dimanche 20 mai 2012

Les amis européens

Une chronique de Martin

Je me souviens encore du jour où je suis allé voir L'auberge espagnole. Une amie - hello, Stéphanie M ! - m'y avait accompagné. J'avais d'autant plus aimé cette histoire de jeune mec parti terminer ses études à l'étranger que je m'étais un peu reconnu dans son envie de ne pas sombrer dans la routine professionnelle. Environ trois ans plus tard, j'ai encore mieux aimé la suite des aventures de Xavier.

Les poupées russes
est un film qui parlait beaucoup au trentenaire que j'étais alors depuis peu. Je me sentais comme lui, déterminé pour mordre dans la vie et un peu inquiet d'avec qui je la partagerai.

J'ai revu Les poupées russes il y a quelque temps. Il me semble bien que c'était déjà la troisième fois. Je suis toujours sensible à ce film générationnel. Les ados du premier volet sont devenus des adultes. Toujours prêts à s'emballer, ils le font avec un peu moins d'empressement, soucieux qu'ils sont désormais de ne pas se tromper de destin. Cédric Klapisch excelle à camper ce type de personnages. Si les derniers films du réalisateur m'ont un peu moins plu, il travaille ici sur la base d'un excellent scénario. Et ses héros venus de l'Europe entière forment une jolie mosaïque, autour de situations un peu bobo, certes, mais qui respirent la sincérité. Je dirais même le vécu.

Franchement, cette bande de copains, c'est aussi un peu la mienne. J'ai presque envie de traverser l'écran et de la retrouver. La rumeur dit qu'un beau jour, après L'auberge espagnole et Les poupées russes, Romain Duris, Kelly Reilly et les autres pourraient être réunis pour un troisième et dernier film. Je ne suis pas sûr de le souhaiter. Je crois que j'aimerais mieux avoir des nouvelles de tous les acteurs ou au moins de ceux qui ne sont pas devenus des stars. La galaxie Cédric Klapisch aurait sans doute intérêt à tourner autour d'axes nouveaux, comme elle a d'ailleurs commencé à le faire. Je crois bien que ce sera ainsi, en le revoyant ponctuellement avec une nostalgie légère, que je profiterai au mieux de cet opus pour moi si évocateur.

Les poupées russes
Film français de Cédric Klapisch (2005)
Que tout ce que je viens d'écrire ne vous empêche pas de (re)voir L'auberge espagnole, film attachant, tourné avec la même vigueur et joué avec la même énergie. C'est vrai: les deux pans du diptyque me paraissent dissociables, mais l'un et l'autre peuvent s'enchaîner avec bonheur. Et si vous êtes mordu au style klapischien, j'ai envie de vous conseiller Le péril jeune, premier d'une série de films consacrés à la jeunesse. Ni pour ni contre (bien au contraire) mérite lui aussi le détour, d'autant qu'il développe un tout autre style.

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Parce que ce type de films ne plait pas à tout le monde...
Je crois bien de vous envoyer lire la critique de "L'oeil sur l'écran".

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