Une chronique de Martin
Il est sans doute prématuré de parler de grand retour du western. N'empêche: je vais aujourd'hui évoquer un autre film sorti récemment et issu de cette catégorie emblématique de l'âge d'or d'Hollywood. Ce film, c'est une surprise et une production d'après moi à nulle autre pareille: Rango, un dessin animé 2D (*) que j'ai trouvé particulièrement réussi. En selles: je vous emmène au far west !
Les premières scènes m'ont étonné. On y découvre le héros du film, un petit caméléon, s'inventant une autre vie, comme le comédien que son physique particulier pourrait lui permettre d'espérer devenir. Quand le plan s'élargit, on découvre que celui qu'on n'appelle pas encore Rango voit son espace confiné aux parois d'un vivarium, posé sur la plage arrière d'une voiture de tourisme. C'est quand survient un accident que le destin frappe à la porte du reptile: éjecté violemment du véhicule, sans d'autre compagnie que celle d'un corps de poupée et d'un poisson mécanique orange, il se retrouve vite seul sur le bord du chemin. Puis, sous une chaleur de plomb, un tapir sosie de Don Quichotte et à l'accent mexicain l'encourage à aller voir plus loin si le soleil tape moins fort. Et c'est ainsi que, de l'autre côté de la route et après avoir échappé aux attaques d'un rapace particulièrement teigneux, notre verte créature découvre Poussière, joyeuse contrée dont les habitants sont comme lui en manque d'eau.
C'est là que débute véritablement le western que j'évoquais au début de cette chronique. Attiré par la soif, le caméléon se fait aussitôt remarquer comme un étranger et, singeant les drôles d'attitudes d'autres bestioles, tente de se faire adopter par la communauté. Comme l'habitué des lieux qu'il n'est pas, il entre dans le bar du coin, établissement qui, jusque dans ses portes battantes et ses clients joueurs de cartes, ressemble bien évidemment à l'un de ces saloons des temps anciens. Rango s'y présente sous une identité fictive, inspiré soudain par le nom qu'il lit opportunément sur une bouteille de jus de cactus - la seule boisson encore disponible. Bien vite, il va compenser son manque d'assurance par un bagou intarissable, parvenant à se faire passer pour un autre que lui, un justicier solitaire venu pour le poste de shérif et qui, là-bas, dans l'Ouest, a déjà décimé toute une bande de desperados d'une seule balle. Stop ! J'en ai assez dit sur l'intrigue: à vous, comme les personnages improbables de cette histoire, de chevaucher vers le soleil couchant pour y rendre la justice... ou tout simplement sauver votre peau. J'évite sciemment de faire la liste des clins d'oeil du film: il est vraiment agréable de se sentir soudain revenu en territoire familier.
Rango est un vrai western, même si l'humour y tient un rôle objectivement plus important que dans les classiques du genre. Personnellement, je n'ai pas senti de gros temps mort: le scénario m'a paru drôle mais malin, avec assez de rebondissements pour tenir en haleine une bonne centaine de minutes. Un coup de chapeau spécial pour Gore Verbinski, qui signe ici son premier film d'animation et semble déjà en maîtriser les codes à la perfection ! D'après moi, le plus sympa dans tout ça, c'est que le long-métrage, au-delà même de ses grandes qualités graphiques, ne repose pas seulement sur une poignée de personnages, mais bien sur toute une "distribution", haute en couleurs. Il y a là un hommage évident aux grands classiques, mais aussi la juste distance pour suivre quelques scènes mythiques savoureusement décalées - elles-mêmes inspirés par d'autres séquences phares du cinéma, et pas seulement du western. L'affiche cinéma indique aussi que Johnny Depp a participé au projet: c'est lui qui fait la voix du caméléon. J'aurais malheureusement du mal à vous dire comme il s'en sort: n'ayant pas pu entendre la version originale, je souligne toutefois que j'ai apprécié la qualité du doublage. Bref, partagé il y a quelques jours avec trois de mes amis, c'était un bon moment, à tous points de vue.
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(*) Une petite précision...
CgX a raison dans son commentaire. Le terme de "dessin animé 2D" est trompeur. Rango est bel et bien un film d'animation 3D. Cependant, pas d'effet relief et d'usage obligé de lunettes spéciales.
Rango
Film américain de Gore Verbinski (2011)
Vous connaissez bien sûr Johnny Depp. Si le nom du réalisateur, lui, vous est inconnu, je précise que les deux hommes ont aussi collaboré pour créer la trilogie Pirates des Caraïbes. On en retrouve ici le côté franchement décalé, pour le plus grand plaisir des zygomatiques. Honnêtement, je soulignerais toutefois que le long-métrage ne fait pas l'unanimité. Je crois important de plutôt apprécier le western avant de se lancer dans l'aventure. Et pour se rapprocher dès lors d'autres productions du genre, je crois devoir citer deux de mes films culte: Le bon, la brute et le truand et Mon nom est Personne.
