales, avec l'Oscar du meilleur film... d'animation (!) et celui de la meilleure musique pour
Là-haut. J'ai très largement oublié toutes les notes, mais pas les images: la consécration me paraît donc assez méritée dans l'ensemble. Dans la catégorie court-métrage, d'animation toujours, la statuette dorée est pour
Logorama, film inconnu au bataillon, mais qui vient de France. Reconnaissance professionnelle, donc, pour un compatriote: Nicolas Schmerkin.
Le prix du court métrage revient à Joachim Back et Tivi Magnusson. Jamais entendu parler avant ce matin devant la liste des lauréats. Pour marquer le coup, je note tout de même qu'ils repartent couronnés pour
The news tenants. Sait-on jamais: si j'ai l'occasion d'en découvrir davantage, j'aurais peut-être également la présence d'esprit de vous en redire un mot. Et en attendant, je reste également preneur de toute information complémentaire.
On en arrive aux accessits techniques, avec pour commencer l'Oscar des meilleurs costumes. L'Académie l'a attribué hier soir à
Victoria, les jeunes années d'une reine. Encore un film que je n'ai pas vu. Cela dit, j'aime bien les fresques historiques au cinéma. Autant dire que, s'il me passe sous la main, je pourrais lui donner sa chance. D'ailleurs, les images fixes que j'ai aperçues ici et là m'ont bien donné l'impression d'un travail artistique de très bonne facture.
Voir le nouvel épisode de
Star Trek me tente beaucoup moins. Je n'ai jamais été très amateur de science-fiction et le peu que je connais de cette saga ne m'a pas enthousiasmé outre mesure. Je ferai encore un petit effort si cet idiot de Spock daigne réparer la machine conçue pour les téléportations. Sinon, tant pis: je me contenterai juste d'indiquer que ses nouvelles aventures ont été distinguées de l'Oscar du meilleur maquillage. Et hop ! Démythifiées, les oreilles du Vulcain !
Comme nous, lors de leur remise des Prix du cinéma, les Américains jettent un oeil à ce qui se passe ailleurs sur la planète. Je note aujourd'hui qu'ils ne sont pas allés chercher loin leur meilleur film étranger.
El secreto de sus ojos (alias
Dans ses yeux en français) vient d'Argentine et se présente comme une enquête sur la mort d'une jeune femme et sa reprise comme thème d'ouvrage littéraire. Désolé, mais je n'en sais pas beaucoup plus, si ce n'est qu'il sera possible de le voir dans nos cinémas à compter du 21 avril.
Restent les prix des documentaires. Côté court-métrage, le trophée est revenu à
Music by Prudence, qui parle d'une petite fille malade qui se transcende grâce à la musique. En format long, le jackpot doré est allé à
The cove, reportage sur le massacre de dauphins orchestré au large d'un village japonais, produit par notre bon vieux Luc Besson national. Je note que le propos fait polémique là-bas et ça m'incite d'emblée à prendre les choses avec précaution. Chronique terminée pour aujourd'hui. Je vous donne rendez-vous: comme vous le verrez la prochaine fois, j'ai prévu de vous reparler de mammifères marins.