Chronique d'actu: je vais vous présenter un film qui sort aujourd'hui ! Personnellement, je l'ai découvert il y a déjà quinze jours, à l'occasion de l'une des avant-premières surprises dont j'ai parlé fin novembre. Avant cela, Madeleine Collins n'était pas passé(e) devant mon radar. C'est avec un vrai plaisir que j'ai découvert cet opus "à l'aveuglette"...
La quarantaine épanouie, Judith Fauvet passe fréquemment d'un pays à un autre pour mener une double vie: en Suisse, elle est interprète institutionnelle, mariée à un chef d'orchestre et mère de deux garçons adolescents, tandis qu'en France, on la connaît comme Margot Soriano et compagne d'un certain Abdel, avec qui elle élève une petite Ninon. Évidemment, dans ce - beau - rôle complexe, une aura de mystère entoure d'emblée Virginie Efira. D'ailleurs, le long-métrage lui-même démarre de manière très surprenante: une autre femme venue s'offrir une robe dans un grand magasin chic a un malaise en plein essayage. Inutile d'insister: je n'ai aucune intention de vous en révéler la cause. Madeleine Collins ne dévoile d'ailleurs ses secrets que petit à petit. Alfred Hitchcock aurait pu signer le scénario, sauf si les producteurs l'avaient confié à David Lynch. Toute influence mise à part, je note que ce récit, écrit à quatre mains, avait reçu le Prix du jury Sopadin dès 2007 (et donc bien avant de débarquer dans les salles obscures). Le labyrinthe mental ici déployé n'aura pas volé ces lauriers précoces !
Je vous ai parlé de Virginie Efira, qui brille bien sûr au centre du jeu. N'oublions pas le reste de la troupe: à vrai dire, je n'y ai guère croisé de visages connus, si ce n'est ceux de Jacqueline Bisset, très à l'aise dans un rôle ingrat de grand-mère autoritaire, et de Bruno Salomone, peu vu dans ce registre, mais pour le coup absolument convaincant. Citons également Valérie Donzelli, dans un petit rôle plutôt ambigu. Enfin, parmi les jolies révélations, je m'efforcerai de retenir le nom d'un acteur espagnol, Quim Gutiérrez, dont le talent m'était inconnu jusqu'alors, et celui de Thomas Gioria, 17-18 ans et tout à fait juste. Pour me résumer, je n'ai repéré aucun mauvais choix dans ce casting. Un atout décisif, dans la mesure où la quasi-totalité des personnages de Madeleine Collins a toujours un coup d'avance sur le spectateur. Autant le souligner: j'adhère fort au côté ludique de ce type de films. La finesse et l'intelligence de l'histoire qui nous est offerte cette fois nous font vivre un bon moment de cinéma, à savourer comme tel. Tous mes compliments à qui aura deviné la chute avant le générique !
Madeleine Collins
Film franco-belgo-suisse d'Antoine Barraud (2021)
Un titre imprévu parmi toutes mes envies de cinéma (et pour cause). Je suis sorti ravi de ma séance... et prêt à d'autres avant-premières de cette nature, vu mon "carton plein" réalisé après deux tentatives. J'aimerais en outre pouvoir découvrir d'autres histoires de double vie et, dans le genre, envisage prochainement de regarder L'adversaire. D'ici là, je conseille Un héros très discret: du bon Audiard-Kassovitz !
La quarantaine épanouie, Judith Fauvet passe fréquemment d'un pays à un autre pour mener une double vie: en Suisse, elle est interprète institutionnelle, mariée à un chef d'orchestre et mère de deux garçons adolescents, tandis qu'en France, on la connaît comme Margot Soriano et compagne d'un certain Abdel, avec qui elle élève une petite Ninon. Évidemment, dans ce - beau - rôle complexe, une aura de mystère entoure d'emblée Virginie Efira. D'ailleurs, le long-métrage lui-même démarre de manière très surprenante: une autre femme venue s'offrir une robe dans un grand magasin chic a un malaise en plein essayage. Inutile d'insister: je n'ai aucune intention de vous en révéler la cause. Madeleine Collins ne dévoile d'ailleurs ses secrets que petit à petit. Alfred Hitchcock aurait pu signer le scénario, sauf si les producteurs l'avaient confié à David Lynch. Toute influence mise à part, je note que ce récit, écrit à quatre mains, avait reçu le Prix du jury Sopadin dès 2007 (et donc bien avant de débarquer dans les salles obscures). Le labyrinthe mental ici déployé n'aura pas volé ces lauriers précoces !