Les premières scènes m'ont étonné. On y découvre le héros du film, un petit caméléon, s'inventant une autre vie, comme le comédien que son physique particulier pourrait lui permettre d'espérer devenir. Quand le plan s'élargit, on découvre que celui qu'on n'appelle pas encore Rango voit son espace confiné aux parois d'un vivarium, posé sur la plage arrière d'une voiture de tourisme. C'est quand survient un accident que le destin frappe à la porte du reptile: éjecté violemment du véhicule, sans d'autre compagnie que celle d'un corps de poupée et d'un poisson mécanique orange, il se retrouve vite seul sur le bord du chemin. Puis, sous une chaleur de plomb, un tapir sosie de Don Quichotte et à l'accent mexicain l'encourage à aller voir plus loin si le soleil tape moins fort. Et c'est ainsi que, de l'autre côté de la route et après avoir échappé aux attaques d'un rapace particulièrement teigneux, notre verte créature découvre Poussière, joyeuse contrée dont les habitants sont comme lui en manque d'eau.
C'est là que débute véritablement le western que j'évoquais au début de cette chronique. Attiré par la soif, le caméléon se fait aussitôt remarquer comme un étranger et, singeant les drôles d'attitudes d'autres bestioles, tente de se faire adopter par la communauté. Comme l'habitué des lieux qu'il n'est pas, il entre dans le bar du coin, établissement qui, jusque dans ses portes battantes et ses clients joueurs de cartes, ressemble bien évidemment à l'un de ces saloons des temps anciens. Rango s'y présente sous une identité fictive, inspiré soudain par le nom qu'il lit opportunément sur une bouteille de jus de cactus - la seule boisson encore disponible. Bien vite, il va compenser son manque d'assurance par un bagou intarissable, parvenant à se faire passer pour un autre que lui, un justicier solitaire venu pour le poste de shérif et qui, là-bas, dans l'Ouest, a déjà décimé toute une bande de desperados d'une seule balle. Stop ! J'en ai assez dit sur l'intrigue: à vous, comme les personnages improbables de cette histoire, de chevaucher vers le soleil couchant pour y rendre la justice... ou tout simplement sauver votre peau. J'évite sciemment de faire la liste des clins d'oeil du film: il est vraiment agréable de se sentir soudain revenu en territoire familier.
Rango est un vrai western, même si l'humour y tient un rôle objectivement plus important que dans les classiques du genre. Personnellement, je n'ai pas senti de gros temps mort: le scénario m'a paru drôle mais malin, avec assez de rebondissements pour tenir en haleine une bonne centaine de minutes. Un coup de chapeau spécial pour Gore Verbinski, qui signe ici son premier film d'animation et semble déjà en maîtriser les codes à la perfection ! D'après moi, le plus sympa dans tout ça, c'est que le long-métrage, au-delà même de ses grandes qualités graphiques, ne repose pas seulement sur une poignée de personnages, mais bien sur toute une "distribution", haute en couleurs. Il y a là un hommage évident aux grands classiques, mais aussi la juste distance pour suivre quelques scènes mythiques savoureusement décalées - elles-mêmes inspirés par d'autres séquences phares du cinéma, et pas seulement du western. L'affiche cinéma indique aussi que Johnny Depp a participé au projet: c'est lui qui fait la voix du caméléon. J'aurais malheureusement du mal à vous dire comme il s'en sort: n'ayant pas pu entendre la version originale, je souligne toutefois que j'ai apprécié la qualité du doublage. Bref, partagé il y a quelques jours avec trois de mes amis, c'était un bon moment, à tous points de vue.
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(*) Une petite précision...
CgX a raison dans son commentaire. Le terme de "dessin animé 2D" est trompeur. Rango est bel et bien un film d'animation 3D. Cependant, pas d'effet relief et d'usage obligé de lunettes spéciales.
Rango
Film américain de Gore Verbinski (2011)
Vous connaissez bien sûr Johnny Depp. Si le nom du réalisateur, lui, vous est inconnu, je précise que les deux hommes ont aussi collaboré pour créer la trilogie Pirates des Caraïbes. On en retrouve ici le côté franchement décalé, pour le plus grand plaisir des zygomatiques. Honnêtement, je soulignerais toutefois que le long-métrage ne fait pas l'unanimité. Je crois important de plutôt apprécier le western avant de se lancer dans l'aventure. Et pour se rapprocher dès lors d'autres productions du genre, je crois devoir citer deux de mes films culte: Le bon, la brute et le truand et Mon nom est Personne.
"un dessin animé 2D" :)
RépondreSupprimerCa porte a confusion entre un dessin-animé "en 2D", qui ne nécéssite pas de lunettes, mais dont l'animation est en 3D, et un dessin animé 2D, comme les Simpsons, par exemple...
Tu me suis ? o_O
bref, y'a de quoi devenir fou ^^
Pour une fois que nous sommes complètement d'accord sur un film, ça vaut bien un commentaire ! Ta critique me donne envie de le regarder à nouveau, à l'occasion...
RépondreSupprimerPS : on t'attend pour une séance ciné à la maison :)