samedi 16 juin 2012

Les dollars ou la prison

Une chronique de Martin

La bande originale de The Blues Brothers ? Je me souviens: c'est l'un des premiers albums que j'ai achetés. En revanche, je ne sais plus comment j'avais connu cette musique. Le film, je l'ai découvert récemment, bien longtemps après. J'avais encore en tête l'image classique de Jake et Elwood Blues en costumes noirs, chapeaux noirs et lunettes noires. Point de départ: le premier frère sort de prison.

L'autre l'attend à l'extérieur... dans une voiture de police. Musiciens intermittents de la légalité, les deux gaillards cherchent de l'argent. Leur idée, c'est en effet de venir en aide à l'orphelinat où ils ont été éduqués. La mère supérieure qui le dirige leur apprend qu'il sera fermé si la communauté ne peut régler 5.000 dollars d'arriérés fiscaux. Elwood se sent "en mission pour le Seigneur": la solution préconisée, c'est de reformer The Blues Brothers, ce qui nécessite d'aussitôt partir à la recherche des anciens membres du groupe. Argument de scénario simpliste, certes, mais parcours semé d'embûches: sur la route, les deux frangins croiseront des flics déterminés à les renvoyer en prison, des militants néonazis humiliés et revanchards, ainsi que l'ex-petite amie de Jake, abandonnée quelques jours avant le mariage et pas tellement prête à pardonner. Logiquement, à ce stade, vous devriez déjà avoir compris que le film n'est pas très sérieux. Ce n'est rien de le dire ! La course-poursuite qui s'engage entre les Blues et tous ceux qui veulent en découdre avec eux dure - presque - jusqu'au générique final. Elle est rythmée par de nombreux standards de rythm'n'blues américain. Ça swingue !

C'est même l'intérêt du long-métrage, que d'aucuns ont pu présenter comme une comédie musicale. Aux côtés du duo mythique constitué par John Belushi et Dan Aykroyd, on voit défiler un nombre impressionnant des grandes vedettes de la musique afro-américaine de l'époque, de James Brown à Aretha Franklin, en passant notamment par Cab Calloway, Ray Charles et John Lee Hooker. Évidemment, mieux vaut apprécier ces sonorités pour profiter pleinement du spectacle. The Blues Brothers ? Ils vivent d'ailleurs eux-mêmes en vrai groupe et c'est donc en bonne et belle harmonie que tout ce petit monde chante et danse. Que les cinéphiles restent concentrés: le film leur envoie aussi quelques clins d'oeil amusants via la présence - il est vrai souvent furtive - de stars du grand écran. On aperçoit ainsi Frank Oz, Carrie "Princesse Leia" Fisher et même, en restant particulièrement attentif, le jeune... Steven Spielberg ! Les péripéties de l'intrigue, elles, tournent autour des roublardises des Blues et des carambolages automobiles. Trop sérieux, s'abstenir !

The Blues Brothers
Film américain de John Landis (1980)
Je crois ne pas faire offense au cinéaste en disant que c'est sa bande originale qui fait que le long-métrage est resté dans les annales. Peut-être jugez-vous que ce n'est pas un motif suffisant pour le voir. C'est pourtant d'après moi le principal des bons: le premier plaisir profite bien aux oreilles. Pour les yeux et l'esprit, il faut savoir apprécier le long-métrage pour ce qu'il est: une vraie pantalonnade. La seule comparaison qui me vient est Un monde fou, fou, fou, fou. Autant avouer que tout cela n'est pas des plus sensés non plus...

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Au fait, chers amis cinéphiles...
Dans la nuit d'hier à aujourd'hui, Mille et une bobines vient d'effacer une nouvelle barre symbolique: celle des 40.000 visiteurs. Notez bien que le compteur s'est parfois emballé pour rien, mais ça fait plaisir !

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