Je vous ai parlé de Virginie Efira, qui brille bien sûr au centre du jeu. N'oublions pas le reste de la troupe: à vrai dire, je n'y ai guère croisé de visages connus, si ce n'est ceux de Jacqueline Bisset, très à l'aise dans un rôle ingrat de grand-mère autoritaire, et de Bruno Salomone, peu vu dans ce registre, mais pour le coup absolument convaincant. Citons également Valérie Donzelli, dans un petit rôle plutôt ambigu. Enfin, parmi les jolies révélations, je m'efforcerai de retenir le nom d'un acteur espagnol, Quim Gutiérrez, dont le talent m'était inconnu jusqu'alors, et celui de Thomas Gioria, 17-18 ans et tout à fait juste. Pour me résumer, je n'ai repéré aucun mauvais choix dans ce casting. Un atout décisif, dans la mesure où la quasi-totalité des personnages de Madeleine Collins a toujours un coup d'avance sur le spectateur. Autant le souligner: j'adhère fort au côté ludique de ce type de films. La finesse et l'intelligence de l'histoire qui nous est offerte cette fois nous font vivre un bon moment de cinéma, à savourer comme tel. Tous mes compliments à qui aura deviné la chute avant le générique !
Madeleine Collins
Film franco-belgo-suisse d'Antoine Barraud (2021)
Un titre imprévu parmi toutes mes envies de cinéma (et pour cause). Je suis sorti ravi de ma séance... et prêt à d'autres avant-premières de cette nature, vu mon "carton plein" réalisé après deux tentatives. J'aimerais en outre pouvoir découvrir d'autres histoires de double vie et, dans le genre, envisage prochainement de regarder L'adversaire. D'ici là, je conseille Un héros très discret: du bon Audiard-Kassovitz !
10 commentaires:
Comme il faut toujours revenir au classique , vite "Dr Jekill et Mr Hyde" de Victor Fleming avec l'impressionnant Spencer Tracy
Je l'ai vu aujourd'hui. J'ai beaucoup aimé. C'est complexe et labyrinthique. Je n'ai RIEN deviné.
Virginie est comme toujours sensationnelle et d'une beauté !!!
Le ptit jeune finissait dans une baignoire dans Jusqu'à la garde...
@CC Rider :
Merci pour la suggestion de ce classique. Vous admettrez que Miss Efira est plus sexy que Docteur Jekyll...
@Pascale :
Bravo pour cette découverte dès le jour de la sortie ! 100% d'accord avec toi !
Mais euuuuuuuuuuh ! Tu spoiles "Jusqu'à la garde": c'est mal... et j'ai revu le petit jeune depuis.
Pour le coté sexy je vous recommande alors "Dr Jekill et sister hyde" tourné par la célébre Hammer film en 71 ou le role principal est tenu par Martine Beswick, vu également dans "El chuncho" de Damiani
Waouh ! Vous avez vraiment des références partout, CC Rider ! Merci beaucoup pour cette nouvelle suggestion.
Je trouve que l'histoire n'a rien à voir avec Docteur même s'il y a une sorte de dédoublement de la personnalité.
Par contre j'ai vu Docteur Jekyll et Sister Hyde récemment. Ce n'est pas très bien joué mais plutôt osé et j'ai bien rigolé.
Je crois en effet que le lien entre les deux histoires ne repose que sur le dédoublement. CC Rider n'a rien dit d'autre.
J'ai bien aimé cette Madeleine-ci même quand elle porte d'autres prénoms. La scène d'introduction est extraordinaire, et pleine de mystère quand on a vu le film en entier. Très étonnant.
Le film ne tient pas tout à fait sur la longueur à mon avis. La fin est plus décousue, j'adhère moins (à partir du moment où elle prend la petite avec elle). Mais cela n’ôte rien à tout ce qui précède.
Je vous recommande Le dos rouge du même réalisateur. Film fantastique à tous les points de vue.
Largement d'accord avec tout cela ! Je vais essayer de voir "Le dos rouge" ou au moins de ne pas oublier ce titre pour rester à l'affût d'une occasion.
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