Une chronique de Martin
Si j'ai tenu à revoir Nikita à l'occasion d'un récent passage télévisé, c'est parce que je crois me souvenir que le film de Luc Besson fut l'un des premiers que je vis au cinéma sans mes parents. Au moment d'entrer dans la salle, à pas encore seize ans, je ne savais pas à quoi m'attendre. L'autre soir, il me restait simplement en mémoire quelques répliques et images éparses, surtout concentrées au début du métrage. Et puis, bien sûr, je me rappelais la trame générale, celle de cette ex-junkie devenue exécutrice des très basses oeuvres pour le compte du gouvernement français. J'avais oublié les détails précis et pas vraiment les grandes lignes. J'ai voulu vérifier concrètement si le tout parvenait encore à me faire forte impression.
L'inconvénient majeur, par rapport à il y a 21 ans (!) déjà, c'est donc que je n'avais plus vraiment de véritable surprise à espérer. Nikita et moi, ce fut d'abord un blind date, une rencontre à l'aveugle faiblement éclairée par quelques mots piochés à la dernière minute dans le programme du cinéma. De mémoire, je cite: "Luc Besson n'a pas révélé le thème de son nouveau film, simplement qu'il serait aussi noir que le précédent était bleu". C'était un peu court pour qui comme moi n'avait pas spécialement apprécié l'épopée du cinéaste barbu au milieu des dauphins. Reste que, pour le pré-ado que j'étais, le métrage contenait tous les arguments pour frapper la rétine. Constat autre pour l'adulte d'aujourd'hui, la faute, je crois, à l'aspect artificiel d'un scénario intéressant, mais pas tout à fait abouti.
Comme bien souvent chez Luc Besson, on ressent d'emblée l'affection que le réalisateur porte à son actrice principale, ici Anne Parillaud. C'est déjà bien, me direz-vous, mais pas vraiment suffisant. Hystérique quand elle est sous l'emprise de la drogue, Nikita s'adoucit progressivement après avoir sauvé sa peau et parvient même sans grande difficulté à mener sa nouvelle (double) vie. Problème: ce qui lui arrive reste plutôt prévisible, dans une espèce de crescendo de la fatalité qui laisse à penser qu'on n'échappe jamais vraiment à son destin. Autre souci: ce qui survient n'émeut en fait qu'assez rarement, même si le plus beau rôle reste à mes yeux celui de Jean-Hugues Anglade alias Marco, l'amoureux de la flingueuse repentie. Tout ça m'a semblé manquer de contraste et de froideur. Ce qui me semble tout de même un drôle de paradoxe, à vrai dire...
Nikita
Film français de Luc Besson (1990)
Ni mauvais, ni tout à fait convaincant, il y a là un entre-deux cinématographique un peu frustrant. Sans véritablement attendre monts et merveilles, j'espérais un peu mieux. De l'auteur, je crois que mon film préféré demeurera Léon. Pas question d'en rajouter encore: comme dans le Ni pour ni contre (bien au contraire) réalisé par Cédric Klapisch, il reste de belles choses ici, un jeu d'acteurs franchement correct, une image de Paris qui regroupe aspects lumineux et côtés sombres, ainsi qu'une vraie place dans l'évolution du film français de genre. Un an plus tard, Luc Besson partait retrouver les océans avec Atlantis et, dans la foulée, s'en allait faire carrière aux States. Un vrai tournant, en somme, pour son travail.
L'inconvénient majeur, par rapport à il y a 21 ans (!) déjà, c'est donc que je n'avais plus vraiment de véritable surprise à espérer. Nikita et moi, ce fut d'abord un blind date, une rencontre à l'aveugle faiblement éclairée par quelques mots piochés à la dernière minute dans le programme du cinéma. De mémoire, je cite: "Luc Besson n'a pas révélé le thème de son nouveau film, simplement qu'il serait aussi noir que le précédent était bleu". C'était un peu court pour qui comme moi n'avait pas spécialement apprécié l'épopée du cinéaste barbu au milieu des dauphins. Reste que, pour le pré-ado que j'étais, le métrage contenait tous les arguments pour frapper la rétine. Constat autre pour l'adulte d'aujourd'hui, la faute, je crois, à l'aspect artificiel d'un scénario intéressant, mais pas tout à fait abouti.
Comme bien souvent chez Luc Besson, on ressent d'emblée l'affection que le réalisateur porte à son actrice principale, ici Anne Parillaud. C'est déjà bien, me direz-vous, mais pas vraiment suffisant. Hystérique quand elle est sous l'emprise de la drogue, Nikita s'adoucit progressivement après avoir sauvé sa peau et parvient même sans grande difficulté à mener sa nouvelle (double) vie. Problème: ce qui lui arrive reste plutôt prévisible, dans une espèce de crescendo de la fatalité qui laisse à penser qu'on n'échappe jamais vraiment à son destin. Autre souci: ce qui survient n'émeut en fait qu'assez rarement, même si le plus beau rôle reste à mes yeux celui de Jean-Hugues Anglade alias Marco, l'amoureux de la flingueuse repentie. Tout ça m'a semblé manquer de contraste et de froideur. Ce qui me semble tout de même un drôle de paradoxe, à vrai dire...
Nikita
Film français de Luc Besson (1990)
Ni mauvais, ni tout à fait convaincant, il y a là un entre-deux cinématographique un peu frustrant. Sans véritablement attendre monts et merveilles, j'espérais un peu mieux. De l'auteur, je crois que mon film préféré demeurera Léon. Pas question d'en rajouter encore: comme dans le Ni pour ni contre (bien au contraire) réalisé par Cédric Klapisch, il reste de belles choses ici, un jeu d'acteurs franchement correct, une image de Paris qui regroupe aspects lumineux et côtés sombres, ainsi qu'une vraie place dans l'évolution du film français de genre. Un an plus tard, Luc Besson partait retrouver les océans avec Atlantis et, dans la foulée, s'en allait faire carrière aux States. Un vrai tournant, en somme, pour son travail.
Alors moi qui te taquine souvent sur la neutralité bienveillante qui habite généralement tes critiques, me voilà encline à trouver celle-ci un peu dure et pour un film que j’affectionne particulièrement en plus… Cela me fait sourire et me motive à y mettre de mon « comment-taire »…c’est pour dire à quel point je vais rester évasive… J’avoue je ne suis pas fane de Besson qui a selon moi, une approche très fragmentaire de l’être humain voire un peu infantile. Et pourtant Nikita est un film que j’apprécie particulièrement. Mais bon, avec une histoire d’amour impossible entre Joséphine, cette héroïne un brin hystérique, quel que peu « déjantée » et pourtant si émouvante et cet agent du gouvernement, Bob, c’était gagné d’avance…Bien évidemment ce n’est pas l’unique raison, mais bon je suis une fille un tantinet fleur bleue, autant l’assumer. Je trouve que le dynamisme du cadrage et du montage est des plus intéressants, surtout à l’époque où le film est sorti. Et dire que les scènes étaient taxées de « trop violentes »… Aujourd’hui cela fait sourire…Les personnages principaux sont tous à leur façon, hauts en couleurs et la palette ainsi déclinée fonctionne avec moi à merveille… Cependant, c’est certain, Nikita vieillit plutôt mal… quoi que, s’il passe ce soir, je le regarderai sans doute…
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