samedi 13 mars 2010

Pas si élémentaire...

Un duo qui a de la gueule: sorti de la salle, c'est ce que j'ai d'abord retenu de la dernière aventure de Sherlock Holmes sur les écrans cinéma. Anglais exilé aux Etats-Unis pour se marier avec Madonna, Guy Ritchie n'a pas tout à fait violé Conan Doyle: son film conserve une imagerie indéniablement British. Avoir choisi de confier le rôle du célèbre prince des énigmes à l'Américain Robert Downey Jr n'affecte pas cette qualité-là, au contraire: l'intéressé est tout à fait crédible. Et que dire de Jude Law, dans la peau du fameux docteur Watson ? Personnellement, je l'ai trouvé encore meilleur, sa classe naturelle rendant ici un bel hommage au flegme supposé spontané chez ses compatriotes. Je le répète: l'association du New Yorkais avec le Londonien fait beaucoup pour le charme de ce film de fait attendu au tournant. Casting réussi et première mission accomplie.

Il faut souligner aussi que l'intrigue se déroule dans une Londres merveilleusement reconstituée, ce qui permet de l'aborder immédiatement, presque frontalement. Un peu plus de deux heures durant, on oublie aisément qu'on est assis dans un fauteuil de cinéma et, à condition de ne pas s'endormir (clin d'oeil subtil !), on passe vraiment un vrai bon moment. Mais attention, tout de même ! Sherlock Holmes, c'est du pop corn et rien d'autre. Revenir au héros le plus adapté de toute l'histoire de la littérature attire inévitablement les comparaisons et, à ce petit jeu, Ritchie ne sort pas toujours gagnant. Passez votre chemin si vous souhaitez uniquement voir résolues des enquêtes tarabiscotées. Holmes le fait aussi, oui, mais plutôt à la force de ses poings qu'en faisant marcher son cerveau. En résumé, son bel esprit de déduction est toujours bien présent, mais ce que nous voyons est plutôt un film d'action qu'autre chose de plus malin. On pourra trouver ça dommage.

Encore une fois, c'est dans l'interaction des deux personnages majeurs que j'ai trouvé le plus d'intérêt à ce film. Imaginez notamment un détective geek, enfermé chez lui quand il fait beau, un peu comme un gamin devant ses jeux vidéo. Imaginez aussi l'ami de ce détective, médecin de son état, soucieux à la fois d'abandonner la colocation et d'inciter le fainéant à sortir prendre l'air. "Watson, je ne peux pas, il n'y a rien à faire, à l'extérieur !". C'est avant tout grâce à ces dialogues de vrai-faux couple que j'ai apprécié ce Sherlock Holmes. Ô miracle ! Moi qui n'aime pas franchement les suites, je suis même prêt à en redemander. Et ainsi, je me rends compte d'une chose: finalement, le fil conducteur qui est suivi ici, la course au grand méchant qui veut abattre définitivement le royaume britannique, tout ça n'a plus d'importance. Tant pis, dans le fond, si on s'écarte assez nettement de l'esprit même des bouquins. Je note qu'après la séance cinéma, j'ai eu envie d'en relire quelques-uns. En soi, n'est-ce pas déjà bon signe ?

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