mercredi 23 avril 2025

Duo latino

Il a survécu à la crise sanitaire. Sa vocation ? La promotion du cinéma ibérique et latino-américain. J'ai vu il y a peu deux des films récents projetés au 13ème Festival Ojoloco de Grenoble (25 mars - 6 avril). J'ignore s'ils ont trouvé une structure pour une plus large diffusion. Mais je suis sorti ravi de ces "voyages" - en Argentine et en Uruguay !

Los tonos mayores (ou The major tones)
Film argentin d'Ingrid Pokropek (2023)
Après un accident, Ana, 14 ans, doit vivre avec une plaque de métal dans l'avant-bras, ce qui lui permet de ressentir des vibrations ! L'adolescente en parle à sa meilleure copine, qui les transforme illico en notes de musique (et en tire donc de quoi écrire une chanson). Finalement, tout semble remis en question quand, un soir, le hasard place un jeune soldat sur la route d'Ana. Lui interprète les pulsations ressenties par la jeune fille comme des signaux, en langage morse. Bref, vous l'aurez compris: ce - premier - long-métrage d'une cinéaste de Buenos Aires introduit une bonne dose d'imaginaire au quotidien ordinaire d'une gamine rêveuse. Mais le film va un peu plus loin ! C'est aussi le portrait d'un tandem fille-père, sans autre personnage féminin adulte pour prendre la place et le rôle d'une maman. L'aspect fantastique du scénario se combine donc avec une approche subtile d'un sujet somme toute classique, traité avec beaucoup de douceur. Aucune raison de pleurer. Au contraire: l'espoir est de se réconcilier avec la vie. Je suis convaincu que petits et grands en sont capables...

Agarrame fuerte (ou Don't you let me go)
Film uruguayen d'Ana Guevara et Leticia Jorge (2024)
Un film qui commence mal: nous assistons à un grand rassemblement après la disparition prématurée d'Elena, une très jolie jeune femme. Ce deuil affecte naturellement Adela, l'une de ses amies intimes. Quand la cérémonie funéraire s'achève, elle s'effondre en sanglots dans sa voiture, à l'abri du regard des autres proches de la défunte. Puis, une fois qu'elle a repris contenance, elle se remémore un temps fort de leur relation passée... comme si elle la vivait, à nouveau. Nous, spectatrices et spectateurs, découvrons donc cette histoire grâce à un long flashback. Et ce qui pourrait être banal ne l'est pas ! Pourquoi ? Parce que les deux réalisatrices associées ont eu l'idée d'introduire dans cette reproduction du réel une dose de poésie visuelle. Pour peu qu'on y accroche, on s'évade alors vers un rêve. Toute la puissance consolatrice du cinéma est de ce fait mobilisée pour nous aider à sécher nos larmes - ou, mieux, à ne pas les verser. Un bateau pourrait nous emmener pour prolonger cette escapade. C'est bien à nous de décider jusqu'où accompagner les personnages...

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Une petite conclusion...

L'Amérique latine est bien loin d'être le continent le plus représenté sur ce blog, mais elle devance tout de même l'Afrique et l'Océanie. Pour l'heure, j'ai vu des films de huit de ses pays, les plus nombreux tournés en Argentine, au Brésil et au Chili. Je compte bien continuer !

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